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Le Cameroun doit mobiliser environ 2 milliards de Fcfa pour l’allaitement maternel

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Il s’agit du prix à payer pour sauver l’enfant camerounais des affres de la malnutrition en maximisant les bienfaits de l’allaitement maternel. Les avantages sont aussi non négligeables pour la mère et l’économie.

Les experts affirment que l’allaitement maternel constitue la référence pour l’alimentation du nourrisson pendant les premiers mois de la vie. « La fondation de la vie de l’enfant se trouve dans l’allaitement maternel », souligne avec emphase, le Professeur de pédiatrie, Tetanye Ekoe. Fort de ce constat, l’assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé en mai 2001 un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie, et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans, voire au delà en fonction du souhait des mères. Mais presque partout à travers le monde, très peu respecte les recommandations en matière d’allaitement maternel. Au Cameroun, les mauvaises pratiques de l’allaitement maternel sont parmi les principales causes de la malnutrition sous toutes ses formes chez les enfants de moins de 5 ans.
Au regard des indicateurs déplore Dr Roger Sodjinou, chef Section Nutrition à Unicef, « le Cameroun n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de la WHA sur l’allaitement maternel exclusif d’ici 2025 : Augmenter le taux d’allaitement exclusif au cours des six premiers mois jusqu’à au moins 50% ». En effet, depuis 2006 (98%), le pourcentage d’enfants allaités ne cesse de décroitre (95%, Mics 2014). L’allaitement précoce connait également une chute entre 2011 (40%) et 2014 (31,2%). Pour ce qui est de l’allaitement exclusif de 0-6mois, on observe une embellie de 20% en 2011 à 28% en 2014. Mais ce taux est loin de l’objectif de 50% attendu. Il en est de même de la durée médiane de l’allaitement maternel estimé en 2014 à 16% contre 17% en 2011.

IMAGE ALLAITEMENT MATERNEL
LE PETIT GESTE CONSTANT ET SUR LA DUREE POUR SAUVER BEBE

Face à ce tableau peu reluisant, l’Initiative mondiale d’allaitement fait quelques recommandations qui vont du financement à la mise en place de l’Initiative « Hopitaux amis des bébés » (Inexistant au Cameroun) en passant par l’implémentation des dispositions du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et la protection de la maternité sur le lieu du travail. En ce qui concerne le financement, le Cameroun devrait pour maximiser les bienfaits de l’allaitement maternel, mobiliser environ 2 milliards de Fcfa par an pour les 850 000 nouveau-nés enregistrés chaque année. Soit en moyenne 5 dollars (environ 2500Fcfa) par nouveau-né. Mais le pays atteint à peine la barre de 1 dollar (0.33 dollar soit 150 Fcfa).
S’agissant de l’observance du Code crucial pour protéger l’allaitement en interdisant la promotion des substituts du lait maternel tels que les préparations pour nourrissons, le Décret N° 2005/5168/PM du 01 décembre 2005 portant réglementation de la commercialisation des substituts du lait maternel au Cameroun existe. Mais, « les gens profitent des failles du Code obsolète surtout qu’il n’y a pas de texte réglementaire », reconnait Cécile Ngo Sak, sous-directeur de l’alimentation et de la Nutrition à la direction de la Promotion de la Santé. Selon qui, ces points font partis de l’agenda du ministère de la Santé publique « dans un futur proche« .

 

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