Elles rayonnent ensemble contre le cyberharcèlement
Violence en ligne au Cameroun
La réflexion était au centre d’une rencontre avec les femmes des médias à l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé. Où, une dizaine de femmes et de jeunes filles ont pris conscience de l’existence de ce phénomène au Cameroun.
Le cyberharcèlement est une réalité au Cameroun. Parfois sans avoir réellement conscience pourtant elles en souffrent, de nombreuses personnes notamment les femmes et les filles en font les frais au quotidien. « Les violences à l’égard des femmes en ligne constituent un obstacle majeur à ce qu’elles puissent être présentes et actives sur les espaces publics en ligne, autrement dit sur internet et les réseaux sociaux », relèvent d’une même voix, Caroline Mveng et Luchelle Feukeng. Respectivement présidente de « Elles rayonnent ensemble » et coordinatrice de Yali for Peace. Les deux jeunes femmes ont animé le 21 septembre dernier à Yaoundé, un panel sur cette thématique actuelle. Au Cameroun, le phénomène de cyberharcèlement vise toutes les femmes peu importe le milieu culturel, économique et social, et pas uniquement les femmes dites « visibles » en ligne. Seulement, « le manque de données sur le cyberharcèlement et cyberviolence au Cameroun constitue un frein pour constater l’ampleur de problèmes et la prise de mesures efficaces pour qu’internet soit un espace numérique sécurisé pour les femmes et filles. Des lors, lutter contre le cyberharcèlement et la cyberviolence en ligne représente un réel enjeu féministe : les femmes ont le droit de s’approprier l’espace public numérique au même titre que les hommes ».
Aussi, se concentrer sur les droits des femmes dans la sphère numérique au Cameroun où de nombreuses femmes sont confrontées à l’analphabétisme numérique et à d’autres obstacles à l’utilisation de l’internet, ainsi qu’au harcèlement en ligne, devient pour ces dernières : une urgence. C’est tout le sens de la rencontre avec les femmes de médias organisée à l’Institut français de Yaoundé. Dont l’objectif était de conscientiser les femmes et jeunes filles vivant au Cameroun à l’existence du cyberharcèlement et à la gravité de la violence à l’égard des femmes en ligne. Pendant plus que trois heures d’horloge, il a été question de fournir aux participantes, des informations dont elles ont besoin pour relever les défis auxquels elles sont régulièrement confrontées en ligne ; collecter des données, des informations et des tendances sur le cyberharcelèment et la violence à l’égard des femmes en ligne au Cameroun.
le manque de données sur le cyberharcèlement et cyberviolence au Cameroun constitue un frein pour constater l’ampleur de problèmes et la prise de mesures efficaces pour qu’internet soit un espace numérique sécurisé pour les femmes et filles. Des lors, lutter contre le cyberharcèlement et la cyberviolence en ligne représente un réel enjeu féministe : les femmes ont le droit de s’approprier l’espace public numérique au même titre que les hommes.
« En effet, il est nécessaire de multiplier les discussions sur le droit des femmes et des jeunes filles à exister dans les espaces en ligne sans être victimes de cyberharcèlement ou de cyberviolence. Mais aussi pour comprendre comment les jeunes femmes et les filles comprennent et vivent la cyberviolence », ont justifié les organisatrices. La rencontre s’est déroulée sous la forme d’un atelier d’apprentissage respectant les principes l’andragogie (apprentissage de l’adulte) axée sur les résultats. Pour ce faire, la méthode M.E.R.C.I (Motivation, expérience, réflexion, commitment/engagement, implémentation) a été privilégiée avec deux approches de d’animation. L’approche passive (30%) a permis aux facilitatrices de donner aux participantes les informations pertinentes susceptibles de les aider et les orienter via la présentation des exposés. L’approche active (70%) a pour cette méthode, favorisé l’interaction. Un accent a été mis sur l’acquisition de nouvelles compétences et l’amélioration de leurs aptitudes.
Nadège Christelle BOWA