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La sérologie des filles et des enfants préoccupe Winnie Byanyima

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Rendue au troisième jour de sa visite de travail sur le sol camerounais, le mercredi 19 juillet 2023, Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida précise l’objet de ses inquiétudes. Trois sujets au menu des différentes audiences à savoir : le financement de la lutte contre le VIH, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, le projet Éducation plus. Elle a également reconnu les efforts qui sont faits en matière de lutte contre le Vih-Sida et souligné les gaps.

Winnie Byanyima, Directrice Exécutive de l’Onusida face à la presse

La journée du mercredi 19 juillet 2023 a été une journée marathon pour la Directrice Exécutive de l’Onusida, par ailleurs Secrétaire générale adjoint des Nations Unies. Cette journée a démarré au siège de l’Unesco par deux rencontres avec respectivement les agences des Nations Unies présentes au Cameroun, les partenaires et les donateurs. Ensuite, Winnie Byanyima a honoré une audience au ministre de la Santé publique avant de se rendre pour une visite au siège des Synergies Africaines puis au Centre international de référence Chantal Biya (Circb). « Je dois dire que je suis absolument ravi. Je trouve ici une communauté de recherche sur le VIH dynamique. C’est vraiment la première que je visite depuis que j’occupe ce poste. J’ai vu des chercheurs faire des travaux qui éclairent la réponse du Cameroun au VIH », a-t-elle déclaré au terme de sa visite de cette institution de recherche dirigée par le Pr. Alexis Njiolo. Le directeur général du Circb a saisi cette occasion pour présenter sommairement les résultats positifs enregistrés à ce jour en matière de lutte contre le Vih/sida au Cameroun.

Au Laboratoire du CIRCB

« Ils ne dépendent pas de ce que disent les autres, mais ils se penchent eux-mêmes sur les questions clés, trouvent des preuves et orientent leur riposte », a-t-elle apprécié avant de saluer publiquement « les visionnaires qui ont vu la nécessité de créer cette institution, y compris l’institution sœur, African Synergy, et qui ont aidé le gouvernement camerounais à soutenir cette recherche, ainsi que les quelques donateurs qui y contribuent également. Mais, en réalité, ce sont les dirigeants camerounais qui luttent contre la maladie, depuis la recherche jusqu’à la mise en œuvre, en passant par la politique. Félicitations ! Il y a beaucoup à apprendre de votre pays ».

Des lacunes

Ce constat élogieux n’occulte cependant pas les limites observées par l’hôte du Cameroun. « Ce que j’ai vu de très positif dans votre pays, c’est qu’il y a une bonne communauté de recherche qui aide à trouver les bonnes solutions, et que vous avez aussi un environnement favorable à la lutte contre le VIH/sida », a-t-elle relevé avant de préciser que : « Quelques politiques doivent être modifiées, mais dans l’ensemble, les gens sont libres de travailler sur le VIH/sida. J’ai également constaté que votre pays avait fait des progrès dans la lutte contre le VIH/sida, en réduisant le nombre d’infections et de décès, mais j’ai également constaté certaines lacunes, dont j’ai discuté avec vos dirigeants ».

Une attitude du secrétaire Exécutif des Synergies Africaines, Jean Stéphane BIATCHA, pendant sa présentation

Au sujet du financement, identifié comme l’une de ces lacunes, Winnie Byanyima souligne que : « Comme d’autres pays africains, le Cameroun est aux prises avec des dettes et de nombreux défis, et nous devons trouver de véritables moyens de financer la santé de la population. Aujourd’hui, la plupart des gens ne paient qu’une fraction élevée du coût de la santé. Nous avons donc discuté de ce défi et de certaines solutions, mais cela reste un grand défi ». Egalement, Winnie Byanyima a souligné la nécessité de centraliser les fonds qui sont éparpillés afin d’avoir les résultats. Son centre d’intérêt, « ce sont les enfants et les filles qui sont le plus souvent infectés. Nous devons trouver une solution. Il n’est pas normal que nos bébés naissent avec le VIH alors que nous pourrions l’arrêter. Nous devons donc trouver les mères et les aider à suivre un traitement pour qu’elles ne transmettent pas le virus à leurs enfants. Et nous devons mettre un terme à l’infection des filles », a-t-elle poursuivi.

Pr. Alexis Njiolo, Directeur général du Circb présentant les résultats positifs le Vih/sida au Cameroun.

Combattre la stigmatisation et la discrimination

« Les filles, les filles, les filles. Je me concentre sur elles et sur la prévention de l’infection, ce qui est essentiel », a insisté Winnie Byanyima. Selon qui des efforts doivent être accélérer dans le cadre de la lutte contre le VIH pédiatrique. La Directrice Exécutive de l’ONUSIDA rappelle que cette agence onusienne a déjà mobilisé les fonds auprès des donateurs. Il revient désormais au Gouvernement de mobiliser ses équipes et de travailler avec l’ONUSIDA pour la mise en œuvre des projets. En ce qui concerne le projet Éducation plus, elle recommande d’accélérer le processus en mettant en œuvre la nouvelle approche proposée avec notamment les tests de dépistage individuel à domicile.

Laquelle approche permet de combattre la stigmatisation et la discrimination de la jeune fille en milieu et en âge scolaire. Il faut aussi mettre en place un environnement qui permet d’autonomiser la jeune fille en matière d’éducation sexuelle, du droit à la reproduction et sur les questions liées au VIH. La question la préoccupe à un tel point qu’elle sera au centre des échanges prévues ce jeudi 20 juillet 2023 avec le ministre des Enseignements secondaires. « Nous avons donc discuté de ces questions avec le gouvernement et les chercheurs, et je constate une volonté politique de faire avancer les choses. Je repars avec une très bonne expérience de la lutte camerounaise contre le VIH/sida. Je salue la première dame qui a eu l’idée de créer ce centre et je salue le peuple camerounais pour les efforts qu’il déploie dans la lutte contre cette maladie. Les Nations unies sont à vos côtés dans cette lutte », a-t-elle conclut au soir de cette journée.

Nadège Christelle BOWA

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