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Bassin du Congo : Un forum pour renforcer les bases de la transition agroécologique

Plus de 80 % de la déforestation mondiale est causée par l'agriculture, Selon la FAO. Et en Afrique, la déforestation causée par l'agriculture représente 75 %. Cela montre l'impact de certaines pratiques agricoles sur la planète. Très mal connue, l’’agroécologie figure parmi ces alternatives qui vise à optimiser les interactions entre les plantes, les animaux, les humains et l'environnement, sans oublier les aspects sociaux qui doivent être pris en compte si l'on veut qu'un système alimentaire soit durable et équitable.

« Agroécologie : pour la durabilité des systèmes alimentaires et la préservation des forêts du bassin du Congo ». C’est le thème d’un forum régional multi-acteurs prévu du 18 au 20 novembre 2024 à Yaoundé, au Cameroun. L’objectif principal de ce forum est d’accroître le niveau d’appropriation par les parties prenantes de l’importance de l’agroécologie dans la construction des systèmes alimentaires robustes et sains, le renforcement et la protection de la biodiversité, l’amélioration de la résilience aux crises climatiques et la résolution des problèmes environnementaux tels que la déforestation, la désertification et la pollution. En effet, depuis plusieurs décennies, le monde est confronté à la triple crise du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution. Ces crises environnementales menacent la sécurité, la santé et la productivité humaines, la survie des autres espèces vivantes, la sécurité alimentaire et les ressources en eau. Elles se manifestent avec une grande brutalité sous la forme d’inondations, de sécheresses et de cyclones, menaçant non seulement le bien-être des populations et la durabilité des ressources, mais aussi la survie sur terre.

Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs, dont l’émission dans l’atmosphère de gaz à effet de serre provenant de la pollution industrielle et de la déforestation. Selon la FAO, entre 2000 et 2010, plus de 80 % de la déforestation mondiale a été causée par l’agriculture, et en Afrique, la déforestation causée par l’agriculture a représenté 75 %. Cela montre l’impact de certaines pratiques agricoles sur la planète. Les manifestations de ces crises environnementales, auxquelles s’ajoutent celles des crises sécuritaires, s’étendent aux systèmes alimentaires, qui deviennent de plus en plus vulnérables. Les systèmes de production agricole très intensifs en intrants et en ressources externes montrent progressivement leurs limites, non seulement en termes de résilience aux crises, mais aussi en termes de contribution à une alimentation saine. Ces systèmes sont notamment responsables de la déforestation massive, de la pénurie et de la pollution de l’eau, de la perte de biodiversité, de l’épuisement des sols et des émissions de gaz à effet de serre.

Alternative

Face à cette situation, plusieurs alternatives au système de production conventionnel sont promues, notamment dans le cadre de l’approche du développement durable conceptualisée pour faire face à la crise environnementale. Parmi ces alternatives figure l’agroécologie qui, selon la FAO, vise à optimiser les interactions entre les plantes, les animaux, les humains et l’environnement, sans oublier les aspects sociaux qui doivent être pris en compte si l’on veut qu’un système alimentaire soit durable et équitable. Considérée comme un ensemble de pratiques, une science et un mouvement, l’agroécologie gagne en crédibilité dans le monde entier grâce à sa capacité à résister au changement climatique, à préserver la biodiversité, à s’attaquer aux problèmes liés à la pollution et à contribuer à une alimentation plus saine. Seulement, dans le Bassin du Congo, et en particulier au Cameroun, l’agroécologie est encore mal connue, même si elle s’apparente à l’agriculture traditionnelle pratiquée depuis longtemps par les petits exploitants. Des études récentes sur l’état des lieux de l’agroécologie au Cameroun (août 2022) et en République démocratique du Congo (mai 2024) ont mis en évidence un certain nombre de lacunes. Sur le plan politique, juridique et institutionnel, les résultats de l’état des lieux de l’agroécologie dans le Bassin du Congo montrent l’absence d’un cadre réglementaire spécifique à ce système agricole durable, ce qui rend difficile la diffusion et la mise à l’échelle de l’agroécologie au Cameroun et en RDC.

En ce qui concerne les pratiques et les acteurs de l’agroécologie, il ressort qu’une grande partie des organisations, notamment les OSC, les organisations de producteurs, les institutions de recherche et de formation académique, mènent des actions isolées en faveur de l’agroécologie, mais qu’il n’y a pas de synergies ou de dynamiques communes entre les différentes initiatives. Plus récemment, cependant, la transition agroécologique a suscité un intérêt croissant dans le Bassin du Congo, tant par des initiatives gouvernementales que par des actions de la société civile. Les principaux résultats attendus du forum sur l’agroécologie sont les suivants : Un cadre multi-acteurs de réflexion et d’échange sur le rôle de l’agroécologie dans l’amélioration des systèmes alimentaires et la réponse aux défis environnementaux actuels et à venir existe au Cameroun ; Une meilleure compréhension de la nécessité d’intégration de l’agroécologie dans les politiques et le cadre juridique par les décideurs politiques ; Une approche d’appui aux producteurs et consommateurs impliqués dans la production et la consommation des produits agroécologiques et biologiques est élaborée. Ce forum est organisé à la suite de plusieurs réalisations qui mettent en évidence le travail du SAILD dans la mise à l’échelle de l’agroécologie au Cameroun ainsi que dans le Bassin du Congo.

Nadège Christelle BOWA

 

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