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Le Fonds pour les pertes et dommages lancé à Dubaï

COP28

C’est sur une note historique que ce sont ouverts les travaux de la 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) le jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Toutefois, ses défenseurs militent pour que l’argent du fonds soit versé aux pays bénéficiaires sous forme de subventions et non de prêts. Afin de ne pas alourdir leur assiette de dettes.

His Highness Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, President of the UAE with world heads of state pose for a group photo at Al Wasl during the UN Climate Change Conference COP28 at Expo City Dubai on December 1, 2023, in Dubai, United Arab Emirates.Image Credit: COP28 / Mahmoud Khaled

Cette annonce est considérée par beaucoup d’acteurs comme une avancée historique pour les pays en développement les plus durement touchés par les impacts inévitables du changement climatique. Les délégués du monde entier au sommet -28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) ouverte jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis- ont officiellement adopté la décision de créer un Fonds pour les pertes et dommages – un programme financier mondial destiné à assurer le sauvetage et la réhabilitation des pays confrontés aux effets en cascade du changement climatique. Les parties avaient convenu de créer ce fonds lors de la COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte l’année dernière et la mise en service annoncée cette année, qualifiée de « sans précédent » par le président de la COP28, le Dr Sultan Ahmed Al Jaber lors de la cérémonie d’ouverture, a été accueillie par une standing ovation.

Dr Sultan Ahmed Al Jaber, président de la COP28

Cela a également été décrit par les défenseurs comme une énorme victoire pour la présidence de la COP28 le jour de l’ouverture de la conférence, car c’est la première fois qu’une telle décision est prise le premier jour des négociations sur le climat. « Il s’agit d’une réalisation historique », a déclaré Joe Thwaites, défenseur principal du financement international du climat au Natural Resources Defense Council (NRDC), un groupe de défense de l’environnement basé aux États-Unis. « Tous les pays riches et fortement émetteurs ont désormais la responsabilité d’intensifier leurs efforts et de contribuer au fonds », a-t-il ajouté. Certains pays se sont engagés à contribuer au fonds dès l’annonce. Les Émirats arabes unis, hôtes de la COP28, à hauteur de 100 millions de dollars, comme l’Allemagne. Le Royaume-Uni a promis 40 millions de livres sterling au Fonds « et 20 millions de livres sterling pour d’autres modalités de financement des pertes et dommages », selon un communiqué. Les États-Unis d’Amérique et le Japon ont respectivement engagé 17 et 10 millions de dollars, tandis que l’Union européenne (y compris l’Allemagne) a promis 225 millions d’euros.

Grande victoire pour les pays vulnérables

L’ancienne présidente du Malawi, Joyce Banda, a déclaré que la création du Fonds pour les pertes et dommages est une grande victoire pour les pays vulnérables, en particulier ceux d’Afrique qui ont peu contribué à la crise climatique. « C’est un pas dans la bonne direction pour des pays comme le Malawi qui ont subi des pertes extrêmes à cause des cyclones qui ont tué plus de 500 personnes et déplacé un demi-million d’autres cette année », a-t-elle déclaré. La Banque mondiale sera l’hôte intérimaire du fonds pour une période de quatre ans, et ses défenseurs affirment que l’argent du fonds devrait être versé aux pays bénéficiaires sous forme de subventions et non de prêts. « Ce soutien devrait prendre la forme de subventions plutôt que de prêts qui risquent d’endetter davantage ces économies. Il faut aller au-delà des dispositions d’assurance commerciale, qui peuvent échouer face à des catastrophes récurrentes et généralisées », a déclaré Ulka Kelkar, directrice exécutive du climat au World Resources Institute India. D’autres promesses de don au Fonds pour les pertes et dommages sont attendues au cours de la conférence sur le climat de deux semaines qui se déroulera le 12 décembre.

Le travail est loin d’être terminé à la COP28

Même si la mise en œuvre du Fonds pour les pertes et dommages est célébrée à tous les niveaux, elle n’est que l’un des nombreux résultats attendus par les délégués à la conférence sur le climat. « Le travail est loin d’être terminé. Après le coup de marteau de la COP28, nous ne pourrons pas nous reposer tant que ce fonds ne sera pas suffisamment financé et ne commencera pas à alléger réellement le fardeau des communautés vulnérables. Le succès commence lorsque la communauté internationale peut soutenir correctement les victimes de cette crise climatique, avec un accès efficace et direct aux financements dont elles ont un besoin urgent », a déclaré l’Ambassadeur Pa’olelei Luteru, président de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS).

D’autres annonces attendues

Les discussions pendant le reste des jours de la COP28 comprendront des négociations et/ou des annonces concernant un cadre de transition juste des combustibles fossiles et de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique, selon l’ordre du jour qui a été adopté sans objections jeudi. Mohamed Adow, fondateur et directeur exécutif du groupe de réflexion sur l’énergie et le climat basé à Nairobi, Power Shift Africa, a déclaré que la promesse faite par les pays riches de doubler le financement de l’adaptation faite lors de la COP26 à Glasgow était toujours attendue, et c’est l’un des domaines dans lesquels il espère agir.

Mohamed Adow, directeur exécutif du groupe de réflexion sur l’énergie et le climat, Power Shift Africa

Un autre domaine dans lequel le défenseur s’attend à voir des progrès lors de la COP28 est la transition juste. « Il est clair que le monde doit passer de toute urgence d’une énergie sale à une énergie propre. Mais cela ne peut pas être un changement imprudent ou irréfléchi, cela doit être fait de manière équitable », a déclaré Adow. Il a appelé les pays « qui ont causé le plus de tort et qui possèdent les plus grandes richesses à faire davantage et à le faire rapidement ». L’idée d’une transition juste n’est souvent utilisée qu’en relation avec les travailleurs des industries très polluantes, généralement dans les pays du Nord. « Mais nous devons élargir ce sens et garantir une transition juste pour le monde », a affirmé Adow. Se déroulant à Expo City à Dubaï, la COP28 devrait rassembler plus de 70 000 participants, dont des chefs d’État, des responsables gouvernementaux, des leaders internationaux de l’industrie, des représentants du secteur privé, des universitaires, des experts, des jeunes et des acteurs non étatiques, du 30 novembre au 12 décembre.

Nadège Christelle BOWA

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