Le « peau à peau » préconisé pour le bien-être des nouveaux nés
Santé infantile
Cette mesure de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui concerne tous les bébés du monde, se décline en Kangourou Mother care (KMC) pour « Méthode mère kangourou » permet de sauver la vie des bébés nés précocement plus connu sous le terme « prématurés ».
Chaque nouveau-né a droit à la vie. Un prématuré est un enfant comme tous les autres. Dans les familles, il est important qu’on lui donne beaucoup d’affection ; tout notre amour. Parce qu’arrivé de façon précoce, avant terme, les bébés prématurés suscitent parfois le rejet. Leur aspect particulier en serait la cause. Ce qui les expose à une mort certaine. Dr Paule Serge Kana, pédiatre à la Fondation Chantal Biya explique : « le nouveau-né prématuré est un nouveau-né venu au monde avant le terme de la grossesse, c’est-à-dire avant la 37e semaine. De ce fait, ils présentent des organes immatures qui parfois selon la durée de la grossesse ne sont pas capables de fonctionner en dehors de l’utérus ». Ils seront ainsi parfois tellement petits qu’ils vont créer un sentiment de peur chez les parents. Pourtant c’est un bébé comme un autre, il est juste arrivé trop tôt. Un peu d’amour lui permettrait de survivre.
Pour éviter les sentiments néfastes à leur survie, car le nombre de décès dans cette catégorie contribue pour plus de la moitié de l’ensemble des nouveau-nés, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise une méthode dite « mère Kangourou ». Cette technique de prise en charge de bébé prématuré et/ou de faible poids à la naissance, consiste à mettre celui-ci peau à peau de manière prolongée et continue sur la poitrine nue d’un porteur sain (mère, père ou toute autre personne) de façon permanente pour diminuer le risque d’hypothermie (refroidissement) et assurer au bébé prématuré un meilleur réchauffement. Cette méthode assure Eveline Kameni, infirmière, présente de nombreux avantages. Entre autres, celui de réussir à faciliter l’allaitement maternel exclusif, réduire le niveau de stress chez la mère, limiter les infections ; réduire la mortalité néonatale, renforcer le lien affectif entre le parent et l’enfant, améliorer le gain de poids, etc. L’autre gros avantage non négligeable est qu’il se pratique partout où besoin est nécessaire même dans les zones sans électricité. Il vient pallier à la carence des couveuses dans les formations sanitaires.
3 nouveau-nés sur 10 meurent suite à des complications de la prématurité
Le « Peau à peau » est tellement bénéfique que l’OMS le recommande pour tous les nouveau-nés dès l’accouchement ; à tous les niveaux de la pyramide sanitaire même dans la communauté. C’est d’ailleurs le message promu à travers la célébration du mois de la prématurité célébré chaque mois de novembre avec un arrêt le 17 du mois. Cette année le thème est donc : « Petits gestes Immense impact : peau à peau immédiat pour chaque bébé, partout dans le monde ». Au Cameroun, assure Dr Leonard Kouadjo, Chef section et Représentant Ai de cette agence onusienne, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) accompagne le pays dans la mise à échelle de cette pratique dont l’objectif est entre autre la réduction du nombre de décès des nouveau-nés en général et des prématurés en particulier.
A ce propos renseigne Dr Belyse Ngum de l’Unicef, la prématurité est un problème de santé publique majeur. Elle est à l’origine de près d’un million de décès sur 15 millions de naissances par an dans le monde, soit une proportion d’environ un bébé sur 10. En effet, plus de 90% des bébés prématurés, nés dans les pays à faible revenu meurent dans les premiers jours de vie, contre 10% dans les pays à revenu élevé. Plus de 60% des naissances prématurées surviennent en Afrique et en Asie du Sud. Au Cameroun, 28%, soit trois nouveau-nés sur 10 décèdent de suite des complications liées à la prématurité. Des efforts pour réduire la mortalité infantile exigent des actions urgentes de prévention et de prise en charge des naissances prématurées.
Nadège Christelle BOWA