Le Cameroun dévoile ses trésors cachés en Ressources génétiques

C’est une experte et passionnée qui en explique les contours aux journalistes et communicateurs au cours d’un atelier tenu à Mbankomo, une banlieue de Yaoundé, capitale politique du Cameroun, fin décembre 2024. Selon Aurélie Taylor Dingom, Inspecteur et Point Focal National Protocole de Nagoya APA au Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, le Premier Forum National sur les ressources génétiques du Cameroun, une assise inédite au Cameroun et même dans la sous-région, a pour objectif de rassembler les différentes parties prenantes à la gestion de l’Accès et Partage équitable des Avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques (processus APA) au Cameroun, ainsi que les acteurs du biocommerce. Ce Forum qui s’ouvre le jeudi 16 janvier 2025 au Musée National de Yaoundé, vise à établir un dialogue multipartite et des connexions constructives, puis à analyser les défis et perspectives nécessaires pour maximiser le potentiel de l’APA en vue de la création de la richesse et le développement économique pour l’épanouissement des populations camerounaises.

Les ressources génétiques incluent les plantes, les animaux et les micro-organismes. Elles sont vitales pour la conservation de la biodiversité, le développement agricole, la recherche scientifique, l’économie locale, la préservation des cultures, et la santé des écosystèmes. « Leur gestion durable est donc essentielle pour un avenir résilient et prospère. Elles jouent un rôle crucial dans plusieurs domaines essentiels pour le développement durable et le bien-être humain ». Placé sous la présidence du ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (Minepded), le Forum national sur les ressources génétiques va rassembler : les administrations sectorielles, les partenaires techniques (PNUE, UE, GIZ, COMIFAC, FAO, ONU, AFD, JICA…), le secteur privé (GECAM, Syndicats des exploitants des produits forestiers non ligneux…) ; les entreprises nationales de production cosmétique, de médicaments à base de plantes, d’aliments et de boissons.

Salon des produits et innovations

Mais aussi, les Universités et Instituts de recherche, les organisations de la société civile, les peuples autochtones, communautés locales et coopératives, les institutions financières. L’évènement apprend-t-on sera articulé autour de conférences thématiques et d’une exposition de produits et innovations issus des ressources génétiques. Il s’agit au cours de ses deux jours d’activités intenses de : sensibiliser et promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques, essentielles pour maintenir la biodiversité et les écosystèmes ; discuter de la mise en place des mécanismes pouvant garantir un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées ; promouvoir les petites, moyennes et grandes entreprises qui transforment et valorisent la biodiversité locale ; offrir une plateforme d’échange entre les chercheurs et les acteurs du secteur privé pour booster l’innovation sur les ressources génétiques.

Ce forum s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Nagoya sur l’APA au Cameroun, un instrument mis en place dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Le Protocole de Nagoya régit l’utilisation des ressources génétiques et vise à garantir que les avantages qui découlent de leur utilisation soient partagés de manière juste et équitable entre les demandeurs et les pays qui en sont fournisseurs. Ce premier forum national bénéficie du soutien financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), ainsi que celui du Projet Bio Innovation Africa de la Coopération Allemande (BMZ). Très attendu au cours de cette rencontre, l’ouverture du salon des produits et innovations basées sur les ressources génétiques du Cameroun, à côté des conférences thématiques, B to B et exposition des savoir-faire traditionnels et expériences locales de biocommerce.

Nadège Christelle BOWA