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Développement local : La commune de Bipindi, un géant économique étouffé par la misère

Malgré ses richesses naturelles, Bipindi, perle du département de l'Océan, croule sous le poids de ses promesses inassouvies. Dotée d'un potentiel économique colossal, cette commune du Sud-Cameroun, peine à sortir de l'enclavement. Ses populations souffrent d'un manque criant d'infrastructures de base. Les témoignages recueillis auprès des populations et des autorités traditionnelles sont sans équivoque : la gestion municipale est au cœur du problème.

Avec ses forêts luxuriantes, sa biodiversité exceptionnelle et ses ressources minières, Bipindi devrait être un eldorado. Pourtant, la réalité est bien différente. Les habitants de cette commune vivent dans des conditions précaires, loin des standards d’un Cameroun en pleine mutation. Le sous-sol de Bipindi regorge de richesses, et ses terres fertiles pourraient nourrir une grande partie de la région. Malheureusement, l’absence d’infrastructures routières en bon état empêche les agriculteurs d’évacuer leurs produits vers les marchés. Les camions qui transportent le bois exploitent les rares pistes existantes, les rendant impraticables en saison des pluies.

jean-Marie ABOUGOU, notable du groupement Ngoumba-Fang
MIENAM Vilmorin, chef de groupement Ngoumba-Fang

Avec la mise en œuvre de la décentralisation, les communes sont censées gérer leurs affaires propres. À Bipindi, les populations estiment que le maire a échoué à remplir sa mission. « Le maire ne fait rien pour améliorer nos conditions de vie. L’hôtel de ville est toujours en chantier, les routes sont impraticables et il n’y a pas d’eau potable », accuse le chef du village du groupement Ngoumba-Fang, sa majesté Mienam Vilmorin.  « Bipindi est plongé dans l’obscurité totale. Rien ne fonctionne. Déjà, je me suis dit que le maire doit comprendre que chacun a son heure. Il a fait son temps, il doit comprendre qu’il a échoué. Quand on échoue, on abandonne », a-t-il ajouté.

Appel urgent

Sa Majesté Ebiminbang de l’arrondissement de Bipindi, partage le même sentiment : « Honnêtement, nous avons beaucoup de problèmes aujourd’hui. Les populations ne veulent plus du maire Bilong. Moi, je crois que nous sommes des garants de la situation et nous allons tout faire pour que cette situation soit réglée ». Ils estiment que le maire n’a pas tenu ses promesses et que son départ est nécessaire pour améliorer la situation. Jean-Marie Abougou, chef de groupement Ngoumba-Fang, a déclaré : « Nous, les autorités traditionnelles et les notables de l’arrondissement de Bipindi, sommes ravis de faire votre connaissance ici. Une chose est certaine, c’est que dans le cadre des activités qui nous permettent d’exister dans nos villages, l’État a pris des décisions pour essayer d’améliorer le quotidien de nos villageois à travers ses investissements ». Les populations de Bipindi attendent avec impatience des changements et une amélioration de leur situation. Les notables et la population espèrent que le président de la République intervienne pour résoudre la crise et « nommer » un nouveau maire qui sera capable de répondre aux besoins de la population. Laquelle population de Bipindi lance un appel urgent aux autorités pour qu’elles interviennent. Ils demandent la construction de routes, l’accès à l’eau potable, la réhabilitation des centres de santé et la mise en place d’un système de collecte des ordures ménagères. Située à 78 kilomètres de Kribi, dans la province du Sud, la commune rurale de Bipindi est une zone riche en ressources naturelles et culturelles. Avec une superficie de 3 300 km² et une population de 17 000 habitants, cette commune offre un potentiel économique et culturel important à découvrir.

E.S.N

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