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Santé maternelle et infantile : La prise en charge des menaces d’accouchement prématuré scannée

C’était au cours d’une formation des personnels de santé qui s’est déroulée à Yaoundé à la faveur de la célébration du mois de la prématurité au Cameroun sous le thème : « Les meilleurs soins accessibles à tous et partout ».

Au Cameroun, la prématurité est un problème de santé publique. En raison de « Ces bébés qui naissent avant la maturité, de par leur fréquence qui varie de 5 à 18 % dans le monde et la complexité de la prise en charge qui nécessite une grande expertise médicale, un plateau technique sophistiqué et de gros moyens », explique Dr Beny Etoundi Evengue, chef de la division médicale et technique du Centre médico-chirurgical African Genesic Health au quartier Mimboman-Liberté à Yaoundé. Le taux de mortalité néonatale reste élevé au Cameroun. Pour juguler cette situation, des efforts constants doivent être maintenus en vue d’atteindre l’objectif d’au plus 12 décès sur 1000 naissances en 2030 selon l’OMS. A la faveur de la célébration du mois de la prématurité au Cameroun sous le thème : « Les meilleurs soins accessibles à tous et partout », African Genesic Health a organisé, en collaboration avec la Direction de la Santé Familiale (DSF) du ministère de la Santé publique, le 27 novembre 2024, une formation sur la prise en charge des menaces d’accouchement prématuré.

explique Dr Beny Etoundi Evengue, chef de la division médicale et technique du Centre médico-chirurgical African Genesic Health

Les personnels des services de maternité, gynécologie…de plus de 40 formations sanitaires de l’aire de santé de Mimboman et voisins se sont retrouvés pour discuter ensemble de comment gérer cette situation. « C’est-à-dire que : quand il y a déjà une menace de naissance avant le terme, qu’est-ce qu’on doit faire, afin d’outiller tout le monde ; comment prendre en charge ces menaces d’accouchement prématuré. Et quand ça ne va pas, où référer et que faire du bébé ? Voilà en réalité l’objectif de notre formation. Il s’agit d’un travail de collaboration titanesque que nous effectuons depuis plusieurs années et avec les encouragements de la DSF et du ministère de la Santé, le district de Nkolndongo, nous nous regroupons régulièrement pour discuter ensemble des thèmes concernant la santé familiale, pour que nous évitions des décès évitable », renseigne Dr Beny Etoundi Evengue.

La CSU très attendue

Selon le Minsanté, 1/3 des décès néonataux concernent les prématurités. Cela est dû aux conditions de suivi, d’accouchement et de prise en charge non adéquates. « C’est compliqué parce que dans nos pays à ressources limitées, près de 60% des décès des enfants de moins d’un an sont dus à la prématurité et ses complications. Il y a aussi des handicaps neurologiques que ces enfants vont hériter de cette condition de prématurité. Donc il y a vraiment beaucoup de travail à faire », reconnaît ce médecin. Bien qu’elles aient baissé, passant de 24% (1998) à 14%, les statistiques de la néonatalogie au Cameroun interpellent. A African Genesis par exemple, en 2023, un tiers des motifs d’hospitalisation au service de néonatalogie étaient dus à la prématurité. Soit un enfant sur trois était reçu parce qu’il est prématuré. « On aboutit à la prématurité ou naissance prématurée parce que quelque part dans le suivi gynécologique ou bien des sages femmes, quelque chose n’a pas marché. D’où la menace », explique Dr Patrice Teufack, médecin Gynécologue-Obstétricien.

Mais l’espoir est permis. « Les choses vont évoluer certainement mieux si la CSU -Couverture santé universelle, Ndlr- accompagne les familles dans le combat contre la prématurité. Donc nous espérons que les choses vont bouger de ce côté-là et que les autorités compétentes vont continuer à nous accompagner comme elles nous accompagnent déjà jusqu’à maintenant », espère Dr Etoundi. Au cours d’un atelier sur la prématurité, présidé la veille par le Pr Louis Richard Njock, Secrétaire Général du Minsanté, un plaidoyer a été élevé pour la prévention et la prise en charge de ces nouveaux nés et des recommandations formulées. Entre autres : renforcement de la logistique et du système de santé Camerounais, ouverture des filières de formation en néonatalogie, sensibilisation sur la méthode Kangourou, bilan des réseaux de périnatalisation, mise en place des centrales d’oxygène dans les FOSA, prise en charge des prématurités dans le panier de soins de la CSU, intégration d’un module de formation sur la prématurité et la prise en charge des prématurés.

Nadège Christelle BOWA

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