La pré-COP des jeunes des pays les plus touchés par le changement climatique
En prélude à la Conférence des parties sur le Climat, COP 29 en Azerbaïdjan, plus de 300 jeunes des pays les plus touchés par le changement climatique sont réunis en Tanzanie pour élaborer des stratégies et construire des alliances qui façonneront l'action climatique.
« L’organisation du Camp pour la justice climatique en Tanzanie cette année marque un moment important pour l’Afrique et l’ensemble des pays du Sud », a déclaré Cynthia Moyo, Chargée de la campagne Climat et Énergie à Greenpeace Afrique, partenaire du Camp pour la justice climatique. Et d’expliquer : « Notre continent subit les impacts des changements climatiques, mais les communautés africaines continuent de faire preuve de résilience et de leadership. Ce rassemblement est plus qu’un simple dialogue, est l’occasion pour la jeunesse africaine de s’unir, d’élaborer des stratégies et de construire des alliances qui façonneront l’action climatique, de la base aux plateformes mondiales. Nous sommes ici pour amplifier nos voix, présenter des solutions africaines et veiller à ce que nos demandes de justice climatique soient entendues haut et fort ». Dans le cadre de la troisième édition du Camp annuel pour la Justice Climatique, qui se tient du 8 au 12 octobre 2024, plus de 300 jeunes leaders communautaires de 100 des pays les plus touchés par le changement climatique sont réunis en ce moment en Tanzanie pour co-créer des stratégies et des demandes d’action climatique.
Le Camp pour la justice climatique est la plus grande plateforme de ce genre pour les jeunes leaders du Sud. Près de 1 000 personnes originaires de pays victimes des effets du changement climatique ont travaillé ensemble lors des éditions précédentes, ce qui a donné lieu à de nouvelles initiatives climatiques dans le monde entier et à un renforcement de la représentation des jeunes issus de ces régions lors des négociations de la Conférence des Parties de l’ONU. C’est la première fois que le camp se tient en Afrique subsaharienne, après le camp inaugural de 2022 en Tunisie, le camp de 2023 au Liban et une édition régionale dans les Caraïbes en mars de cette année. Plus de 30 organisations partenaires du monde entier ont participé à la conception et l’implémentation de l’édition 2024 du Camp pour la justice climatique. Au rang de leurs préoccupations durant cette semaine d’activités, des ateliers sur des sujets tels que la route vers la COP, la transition énergétique, l’adaptation et la résilience, la pollution plastique, les conflits et la démilitarisation, ainsi que le genre et le climat, dans le but de créer des réseaux régionaux et internationaux qui peuvent faire pression pour un changement politique à long terme.
« Construire une communauté et forger des alliances dans des espaces comme celui-ci est un élément essentiel pour conduire l’action nécessaire à un changement radical du système », affirme Agustin Maggio, chef de programme de Roots, partenaire principal du Camp pour la justice climatique. « Le Camp pour la justice climatique a pour but de reconnaître que lorsque nous nous réunissons en tant que communauté et que nous partageons nos connaissances, nos ressources et nos histoires, nous pouvons déclencher une action collective et porteuse d’espoir qui transforme nos lieux, protège nos espaces civiques et entraîne un changement politique et social durable », poursuit-il assurant que l’impact des camps précédents est certain. « Les anciens participants ont influencé les négociations de la COP et les discussions sur les pertes et dommages, créé de nouvelles ONG dirigées par des jeunes, formé des coalitions régionales et mondiales, et développé des campagnes qui ont conduit à un réel changement dans leurs communautés ».
Latifa EJELLE