NouvellesSANTE

Afrique : Les gouvernements doivent investir dans la fabrication des vaccins

C’est une interpellation des scientifiques lors de la restitution des résultats du projet d’appui à la riposte africaine à l’épidémie de covid-19 (ARIACOV) financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre dans six pays africains dont le Cameroun où il a été exécuté entre autres structures par l’ANRS.  

La dépendance de l’Afrique par rapport aux vaccins. C’est l’un des gros problèmes relevés par les scientifiques et partenaires réunis dans le Projet d’appui à la riposte africaine à l’épidémie de covid-19 (ARIACOV). L’enquête a été menée au Cameroun, au Sénégal, en Guinée, au Bénin et en République Démocratique du Congo entre janvier 2021 et mai 2022, autour de trois axes principaux que sont : diagnostiquer et dépister ; comprendre la dynamique de l’épidémie ; analyser l’acceptabilité sociale et le respect des mesures mises en place pour limiter l’épidémie. « Nous interpellons nos ministères d’investir dans la fabrication des vaccins et dans la recherche ; évoluer vers des vaccins plus efficaces surtout les vaccins bivalent », résume Dr Charles Kouanfack responsable scientifique et technique du Centre de recherche sur les maladies émergentes et ré-émergentes (Cremer).

Il est le porte-voix des scientifiques réunis pour la restitution du projet ARIACOV les 10 au 11 octobre 2022 à Yaoundé. Pendant deux jours, ces experts entre autres thématiques, ont discuté sur les stratégies vaccinales ; la question sur l’équité vaccinale, etc. « Il faut réadapter le discours à la cible pour générer la demande ; approfondir les raisons des refus pour pouvoir trouver les solutions », ont-ils convenu pour parer au phénomène d’hésitation vaccinale observées dans la plupart des pays.

Pr Éric Delaporte de l’IRD/TransVIHMI (Recherche Translationnelle sur le VIH et les maladies infectieuses), distingue ARIACOV comme « un projet qui réponde à des besoins opérationnels des laboratoires ; à des besoins de données de santé publique ; qui remonte des informations sur l’impact social de l’épidémie et des mesures gouvernementales ; un projet pluridisciplinaire et multicentrique 

Outre l’élaboration de nouvelles stratégies vaccinales, il a été proposé comme autres solutions : d’insister sur la vaccination des personnes âgées et des personnes avec comorbidités ; investir dans la fabrication des vaccins et la recherche pour favoriser l’acceptation de la vaccination par les populations. Entre autre motifs de refus de l’acte vaccinal, l’enquête relève l’influence de l’infodémie caractérisée par la diffusion d’informations trompeuses ou hostiles à la vaccination, l’inquiétude vis-à-vis des recherches menées en Afrique, et la disponibilité du vaccin. 

Pour ce qui est de la vaccination, seulement trois pays ont passé le seuil de 40%. Avec un taux de vaccinal de 11%, le Cameroun reste l’un des 5 pays les moins vaccinés en Afrique. Dans ce pays, ARIACOV a été porté par le Centre de recherche sur les Maladies Emergentes et Ré-émergentes (Cremer) ; la Division de recherche Opérationnelle de la Santé (DROS) ; le site ANRS/MIE Cameroun et l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) pour produire des données de santé publique par la recherche opérationnelle.

« L’Etat du Cameroun et les partenaires techniques et financiers ont mobilisé des ressources substantielles pour gérer la crise sanitaire du covid-19 », souligne Pr Anne Marie Bisseck de la DROS en présentant la lutte contre cette épidémie au Cameroun.

Déclarée en décembre 2019 en Chine, la covid-19 a fait environ 16 millions de morts dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a enregistré plus de 600 millions de cas dans le monde dont 2% en Afrique au sein duquel l’Afrique du Sud porte le plus lourd fardeau estimé à 64%. Sur les 3% de décès survenus en Afrique, 74% ont été enregistrés en Afrique du Sud. Soit au total cinq vagues de plus en plus court de cette épidémie mais de nouveaux variant qui rend la réponse complexe.  

Nadège Christelle BOWA

Articles Liés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vérifiez également
Close
Back to top button