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1er Congrès africain : Le destin de la filière Bambou et rotin se joue à Yaoundé

Investisseurs, membres du gouvernement, universitaires et autres experts planchent sur le moyen de développer la filière Bambou et rotin qui se dévoile comme un véritable levier de développement socio-économique et de protection écologique et environnementale. Présidé par le ministre d’Etat, ministre du tourisme et des Loisirs, le tout premier congrès Africain du Bambou et du rotin se tient depuis hier à Yaoundé.

C’est un ministre des Forêts et de la Faune très confiant qui s’adresse aux médias au sortir de la phase protocolaire de l’ouverture du premier congrès Africain du bambou et du rotin. « Le Cameroun représente 1,2 million d’hectares avec 15 espèces de bambou et 21 de rotin connues. Je pense que nous sommes bien partis pour exploiter cette ressource et aider notre pays à se développer », certifie Jules Doret Ndongo. Le patron Camerounais des Forêts et de la Faune, par ailleurs président en exercice de la Commission des Forêts d’Afrique centrale (Comifac) argue que : « Du point de vue économique, il est prouvé aujourd’hui lorsqu’on voit ce qui se passe dans les pays qui ont développé ces ressources que, ce sont deux leviers qui peuvent permettre lorsqu’ils sont bien exploités de créer des emplois et faciliter la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du cadre de vie des populations ». Les mérites de ces ressources s’observent aussi sur le plan environnemental et climatique. Car, « le bambou et le rotin séquestre le carbone au même titre que la forêt. Ce faisant, ils sont un élément stabilisateur du climat mondial et donc un élément fort dans la lutte contre les changements climatiques », explique Jules Doret Ndongo, également président en exercice de INBAR. L’Organisation Internationale pour le Bambou et le Rotin, sous la bannière de laquelle est organisée ce premier Congrès Africain.

Autorisée par Paul Biya, chef de l’Etat Camerounais, cette réunion de haute portée se tient du 20 au 22 avril 2022 au palais des Congrès de Yaoundé « au moment où la ressource commence à se raréfier », a rappelé le représentant du maire de la ville de Yaoundé dans son mot de bienvenue. Aussi le thème : « Le Bambou et le rotin, moteur d’une économie résiliente et durable en Afrique, dans le contexte marqué par la dégradation progressive des ressources en bois d’origine naturelle et l’urgence de la lutte contre les changements climatiques », prend en compte cette réalité. En dépit duquel, le développement cette filière constitue selon le ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs : « un véritable levier de développement socioéconomique et de protection écologique et environnementale. Il s’agit donc pour nous de tirer avantage des précieux opportunités qu’offrent le bambou et le rotin pour générer des revenus et créer des emplois, améliorer le cadre de vie de nos populations », a souligné Bello Bouba Maïgari qui s’appuie sur des données significatives.

Des enjeux socio-économique et environnemental

En effet rapporte-t-il, « en 2019, l’Afrique a exporté pour 19,2 millions de dollar américain de produits en Bambou et 1,1 million de dollars de produits en Rotin. S’agissant du Cameroun, notre pays la ressource occupe 1,2 hectare reparti inégalement dans les dix régions du pays. Le Cameroun a importé les produits du bambou d’une valeur plus de 90 mille dollars en 2016 ; plus de 76 mille dollars en 2017. Tandis que les exportations de notre produits bambou rotin sur la même période s’élevait à une valeur de 635 419 dollars ». Auquel s’ajoute des bénéfices non négligeables au plan écologique suscitées. D’autant plus que renseigne Réné Kaam, expert et représentant du Bureau régional de INBAR à Yaoundé, « le Bambou a l’avantage de pousser très vite. Il peut atteindre sa maturité après trois ou quatre ans. Ce qui le rend très compétitif par rapport au bois ». Et parlant de cette filière, Ali Mchumo, Directeur général de INBAR soutient que « c’est l’une des solutions les plus crédibles en matière de développement durable ». Elle peut contribuer à résoudre sept des Objectifs de développement durable (ODD) de l’agenda 2030 de l’ONU.

Au Cameroun, 240 000 âmes vivent de l’exploitation de cette ressource. Raison pour laquelle soutient-il, cette organisation créée en 1997, se tient aux côtés des pays membres (48 contre 9 au départ), à travers la culture et la promotion du bambou et du rotin qui sous son égide a généré plus de 250 000 emplois. Le congrès de Yaoundé va permettre aux investisseurs, membres du gouvernement, universitaires et autres experts de réfléchir ensemble pendant trois jours pour trouver les moyens de développer cette filière. Au delà des enjeux socio-économique et écologique, cette rencontre revêt aussi un caractère diplomatique dans la mesure où précise le Mintoul « sa tenue au Cameroun montre l’excellence des relations entre le Cameroun et la République Chine dont INBAR est le porte étendard ». En 2016, le pays a abrité une conférence régionale sur le potentiel du bambou et du rotin.

Nadège Christelle BOWA

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