SANTE

Sida, tuberculose et paludisme : Aux portes de la 8e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial

Cette reconstitution est essentielle pour intensifier la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours des trois prochaines années. Tous les trois ans, la communauté internationale se retrouve pour financer la lutte mondiale contre ces trois maladies en réapprovisionnant le Fonds mondial. Cette année, la 8e conférence de reconstitution pour la période de financement 2026-2029, aura lieu en septembre 2025. Selon l’OMS, le financement de la lutte contre le paludisme à l’échelle mondiale reste insuffisant pour inverser les tendances actuelles, en particulier dans les pays africains durement touchés.

Définir les actions de communication à mettre en œuvre à partir de 2025 pour soutenir la mobilisation des ressources du Fonds mondial au niveau national. Tel est l’objectif de la réunion stratégique organisé à Soa, une banlieue de Yaoundé au Cameroun, le vendredi 13 décembre par le Global Fund Advocates Network (GFAN), par l’intermédiaire de son secrétariat pour l’Afrique francophone, Impact Santé Afrique (ISA). Comme cible, des hommes et femmes de médias sensibilisés à la nécessité d’amplifier le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. En effet, tous les trois ans, la communauté internationale se retrouve pour financer la lutte mondiale contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme en réapprovisionnant le Fonds mondial. Dans cette optique, la 7e conférence de reconstitution des ressources du fonds mondial qui s’est déroulée du 19 au 21 septembre 2022 à New York a débouché sur une promesse de dons de 14,25 milliards de dollars. Un montant élevé mais insuffisant pour atteindre l’objectif fixé de 18 milliards de dollars pour sauver 20 millions de vies en trois ans.

La 8e conférence de reconstitution pour la période de financement 2026-2029, aura lieu en septembre 2025. La société civile engagée dans la lutte contre le paludisme et les autres maladies financées par ce fonds est en branle pour demander aux gouvernements d’être à la hauteur des enjeux. Au cours de la rencontre avec les journalistes, Edith Ateba, assistante de programme à ISA, a relevé que les professionnels des médias sont des acteurs clés dans l’avancement des politiques de soins de santé. A ce titre, leur organisation a décidé de rassembler un groupe de professionnels pour rechercher de meilleures stratégies de communication afin d’assurer le succès de la 8e reconstitution du Fonds mondial pour la lutte contre la tuberculose, le VIH et le paludisme.

La presse au front

« Les médias ont un rôle d’information et d’éducation. Il est donc important qu’ils soient au courant de la situation des trois maladies, qu’ils éduquent le public et qu’ils sensibilisent les décideurs à la nécessité d’agir en termes de financement et de mobilisation des ressources afin que nous puissions réussir à éliminer ces trois maladies dans les années à venir », a-t-elle déclaré. Tout en soulignant leur volonté d’aider les médias à jouer leur rôle, elle a insisté sur le fait que des vies sont perdues et que de plus en plus de personnes sont touchées par ces maladies chaque année. « Nous accompagnons donc tous ces médias qui veulent jouer ce rôle crucial en sensibilisant le public aux mesures préventives, aux traitements et en poussant les décideurs et tous ceux qui peuvent jouer un rôle à mobiliser plus de ressources pour atteindre l’élimination des maladies », a-t-elle ajouté.

Des journalistes engagés peaufinent les stratégies de communication

L’un des points clés de la réunion stratégique a été l’élaboration de stratégies de communication susceptibles de contribuer à la réussite de la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial. Il convient de noter que la réunion de Soa fait suite aux recommandations formulées lors d’un webinaire d’information sur les résultats du Fonds mondial et les demandes de la société civile pour la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial, organisé le 24 octobre dernier. La septième reconstitution des ressources, qui s’étend de 2023 à 2025, a déjà permis d’investir plus de 65 milliards de dollars américains pour réduire la mortalité due à ces maladies dans le monde entier. À l’approche de la huitième reconstitution, qui s’étendra de 2026 à 2028, il est essentiel de mobiliser toutes les parties prenantes, y compris les médias, pour atteindre les objectifs fixés.

L’Afrique aux abois

S’agissant du cas spécifique du paludisme, de nouvelles données de l’OMS, rapport publié en décembre 2024, révèlent qu’environ 2,2 milliards de cas et 12,7 millions de décès dus à cette maladie ont été évités depuis 2000. Toutefois, la maladie constitue toujours une grave menace pour la santé dans le monde, en particulier dans la Région africaine de l’OMS. Selon le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde de l’OMS, on estimait à 263 millions le nombre de cas de paludisme et à 597 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans le monde en 2023. Cela représente environ 11 millions de cas de plus qu’en 2022, et presque le même nombre de décès. Environ 95 % des décès sont survenus dans la Région africaine de l’OMS, où de nombreuses personnes à risque n’ont toujours pas accès aux services requis pour prévenir, détecter et traiter cette maladie.

L’anophèle femelle lors d’un repas sanguin

Ledit Rapport souligne la nécessité d’une riposte plus inclusive et plus efficace pour atteindre les personnes les plus vulnérables face à la maladie. L’OMS demande instamment aux pays d’accorder un degré de priorité élevé aux soins de santé primaires, qui constituent le fondement de systèmes de santé équitables et efficaces. Les pays sont encouragés à adopter des stratégies qui s’attaquent aux causes profondes du paludisme en remédiant aux inégalités de genre et en agissant sur d’autres déterminants de la santé. L’OMS appelle par ailleurs à investir dans des systèmes de données robustes permettant de procéder au suivi des inégalités en matière de santé, notamment par la collecte et l’analyse de données ventilées selon le sexe, l’âge et d’autres caractéristiques sociales. Toujours selon l’OMS, en 2023, le financement total a atteint environ 4 milliards de dollars des États-Unis (USD), ce qui est bien en deçà de l’objectif de financement de 8,3 milliards USD établi dans le cadre de la Stratégie technique mondiale. « L’insuffisance des fonds alloués a entraîné une prise en charge bien insuffisante des moustiquaires imprégnées d’insecticide, des médicaments et d’autres outils salvateurs, situation dont les personnes les plus vulnérables face à la maladie ont le plus souffert ». Au cours des 20 dernières années, « notre partenariat unique a investi plus de 65 milliards de dollars US, sauvé 65 millions de vies et abaissé le taux de mortalité combiné pour le VIH, la tuberculose et le paludisme de plus de la moitié dans les pays où nous investissons », peut-on lire sur le site de Fonds mondial, www.theglobalfund.org

Nadège Christelle BOWA

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