Préservation de la biodiversité : Explorée les possibilités qu’offrent les forêts sacrées de l’Ouest-Cameroun
Un modèle de conservation certain
Ce fait n’est pas coutumier ! Science et tradition s’accordent pour reconnaître l’importance des forêts sacrées dans la conservation de la biodiversité et de façon plus globale à la protection de l’environnement. Le Cameroun possède l’un des plus grands massifs forestiers du bassin du Congo avec des forêts couvrant environ 45% du territoire national, dont 22% de la superficie nationale sont classés en aires protégées. Entre 1995 (7 %) et 2011 (18 %), le réseau national des aires protégées s’est considérablement agrandi et couvre les forêts humides, les forêts sèches et les mosaïques forêt-savanes. Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics et privés, la conservation fait face à plusieurs contraintes dont le très faible taux de surveillance dû à l’insuffisance du nombre d’éco-gardes. Dans les pays d’Afrique où elles existent, les forêts sacrées constituent la méthode traditionnelle de conservation de la biodiversité. C’est le cas dans la région de l’Ouest au Cameroun où elles aident à protéger des écosystèmes ou les habitats particuliers et présentent ainsi des aspects positifs, susceptibles d’enrichir la politique nationale en la matière (FAO). L’on n’y rentre que si on y est autorisé par l’autorité traditionnelle qui en est le garant. Cette enquête vise à relever les mécanismes mis en place par les populations des Grassfields pour valoriser et préserver ce patrimoine. Conformément aux exigences du Sommet Mondial sur le Développement Durable de Johannesburg en Afrique du Sud (2002). A l’inverse dans les régions de l’Est et du Sud (objet des prochains articles), les peuples autochtones pourtant intimement liés à la forêt, assistent impuissants à la disparition de celle-ci à cause de l’exploitation illégale. Ils revendiquent l’institutionnalisation des chefferies qui leur sont propres et inclut la notion de territoire pour préserver la forêt gage de la protection de leur identité culturelle donc de la biodiversité. Ce reportage a été réalisé avec le soutien du Rainforest Journalism Fund en partenariat avec Pulitzer Center.
Nadège Christelle BOWA
Mystère et mysticisme autour des forêts sacrées
« Non, non, non ! C’est interdit ! C’est un haut lieu sacré qui constitue le pouvoir même du royaume. La forêt sacrée est au cœur de la chefferie. Cela fait partie intégrante des institutions traditionnelles », s’écrie Albertin Koupgang, conservateur du musée de Bandjoun, localité située sur la rive droite de la Mifi-Sud à 17 km au sud du chef-lieu régional Bafoussam, au carrefour de la route nationale 5 (axe Douala-Bafoussam) sur la route nationale 4 (axe Yaoundé-Bafoussam). La forêt sacrée, explique ce médiateur culturel, est un haut lieu où les dignitaires qui collaborent avec le roi pour gérer les affaires du royaume vont soit pour des rites royaux en faveur du bien-être des populations ; soit pour des réunions secrètes où des décisions qui concourent au bien-être des populations sont prises. « Pour intégrer ces forêts, il faut être initié et avoir le titre de notabilité ». Bien que cette forêt sacrée fasse partie intégrante du Musée, un écriteau bien visible des potentiels visiteurs, affiche clairement cette interdiction : « Forêt sacrée, Accès interdit », dans les deux langues officielles du pays que sont l’Anglais et le Français. Il est difficile de le manquer. « Ce lieu ou forêt sacrée est généralement créé par le fondateur de la concession. Dedans, il y a les choses visuelles et le ressenti. Il peut avoir un baobab (arbre mythique) qui pousse dans sa concession, cela peut être un évènement », renseigne sa dignité André Yongheu, notable à la chefferie supérieure Bangou, dans le département des Hauts-Plateaux. Le fondateur, poursuit ce dignitaire traditionnel, a deux éléments qui identifient sa concession.
Et de citer : la forêt sacrée et la maison des crânes. « La forêt sacrée représente le lieu où on fait tous les sacrifices destinés à dieu ou « chapieu » pour éviter toute confusion avec ce que nous avons aujourd’hui dans le Nouveau testament. Ça cadre bien avec l’Ancien testament. La forêt sacrée est le lieu par excellence où on fait des offrandes au tout-puissant. Où on va le glorifier, contrairement à la maison des crânes qui est le cimetière de la concession. Où aujourd’hui, on entre pour demander à nos ancêtres d’intercéder pour nous auprès de dieu », précise-t-il. Dans le village Nou Fotsop, par Dschang dans le département de la Menoua, « la forêt sacrée représente les chefs et princes du village. Quand ils meurent, on les y enterre », révèle Sa Majesté Vincent Dongmo, chef du village. « Les premiers qui se sont installés étant les chefs avec leur population, ils ont trouvé cette forêt, ils l’ont préservé. Et lui ont donné une valeur traditionnelle assez élevée qu’on ne peut révéler ici », ajoute Kemdjieu Simon Donfack, notable dans cette cour. « En dehors des enfants du chef, n’importe qui ne peut entrer dans une forêt sacrée. C’est un lieu réservé uniquement aux membres de la famille du chef », renchérit Régine Tsobeng, ressortissante dudit village et épouse de prince.
Ici, même les jeunes sont sensibles au caractère sacré des sites car la chefferie dispose d’au moins deux forêts sacrées. « Nos parents nous ont toujours dit qu’on ne les visite pas. Seuls y ont accès, les notables, les chefs et les princes qui sont nés pendant le règne du chef. L’enfant né avant l’accession de son père au trône n’est pas un prince. Quand il faut protéger le village, c’est dans la forêt sacrée que les rites se font », rapporte Clovis Ngoune Nouboudem, natif du village Nou. Impossible de lui tirer quelques vers du nez. Quelque soit la formulation des questions pendant l’interview. « Ce n’est pas un lieu vulgaire. Par conséquent, on n’en parle pas. C’est un lieu interdit. Même devant vos caméras, je ne peux vous dire ce qui s’y passe. Je ne suis pas un initié. Si je vous le dis, je ne sais pas ce qui peut m’arriver. Et j’ai peur », confie-t-il.
« En dehors des enfants du chef, n’importe qui ne peut entrer dans une forêt sacrée. C’est un lieu réservé uniquement aux membres de la famille du chef », renchérit Régine Tsobeng, ressortissante dudit village et épouse de prince.
Une importance avérée pour l’écosystème local
Selon les coutumes des Grassfields, même le chef n’a pas accès à cet espace autant qu’il le voudrait. « Lors de nos recherches dans certaines localités, on nous a dit que le chef entre dans la forêt sacrée, deux fois. La première, c’est lors de l’initiation et la seconde, lorsqu’il est décédé. Dans les forêts sacrées des chefferies, il y a des compartiments des princes, des reines, tribunal, prison … ça fait que chacun sait où il va ! Tout le monde n’a pas accès au même compartiment. Il y a cependant des notables qui sont initiés pour pouvoir accéder à ces différents compartiments. Ce sont des choses que les gens ne savent pas », soutient Dr Junelle Makemteu, Enseignante-chercheure à l’Université de Dschang. Auteur d’une étude phyto-sociologique réalisée dans la forêt de Batoufam dans le but de faire un inventaire de plantes qui s’y trouvent car ce sont des forêts en voie de disparition. Dans son ouvrage intitulé « Espaces politiques, espaces rituels : les bois sacrés de l’Ouest-Cameroun », l’Anthropologue Matthieu Salpeteur, présente deux types de forêts qu’il nomme « bois sacré ». Les forêts sacrées de chefferie qui jouent un rôle sociopolitique important. Dans la mesure où elles abritent les maisons des principales sociétés secrètes et conseils gérant les affaires de la chefferie. Le conseil des «neuf notables », qui réunit les chefs des principaux lignages de la chefferie, y dispose parfois d’un lieu de réunion.
« Le deuxième type de forêts sacrées que l’on trouve dans cette région correspond à des espaces plus ou moins boisés associés à des sanctuaires dédiés aux divinités tutélaires du territoire ou aux ancêtres. Le terme si, employé pour désigner à la fois les ancêtres et les divinités tutélaires du territoire (n’ayant aucun lien de parenté, mythique ou non, avec les vivants), signifie également «terre », ce qui montre la forte connexion qui existe entre ces différents éléments », écrit-il. Cet auteur reconnait l’importance de ces espaces dans la conservation des écosystèmes quand il affirme en conclusion de ses recherches que : « …malgré les nombreuses menaces qui pèsent sur elles, les forêts sacrées semblent mieux préservées que les réserves forestières créées par l’État camerounais dans la région [1998]. Il est donc possible que ces massifs, qui dépassent parfois la centaine d’hectares, jouent un rôle dans la conservation de la biodiversité, au moins au niveau régional ». Prolongeant sa réflexion, Matthieu Salpeteur adjoint que : « Dans cette région densément peuplée, on peut notamment penser que ces sites permettent le maintien d’une «biodiversité ordinaire» [Liberskiet al., 2010], en rendant un certain nombre d’espèces disponibles pour les communautés humaines vivant à proximité. Il est également possible que ces sites constituent des refuges pour des espèces plus rares, ou forment des corridors écologiques ou des réseaux à l’échelle régionale».
Une flore et une faune riche
L’étude phyto-sociologique réalisée dans la forêt sacrée de Kouaghop à Batoufam a permis de recenser 265 espèces de plantes dont certaines n’existent plus ailleurs.
Entourées d’interdits voire de mystères et de mystique, les forêts sacrées ont gardé pendant longtemps une aura extraordinaire. Ce qui a permis aux espèces qui s’y trouvent d’être préserver. Dans la forêt sacrée du village Bangou par exemple, « Il y a une flore particulière dont j’ai des noms plutôt en langue maternelle. Des herbes qui guérissent, des choses importantes, des animaux. C’est une flore et une faune complète qu’on ne dévaste pas qu’on retrouve dans ces lieux-là. Il y a des Tchitcho’o ; des nlagh qui sont des sortes d’aloes vera. Il y a plusieurs types : des nlagh maléfiques, protecteurs, pour soigner, etc. Il y a toute une variété d’arbres et d’herbes qui parfois ont poussé naturellement », confie Sa dignité André Yongheu. L’étude phyto-sociologique réalisée dans la forêt sacrée de Kouaghop à Batoufam a permis de recenser 265 espèces de plantes dont certaines n’existent plus ailleurs. Ce qui fait dire à Dr Junelle Makemteu que : « Effectivement ! Les forêts sacrées sont un modèle de préservation de la biodiversité parce que dans ces milieux, on retrouve de nombreuses espèces. Par exemple à l’Ouest Cameroun, on a des espèces qui ont disparu et on ne les retrouve aujourd’hui que dans les forêts sacrées. C’est cela qui a suscité ce travail d’inventaire pour voir comment préserver les autres forêts ». Cette étude a permis de mesurer à quel point, ces forêts sont riches en espèces végétales.
Matthieu Salpeteur renseigne que dans les « capitales » de chefferies, le chef dispose toujours d’un droit d’usage sur les terres entourant son palais, dont une partie est généralement cultivée par ses épouses. La forêt de la chefferie, située sur ces terres, dépend donc en premier lieu du monarque. Cependant il y a toujours un ou deux individus désignés pour s’occuper de la forêt, et qui de fait sont les principaux acteurs de la gestion de ces espaces boisés. Les ressources prélevées dans les forêts sacrées sont sensiblement les mêmes, qu’il s’agisse d’une forêt de chefferie ou d’une forêt associée à un lieu sacré. La première ressource ligneuse prélevée est le bois de chauffe, le bois mort ramassé à la main; des arbres peuvent exceptionnellement être abattus, sur décision du chef. Les autres ressources prélevées sont des produits non ligneux: les plantes et écorces médicinales; le jujube (Ziziphus jujuba), utilisé dans de nombreux rituels ; les fruits et condiments ; et enfin le miel et le petit gibier, lorsque la chasse est autorisée.
Nadège Christelle BOWA
Des formes locales de conservation
Un mode de gestion adapté aux besoins de la communauté
Afin de préserver leur patrimoine, les chefferies ont adopté, chacune à sa convenance, un mode de gestion qui favorise l’équilibrage de l’écosystème local.
« Les forêts de chefferie, nous l’avons vu, ne sont pas accessibles aux habitants des environs. L’essentiel des prélèvements se fait donc par l’intermédiaire des responsables de chaque forêt. Mais ceci n’est qu’une règle générale, qui n’est pas appliquée de la même manière dans tous les sites », accorde l’anthropologue Matthieu Salpeteur. Ainsi, à Fondjomekwet, les épouses et les enfants du chef peuvent parfois ramasser du bois mort dans les secteurs périphériques de la forêt. Dans d’autres cas, ce sont les guérisseurs qui ont accès aux plantes médicinales qui s’y trouvent, à condition de ne pas les destiner à un usage commercial. Les forêts associées aux puissances tutélaires font, d’une manière générale, l’objet de prélèvements beaucoup plus nombreux. Le ramassage du bois mort, la récolte de miel, la chasse, y sont souvent autorisés, parfois à tous les habitants des environs. Cependant ici encore la situation varie largement d’une forêt à l’autre. Dans la forêt de Bangang par exemple, chaque prélèvement doit faire l’objet d’une autorisation du responsable, qui peut éventuellement faire accompagner le visiteur pour s’assurer qu’aucune dégradation n’est causée. Cela est dû au passif particulier de ce site : riche en Prunus africana, dont l’écorce est utilisée dans la fabrication de médicaments destinés à soigner les problèmes de prostate.
La forêt de Mekoup a fait l’objet d’une exploitation abusive dans les années 1990, par des récoltants travaillant pour une société industrielle de la côte. Le responsable du site a donc dû faire des démarches auprès des autorités administratives (tribunal et gendarmerie) pour protéger le site, et est particulièrement vigilant aujourd’hui, notamment sur la façon dont les écorces sont récoltées. En effet, les forêts sacrées sont elles aussi menacées en dépit des interdits. Une étude menée en 2009 sous la conduite du Pr Komeneck de regretté mémoire, à travers le Musée Ecologique du millénaire où a été recensé les forêts sacrées de l’Ouest Cameroun, du grand Nord, du Nord-ouest et du Sud-ouest, montre que la superficie de ces forêts disparaît au fur et à mesure que le temps passe. « Par exemple, en 1964, la forêt sacrée de Batoufam était de 218 ha. En 2012, on s’est retrouvé à 144 ha et en 2014 à 110 ha. Donc la forêt est en train de disparaître. Si rien n’est fait ! », alertent les chercheurs. La politique est évoquée comme l’une des gangrènes. « Un chef de village est censé appartenir à tout le monde. Mais à partir du moment où, il a fait un choix politique, on se retrouve dans une situation où le chef n’est plus le représentant de tous et ça crée problème. Le chef devrait être neutre. Sinon, le mépris s’installe. On trouve dans certaines localités, des chefs qui défendent corps et âme leurs intérêts politiques », dénonce Dr Junelle Makemteu.
Mais aussi, les activités anthropiques sont au banc des accusés. « Les gens ont faim, ils ont besoin de se nourrir, ils entrent dans la forêt. Or cela n’était pas prévu à une certaine époque ». Avec l’accroissement de la population, il n’y a plus des interdits. « De plus en plus, c’est le droit positif qui domine sur tout et on ne peut plus comme par le passé sévir contre ceux qui transgressent tout ce qui est interdit. Aujourd’hui, il faut aller porter plainte, voir le sous-préfet, etc. qui n’a pas la même maîtrise des lieux sacrés que la coutume des céans et cela devient compliqué », regrette notable André Yongheu. Dans la région, la population est à 90% agriculteurs. « Si on trouve un moyen de les occuper autrement, je pense qu’on pourra récupérer les superficies qui ont été exploitées pour les cultures. Mais pour que cela soit possible, il faut l’intervention de l’Etat. Il faut un statut pour les forêts sacrées. Tant que rien n’est régi par la loi, la population ne peut pas respecter. Il n’y a que l’Etat qu’on respecte », préconise Dr Junelle Makemteu.
NCB
SAUVEGARDE
Les pouvoirs publics interpellés
Face à la menace sans cesse grandissante qui pèse sur cet outil avéré de préservation de la biodiversité, les regards sont désormais tournés vers l’Etat dont le rôle régalien est plus que jamais nécessaire pour sauver l’existant voire en étendre ou créer de nouvelles forêts sacrées de manière concertée avec les autorités traditionnelles.
André Yongheu, Notable à la chefferie supérieure Bangou
Harmoniser le droit positif et le droit coutumier
Il faut déjà justifier par leur importance. Si les gens ne se sentent pas appartenir à une certaine pratique, ces personnes peuvent s’en détacher. Il faut que la pratique puisse convaincre tout le monde. Si les gens sont convaincus, il faut encore que nous rentrions et comprenions comment nos parents faisaient pour que ces lieux deviennent sacrés. Il y avait des interdits dans ces lieux sacrés qui ont toujours existé. On n’y ramassait pas du bois, on n’y débroussaillait pas, pour parler de la biodiversité, tout était naturel en ces lieux. Personne n’osait y aller pour chercher les poussins de bénédiction qu’on y lançait. Celui-ci pouvait vraiment s’y multiplier, on parlait de poussin de dieu. C’était des lieux vraiment préservés. Il n’y a que quelques rares guérisseurs qui pouvaient y entrer pour cueillir certaines herbes pour sauver des vies humaines. On faisait tout pour que même les feux de brousse n’entrent pas dans la forêt sacrée. Parce qu’un feu de brousse qui dévastait une forêt sacrée, c’était la malédiction pour le peuple en question. Mais aujourd’hui, on y coupe des arbres comme on veut, on va là où on veut. La loi positive est là qui marche sur la coutume ! A un moment donné, il faut que les choses soient réglées autrement pour que la préservation se fasse de commun accord avec tout le monde.
Clovis Ngoune Nouboudem, Sociologue en développement
Je prie que le chef actuel puisse agrandir notre forêt sacrée
La forêt sacrée participe à la protection de l’environnement puisque qu’on n’y coupe pas les arbres. Ça permet de protéger notre écosystème. Y couper un arbre, c’est programmer la mort du village. C’est pousser toute la communauté dans le précipice. Ce qui n’est pas une bonne chose. En tant que sociologue en développement et fils Nou, je prie que le chef actuel puisse agrandir cette forêt sacrée afin de préserver la nature, lutter contre les changements climatiques et son corollaire, la perturbation du calendrier agricole. Et que d’autres chefferies puissent emboîter le pas.
Dr Junelle Makemteu
À l’Etat de trouver un statut aux forêts sacrées
Une thèse avait été déposée à la chefferie traditionnelle de Batoufam pour que le chef puisse en parler à sa population au sujet du degré de dégradation de cette forêt. Nous avons proposé à l’Etat de trouver un statut aux forêts sacrées comme les autres forêts qui sont classées et où la coupe des espèces est bien contrôlée (forêts communales, forêts communautaires, vente de coupe…). Que les forêts sacrées aient également un statut au Cameroun sinon dans 10 ou 20 ans, on ne parlera plus de forêts sacrées pourtant ce sont des lieux de conservation de la biodiversité. Les chercheurs peuvent continuer de mener des recherches, de faire des propositions à l’Etat pour un statut meilleur pour ces forêts qui ont un rôle écologique, ethno-botanique et socioculturel. Elles ont un rôle important pour la conservation de la biodiversité.
Propos recueillis par
Nadège Christelle BOWA
Un commentaire