Eau-hygiène et assainissement
Au Sénégal, OXFAM projette son regard sur le rétroviseur pour revisiter son parcours dans le PSMBV, y tirer les grandes leçons qui pourraient servir d’autres expériences d’ici et d’ailleurs en capitalisant sur le processus de réalisation des toilettes et la mise en œuvre des instruments du modèle d’affaires.
Classer l’assainissement dans le secteur prioritaire de l’Etat avec comme corollaire une annulation ou baisse de la TVA dans certaines activités. C’est l’une des recommandations fortes du webinaire Programme Eau-Hygiène-Assainissement « Amélioration des conditions sanitaires des populations les plus vulnérables vivant dans les zones inondées et inondables à Pikine et à Guédiawaye ». Cette rencontre virtuelle avec les différents acteurs du secteur de l’assainissement avait pour objectif de partager les leçons apprises et les principales recommandations issues de la mise en œuvre du projet suscité. Afin de mener à bien cet exercice de réflexion et de partage, trois panels d’experts ont été mis en place. Ils s’agit de : Dr Ababakar MBAYE, Directeur National de l’Assainissement du Sénégal – Ministère de l’Eau et de l’Assainissement; Mouhamadou GUEYE, Directeur PSMBV-ONAS; Moussa SECK, Responsable du Programme Eau-Hygiène-Assainissement-OXFAM au Sénégal; Dr BécayeSidy DIOP, Directeur Général-DELVIC; Dr Moustapha Sene, CEO SEN Engineering.
En effet, après 7 ans de mise en œuvre, OXFAM projette son regard sur le rétroviseur pour revisiter son parcours dans le PSMBV, y tirer les grandes leçons qui pourraient servir d’autres expériences d’ici et d’ailleurs en capitalisant sur le processus de réalisation des toilettes et la mise en œuvre des instruments du modèle d’affaires. Aussi s’est-il agit de partager les expériences du projet « Toilettes en zones inondées» avec l’Etat, les différentes parties prenantes du projet, les partenaires techniques et financiers et autres acteurs travaillant dans le sous-secteur de l’assainissement et plus spécifiquement dans l’assainissement autonome.
Une approche…marché
Entre autres, il ressort du panel 1 intitulé : « De l’approche subvention classique à une approche marché : Comment opérer un changement de paradigme – le rôle du gouvernement et des acteurs financiers » que le projet a permis de mettre en place un marché de l’assainissement avec des clients qui paient en fonction de leur capacité; en incluant l’intervention de nouveaux acteurs comme les banques, l’industrie téléphonique et les assureurs. Et, l’expertise africaine valorisée pour la réalisation des toilettes. Par ailleurs, le programme a su favoriser une approche par des critères au lieu d’une approche par des technologies imposées. L’Etat est encouragé à intervenir sur le coût des toilettes et faciliter le paiement des toilettes en mettant à contribution le système financier national pour que le coût des toilettes soit accessible aux populations.
Le panel 2 qui s’est penché sur l’apport du secteur privé dans le développement du marché de l’assainissement recommande de : Impliquer le secteur privé dans toute la chaîne de valeur de l’assainissement autonome depuis l’accès jusqu’à la valorisation des boues de vidange;Créer des industriels de l’hygiène et de l’assainissement qui permettraient de pérenniser cette délégation de service public sur toute la chaîne de valeur;Organiser des formations sur les technologies d’assainissement innovantes pour les entreprises; netc. Le panel 3 avait pour responsabilité d’analyser le rôle des institutions de microfinances (IMF) dans l’accès des ménages vulnérables aux produits d’assainissement. Les discussions montrent à cet effet que ces dernières sont incontournables dans le recouvrement mais ont des limites dans leur gamme de services proposés.
Nadège Christelle BOWA
