Le directeur exécutif de l’Iford range sa blouse
Nécrologie
Pr. Banza Baya est décédé hier à Yaoundé des suites de maladies. Il tenait les rênes de l’Institut de formation et de recherches démographiques (Iford), organisme inter-étatique regroupant 23 États de l’Afrique Francophone et de l’Océan Indien dont le siège est à Yaoundé au Cameroun.
Spécialiste des sciences de la population, de la reproduction et du Sida, le Pr Baya Banza (Burkina Faso) a pris fonction comme nouveau directeur exécutif de l’Institut de formation et de recherche démographique (Iford), le mercredi 27 février 2018. Il avait été nommé lors de la 5e session ordinaire du conseil des ministres de l’économie des pays membres à Abidjan en avril 2017, pour remplacer à ce poste le Pr Evina Akam (Cameroun) qui a dirigé l’Institut pendant 5ans. Au siège de l’Iford ce jeudi 8 août 2019, la nouvelle de sa mort est tombée comme un couperet. La plupart de ses collaborateurs peinent à cacher leurs larmes. Les visages sont moroses. Une ambiance de deuil a tôt fait de remplacer l’atmosphère studieuse des lieux.
Les activités sont en arrêt. Personne n’a le cœur à l’ouvrage. Même pas les participants à la 10e session ordinaire du Conseil scientifique de l’Iford dont les travaux devaient s’ouvrir le jour même. D’ailleurs, à l’annonce de la triste nouvelle, beaucoup ont déserté la salle des travaux quelques heures avant l’ouverture de la séance. C’est le branle-bas total. Oublié donc les objectifs de cette réunion qui devait permettre entre autres de faire le suivi des recommandations de la 9e session ordinaire dudit Conseil Scientifique tenue les 11 et 12 septembre 2018 à Yaoundé ; des activités courantes de formation et de recherche ; examiner et adopter le projet de programme de formations de niveau intermédiaire à soumettre au Conseil d’université ; adopter les recommandations de cette 10e session.
Eminent chercheur
Conformément aux articles 21 alinéa (d) des statuts de l’Iford et 6 al (d) du Règlement intérieur du Conseil Scientifique, la Direction exécutive de l’Iford devait assurer le secrétariat des travaux. Mais, elle n’est plus ! Le directeur exécutif s’en est allé ! Fauché par l’implacable. Avant sa nomination au Cameroun, le Professeur Baya Banza occupait les fonctions de Directeur de l’Institut national de la statistique du Burkina Faso. « Comme professeur, monsieur Baya a souvent eu l’occasion d’enseigner l’analyse des données démographiques et les enjeux relatifs à la santé dans les pays africains », selon un Hommage rendu lors de la collation des grades de 1er cycle de la Faculté des arts et des sciences en octobre 2014 à l’Université de Montréal où il partageait ses connaissances avec la communauté scientifique en tant que formateur lors d’un atelier sur l’utilisation de la micro-informatique dans l’analyse des données démographiques.
Chercheur et enseignant respecté, il a publié de très nombreux articles sur ces sujets et a participé à plus de nombreux colloques, congrès, ateliers et séminaires de recherche ou professionnels. A l’occasion, l’Université Harvard et la Fondation Rockefeller ont su distinguer son parcours exemplaire et sa grande intégrité en l’accueillant au sein de leurs fellowships. « L’engagement constat et remarquable de monsieur Baya auprès des populations et pour le développement des ressources en santé dans les pays d’Afrique constituent indéniablement une source de fierté pour le Département de démographie de notre Faculté », affirmait-on de lui.