Planning familial: Des journalistes veulent impacter les indicateurs de Santé
Le Réseau des journalistes pour l’application du Plan d’Action de Maputo (JNMAP) vient de lancer à Yaoundé, une campagne nationale de communication sur la planification familiale au Cameroun.
« Le planning familial, un outil de promotion de la Santé et de développement » est le thème de cette campagne de communication lancée le 22 juin dernier à Yaoundé. « Cette campagne se veut être une contribution des journalistes préoccupés par les questions de santé, à l’amélioration des indicateurs de la Santé familiale à travers la promotion des méthodes du planning familial dans les médias », a indiqué Adrienne Engono Moussang, présidente du Réseau des journalistes pour l’application du Plan d’Action de Maputo (JNMAP), lors de la cérémonie de lancement qui a drainé de nombreux invités intéressés par cette problématique au rang desquels des représentants des institutions publiques, des organisations de la société civile et des partenaires au développement. A l’instar du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’un des partenaires classiques de l’Initiative FP2020.
La campagne de communication menée par le JNMAP en collaboration avec l’Association camerounaise pour le bien-être familial (CAMNAFAW), une organisation camerounaise de promotion de la santé et FESADE (Femme, Santé et Développement) va se dérouler en deux phases. La première court jusqu’au 22 juillet 2018. « Nous allons utiliser les moyens dont nous disposons. Je veux parler de l’organisation des débats radio-Tv, des interviews d’experts, des enquêtes, la réalisation des microprogrammes et autres programmes », a souligné Adrienne Engono Moussang selon qui les indicateurs de santé qui sont au plus bas, justifie cette mobilisation des journalistes autour du Planning Familial.
Des indicateurs de santé alarmants
En effet, les statistiques disponibles indiquent que, malgré les recommandations de l’OMS et toutes les mesures prises par les pouvoirs publics, 61% des femmes n’utilisent pas de moyens de contraception efficaces dans les 24 mois suivant l’accouchement afin d’éviter une grossesse non désirée. Ce qui contribue au taux très élevé de mortalité maternelle estimé à 782 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les décès maternels représentent 22 % de tous les décès de femmes de 15-49 ans. Soit 1 femme sur 25 décède de cause maternelle pendant les âges de procréation. Le taux de prévalence contraceptive reste faible, à 16,2%.
En outre, 18 % des femmes de 15-49 ans en union, ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. Alors même que le Cameroun s’est engagé à l’Initiative FP2020 comme une des stratégies majeures pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2030 et surtout l’émergence selon sa vision 2035. Il convient de rappeler que le FP mis en place en 2012 au lendemain du Sommet de Londres sur la planification familiale, opère comme un mécanisme de suivi des résolutions dudit Sommet. Le FP 2020 encourage la progression dans le repositionnement de la planification familiale à travers le monde comme stratégie de haut impact pour réduire la mortalité maternelle.
Mobilisation autour du FP2020
La décision du Cameroun à s’inscrire à cette initiative en 2014 s’est matérialisée par 10 engagements fermes du gouvernement visant à faire passer la prévalence contraceptive de 16% à 30% en 2020 ; de réduire les besoins non satisfaits en PF de 17% à 10% ; d’assurer un accès équitable aux services de PF de qualité à toutes les femmes en âge de procréer en respectant leur choix ; d’augmenter d’au moins 5% chaque année le budget alloué à l’achat des contraceptifs. A moins de 2 ans de la fin de ce projet, « Où en est-on ? », s’interroge le JNMAP dont la campagne cible : les femmes et les hommes en âge de procréer; Les acteurs étatiques et les organisations nationales et internationales concernées par les questions de la santé familiale. « Nous voulons aussi mobiliser les journalistes autour de ce sujet », précise la présidente du JNMAP.
Au regard des chiffres avancés par les autorités sanitaires pendant la Conférence des points focaux des Pays francophones d’Afrique Subsaharienne et Haïti en mars dernier, l’espoir est permis. Cependant, « Nous avons besoin les uns des autres pour pouvoir atteindre à échéance, les Objectifs de développement durable (ODD) notamment les ODD 2, 3, 4, 5, 6, 8, adoptés par les 193 Etats membres des Nations Unies en septembre 2015 », plaide la présidente du JNMAP. Créé en décembre 2012 sous l’impulsion de la CAMNAFAW, le JNMAP avait pour but majeur d’accompagner à travers les médias, la mise en œuvre du Plan d’Action de Maputo et susciter une levée des barrières socioculturelles et juridiques, défavorables à la SDSR Cameroun. Le réseau selon sa présidente ambitionne de s’étendre à d’autres secteurs tels l’environnement. « Nous sommes en train de muter notre dénomination pour être désormais baptisé : Réseau des journalistes pour la santé et le développement ».
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