Agence Africaine du Médicament : Une réalité à partir du 5 novembre 2021
Pour les spécialistes des questions de médicaments, l’Agence Africaine du Médicament (AMA) est est présentée comme un outil essentiel de lutte contre la contrefaçon, un véritable fléau.
Ce n’est pas un scoop, mais une réalité. L’Afrique aura à partir du 5 novembre prochain son agence du médicament, Agence Africaine du Médicament (AMA). Le quorum atteint avec le dépôt des instruments de ratification du Cameroun. Le 5 octobre 2021, le Cameroun est devenu le 15e État membre de l’Union africaine à déposer l’instrument de ratification du Traité portant création de l’Agence africaine du médicament (AMA) aux côtés de l’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Gabon, du Ghana, de la Guinée, du Mali, de Maurice, de la Namibie, du Niger, du Rwanda, du Tchad, des Seychelles, de la Sierra Leone, et du Zimbabwe. L’objectif est donc atteint pour l’Union africaine : le traité entrera en vigueur le 5 novembre prochain, une étape pour répondre à l’urgence sanitaire à laquelle le continent africain fait face. C’est depuis le mois d’avril 2021, date de nomination de Michel Sidibé, ancien Directeur Exécutif de ONUSIDA, et ancien ministre malien de la Santé et des affaires sociales, envoyé spécial de l’Union africaine pour l’Agence africaine du médicament, que des avancées ont été enregistré dans le projet de création de l’AMA, ce qui du reste n’a pas échappé aux spécialistes, qui suggèrent que la future AMA devrait largement s’appuyer sur l’expérience de l’Agence européenne du médicament (EMA), créée il y a plus de 25 ans.
Pour rappel, depuis l’adoption du traité de création de l’AMA en février 2019 par la 32ème session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, l’Union africaine n’a cessé de multiplier ses efforts pour plaider la cause d’une meilleure réglementation et d’un accès facilité aux produits médicaux de qualité. L’AMA est vue par les spécialistes des questions de médicaments, comme un outil essentiel de lutte contre la contrefaçon, un véritable fléau, où les chiffres officiels montrent que 20 % des médicaments y sont contrefaits ou de mauvaise qualité. Ce n’est pas tout ! Ils espèrent que l’AMA créera un cadre réglementaire pour la traçabilité des produits et la responsabilité pharmaceutique.
Qu’est ce qui reste à faire, une fois l’AMA devenue une réalité à partir du 5 novembre prochain ? Les pays signataires auront notamment à se mettre en conformité, en se dotant d’agences nationales du médicament en lieu et place des directions de la pharmacie et du médicament actuelles. Resteront aussi à régler les questions de la localisation de l’agence, des ressources humaines et surtout du financement pérenne de son activité
Foussénou SISSOKO