Lutte contre la malnutrition
La deuxième phase du projet de riposte lancée
Il est mis en dans les régions affectées par les crises humanitaires au Cameroun.
Dénommé « S’attaquer à la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est », le projet mis en œuvre en partenariat par le Gouvernement du Cameroun et l’Unicef a pour but de d’améliorer l’état nutritionnel des enfants déplacés, réfugiés et issus des communautés- hôtes dans les zones affectées par les crises humanitaires au Cameroun. De manière plus spécifique, cette action contribue à améliorer la couverture et la qualité des interventions nutritionnelles en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer dans les régions les plus touchés de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, à travers 4 composantes principales : la prise en charge adéquate des cas de malnutrition aigüe sévère ; l’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; la lutte contre les carences en micronutriments et le renforcement des capacités des communautés, des dirigeants et des systèmes en termes de prévention de la malnutrition.
Ainsi, le gouvernement Allemand, qui a déjà apporté une contribution de 8 millions d’euros lors de la première phase du projet débuté en 2016, apportera une contribution supplémentaire de 15 millions d’euros pour couvrir les besoins du projet jusqu’en 2020. Cette contribution permettra d’étendre les activités à un total de 68 districts de santé, soit 31 de plus que durant la première phase, afin de couvrir la totalité des régions ciblées par le projet. La malnutrition chronique est un problème structurel au Cameroun et sa prévalence stagne depuis les deux dernières décennies. En effet, selon les statistiques disponibles sur ce sujet, près de 33% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, soit plus de 3 enfants sur 10. Sept régions sur 10 ont des prévalences de ce type de malnutrition au-delà de 30%, ce qui est considéré comme un seuil d’alerte.
Cette forme de malnutrition est souvent négligée car difficilement décelable. Elle se caractérise chez les enfants de moins de 5 ans par une petite taille par rapport à l’âge. Elle est la conséquence du mauvais statut nutritionnel de la mère pendant la grossesse, d’une mauvaise nutrition au cours du développement du fœtus et pendant la petite enfance. Le retard de croissance est un processus cumulatif qui peut commencer in utero et s’installer jusqu’à environ 2 ans après la naissance – après quoi il est en grande partie irréversible. Un enfant qui souffre de retard de croissance perd en moyenne 5 à 10 points de quotient intellectuel et 2 à 3 années de scolarisation. Le lancement de cette seconde phase du projet s’est déroulée mercredi 28 février 2018 dans les locaux du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) au cours d’une cérémonie qui a mis en exergue la volonté des parties prenantes à renforcer leur engagement autour de la lutte contre la malnutrition dans le pays.
Nadège Christelle BOWA