Ecrire la science
Les 11 et 12 juillet 2023, 20 journalistes de sept villes du Cameroun ont participé à un atelier de formation sur comment écrire la science, organisé par le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (Rjsaf) dans une banlieue de Yaoundé.
« Nous voulons leurs donner quelques astuces pour leur permettre de mieux positionner les sujets scientifiques au même titre que la politique, l’économie, le sport. Les crises climatiques et sanitaires de ces derniers temps montrent que le journalisme scientifique a sa place dans les médias », affirme Adrienne Engono, présidente du Réseau des journalistes pour l’application du Plan d’action de Maputo (Jnmap), co-organisateur de cet atelier de renforcement des capacités en collaboration avec le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophone (Rjsaf) dont elle assume la vice-présidence. Il faut dire que les participants sélectionnés par voie de concours viennent de salles de rédaction où ils exercent déjà le métier depuis de nombreuses années pour certains.
Mais l’écriture journalistique scientifique comporte des spécificités- sous-thème décortiqué par Julien Chongwang, Coordonnateur Scidev.net pour l’Afrique francophone- qu’il faut maîtriser d’où la pertinence de cette formation de deux jours sur le thème « comment écrire la science ». Globalement, l’atelier a permis aux participants de « bien écrire la science, de mieux la raconter, de maitriser les outils, les techniques et la méthodologie pour couvrir les sujets complexes et les traduire dans un langage accessible au grand public », précise Kossi Balao, président du Rjsaf. Selon ce dernier, l’initiative visait à répondre au besoin sans cesse croissant de perfectionnement des compétences des journalistes au traitement des enjeux scientifiques tels que le climat, l’écologie, la biodiversité, la santé, les inondations, la sécheresse, le tremblement de terre, les zoonoses et la baisse des récoltes agricoles, qui sont devenus le quotidien des populations de la planète.
Pour ce faire, « Le journaliste scientifique doit s’efforcer à comprendre et transmettre fidèlement ce que dit le scientifique. C’est une opportunité de garder de bonnes relations avec celui-ci et tout son réseau », recommande Patrick Kahondwa, fondateur de Science Media RDC par ailleurs secrétaire général du Rjsaf. « Ce n’est pas sorcier », rassure Mardochée Boli, Co-fondateur de sciences chez nous, précisant « qu’il faut juste avoir de la volonté, la patience et se donner les moyens pour mieux rendre la science au public ». Ces attitudes sont précieuses dans un contexte où nombreux sont acquis aux fakes-news parfois véhiculés par des acteurs qui se sont tissés une toile de suiveurs.
Aussi, « La méthode scientifique reste incontournable. Celle-là qui part de l’esprit critique, de l’interrogation, de la collecte et d’une écriture responsable », prône Kossi Balao. Au terme de cette formation, l’antenne camerounaise du Rjsaf a vu le jour. Elle sera pilotée par Adrienne Engono Moussang assisté de Julien Chongwang, Vice-président ; Romulus Dorval Kuessié, secrétaire général ; Nadège Christelle Bowa, trésorière ; Guillaume Mete, commissaire aux comptes, etc. Nadège Christelle BOWA
