Cameroun: Près de 43 enfants sur 100 n’ont pas d’acte de naissance à l’Extrême-Nord
Afin d’inverser la tendance de cette pratique aux conséquences lourdes sur l’avenir des enfants, le gouvernement sollicite l’appui des députés juniors. Un atelier de renforcement de leur capacité organisé à Maroua en collaboration avec l’Unicef.
En termes d’enregistrement des naissances au Cameroun, la région de l’Extrême-nord dispose du taux le moins élevé. Avec un pourcentage estimé à 42,1% contre 69,8% pour l’Adamaoua et 60,9% pour le Nord, selon les statistiques de la Mics 2014, soit très loin de la région du Littoral qui affiche 91,4%. Ce pourcentage est de 62% au niveau national. Ainsi au Cameroun, au 21e siècle, de nombreux enfants n’ont pas d’acte de naissance. Un document qui marque le début de la vie de l’enfant sur le plan légal. Cette omission des parents expose les enfants et les prive d’un certain nombre de droits dont la nationalité (ils sont apatrides) ; l’éducation (l’enfant ne peut pas aller à l’école), pour ne citer que ces deux là. Dans le souci d’améliorer les indicateurs, le gouvernement à travers le ministère des Affaires sociales et le ministère de la Communication en partenariat avec l’Unicef, agence des Nations Unies en charge de l’enfance, organisent à Maroua, un séminaire de renforcement des capacités des députés juniors.
D’après Mme Moussa, Conseiller technique N° 1 et représentant du ministre des Affaires sociales (Minas) à cette activité, « l’objectif de cette formation est de mobiliser les jeunes en général et les députés juniors en particulier autour de l’importance et la place de l’enregistrement des naissances dans la protection et la promotion des humains y compris les droits de l’enfant ». Spécifiquement, il s’agit pendant trois jours –du 10 au 12 décembre 2018- de renforcer les capacités des députés juniors sur le processus d’enregistrement des naissances ; les outiller sur les risques et les conséquences du non enregistrement des naissances et déterminer les obstacles spécifiques à chaque région ; identifier les actions et stratégies nécessaires pour endiguer le phénomène de non enregistrement des enfants à la naissance, etc.
Ce séminaire qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des nations Unies pour les droits des enfants (CDE) et la Charte Africaine des droits et du bien-être des enfants (Cadbee) se tient après des ateliers similaires dans les villes de Garoua (Nord) ; Ngaoundéré (Adamaoua) ; Bertoua (Est) ; Yaoundé (Centre) et Kribi (Littoral). « C’est pour que vous vous appropriez de vos actions, de vos missions au niveau de la communauté, de vos familles, de vos établissements scolaires, dans la société au niveau local », a-t-elle indiqué à la quarantaine de participants présents à ces travaux. En effet souligne Philémon Harouna de la section PAC (chargée du partenariat, du plaidoyer et de la communication externe) à l’Unicef, au cours des travaux, les participants devront à travers la conception d’un plan opérationnel, indiquer comment ils entendent se déployer afin d’atteindre les objectifs. Puisqu’ils sont engagés au côté du footballeur professionnel Fabrice Ondoua, ambassadeur principal de l’Unicef pour l’enregistrement des naissances à conduire des activités de sensibilisation après de la communauté estimée à environ 3,5 millions habitants repartis dans les départements du Diamaré, Logone et Chari, Mayo Danay, Mayo Kani, Mayo Sava, et Mayo Tsanaga.
Nadège Christelle BOWA
à Maroua