Cancer du sein : Des spécialistes de la santé démystifient la maladie
Au cours d’un webinaire organisé par le laboratoire pharmaceutique Pfizer, le public a été invité à adopter des pratiques qui favorisent la détection rapide et le traitement efficace du cancer du sein. L’autopalpation, les consultations précoces et prise en charge étaient au menu de cette conversation ouverte.
19,3 millions de nouveaux cas dans le monde en 2020 ; 10 millions de décès soit presque 1 décès sur 6. Le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde. S’agissant du cancer du sein en particulier, qui occupe le haut du pavé des cancers chez la femme, l’on enregistre 2,3 millions de nouveaux cas et 685 000 décès. Ce qui fait de cette pathologie, la première cause de mortalité par cancer. En Afrique, notamment au Sénégal et au Cameroun, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, Observatoire mondial du cancer (GLOBACAN) a signalé 1 817 et 4 170 nouveaux cas de cancer du sein pour ces deux pays respectivement en 2020. Le sujet a fait l’objet d’une table ronde virtuelle entre experts de la santé et professionnels des médias de pays d’Afrique centrale et occidentale, organisée par Pfizer le vendredi 28 octobre 2022 pour marquer le mois de sensibilisation au cancer du sein.
« L’oncologie reste un domaine thérapeutique clé pour Pfizer », a soutenu Dr Kodjo Soroh, directeur médical de Pfizer pour l’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Expliquant que : « Nous travaillons pour réaliser une percée médicale avec le potentiel de changer considérablement la vie des patients dans les régions ». Le fardeau de ce cancer est en effet très lourd ont affirmé les panélistes de ce webinaire modérée par Dr Sylvie Koundé du laboratoire Pfizer. Cette charge est physique, psychologique et financier pour ne citer que ces aspects, développés par Dr Anne Juliette Flora Sango, radiothérapeute oncologue, responsable d’une unité d’oncologie au Cameroun lors du webinaire. En croissance exponentielle au Cameroun, le cancer du sein est la première cause de mortalité dans ce pays. En raison du traitement onéreux (Jusqu’à 1.500.000 Fcfa au bas mot dans certains cas) imputés aux seules familles, parce que l’assurance santé universelle n’est pas encore une réalité, l’oncologue plaide pour l’humanisation des soins de santé. « Une démarche d’amélioration continue de la qualité de nos interventions individuelles et collectives qui vise tout autant la personne qui requiert soins et services que les médecins, professionnels et employés qui les dispensent ou y contribuent ».
Conversations ouvertes
Egalement, selon elle, dans les pays à ressources limitées, les soins palliatifs sont une solution devant la difficulté d’accessibilité géographique et financière. Le Cameroun a suivi le train des avancées scientifiques dans la prise en charge des cancers du sein (chimiothérapie, thérapies moléculaires ciblées, immunothérapie). Mais environ 80% des patients arrivent à des stades très avancés de la maladie après avoir généralement épuisés tous les recours (médecines traditionnelles, religieux, etc.). Aussi, « Il est crucial que les patients chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein, voire un cancer du sein métastatique, disposent des informations et des attentes appropriées. Il est de notre devoir d’encourager les patientes à avoir des conversations ouvertes avec leurs équipes soignantes pour comprendre comment elles peuvent être soutenues et comment elles peuvent participer à leurs propres soins – jouer un rôle actif dans leur traitement peut les aider à se sentir habilitées à prendre les meilleures décisions pour elles-mêmes », a-t-elle soutenu.
Oncologue radiothérapeute et chef du service d’oncologie au Centre Hospitalier National Cheikh Ahmadoul Khadim à Touba au Sénégal, Dr Maimouna Mané, pense que : « On ne saurait trop insister sur l’importance de la recherche clinique dans la prise en charge du cancer du sein ». Pour sa part, « Les collaborations sont essentielles car elles nous permettent de partager nos meilleures idées et découvertes qui peuvent aider les patients à gagner la bataille contre le cancer ». En effet soutient Dr Sango, « la collaboration multipartite est essentielle dans le traitement du cancer du sein ». Au Sénégal a-t-on appris, le gouvernement du subventionne la lutte contre le cancer du sein. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun. D’où la disparité observée dans les coûts de prise en charge dans ces pays. Pour les praticiens, parce que les causes du cancer du sein restent méconnues, l’autopalpation est recommandée pour une détection précoce de la maladie.
Avancées scientifiques
Dans un communiqué publié au terme du webinaire du 28 octobre, Pfizer indique que « Les soins contre le cancer sont motivés par l’espoir d’aller de l’avant, grâce à tout et à tous ceux qui vous entourent. À commencer par la décision et les actions de chaque personne, sa communauté d’amis, de familles et de défenseurs, ainsi que les scientifiques et les chercheurs qui consacrent leur vie au développement de nouveaux traitements ». Ce laboratoire pharmaceutique pour qui le mois de la sensibilisation au cancer du sein est plus qu’un mois par an, soutient les patientes et la communauté du cancer du sein depuis plus de 20 ans. « Nos objectifs sont clairs : offrir plus d’options de traitement et plus de percées, pour tout le monde », ont souligné ses représentants à la table ronde. S’il n’existe pas encore de vaccin pour ce cancer spécifique, Pfizer a récemment lancé un nouveau produit qui aide à améliorer le diagnostic et le traitement du cancer du sein, a-t-on entendu.
Nadège Christelle BOWA