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Françoise  Barré-Sinoussi : Une  héroïne  du  Progrès  scientifique  contre  le VIH /SIDA 

La  chercheuse est parmi  les  7  femmes  scientifiques  qui  ont  changé le monde.

Par Foussénou  Sissoko

Expert  Communication  en  Santé

Françoise Barré-Sinoussi

 « Notre stratégie pour l’avenir doit être de donner aux femmes les moyens d’agir dans ce combat. Les véritables héros de cette guerre, c’est parmi elles qu’il faut les chercher, et il nous appartient de leur fournir l’arme de l’espoir. » Extrait  du  message de M. Kofi-Annan, ancien Secrétaire  de l’ONU.

La  journée mondiale  de  lutte  contre  le  SIDA  qui  se  célèbre le 1er  décembre 2019, devait être  l’occasion  de  magnifier  la  chercheuse  française  Françoise  Barré-Sinoussi,  fortement  engagée  dans  la  prévention  et  les  actions  de  santé  publique  concernant le  VIH/SIDA  et  les  hépatites  virales  en  Afrique  et  en  Asie. En  raison   de  cet engagement, la   très  respectueuse   revue  scientifique « National Geographic » la  classe parmi les  7  femmes  scientifiques  qui ont  changé le  monde.

Françoise Barré-Sinoussi, une virologue française qui a découvert le virus de l’immunodéficience humaine, le VIH, cause du syndrome d’immunodéficience acquise, le SIDA. La découverte de Barré-Sinoussi a conduit au développement de traitements médicaux qui ralentissent la progression du VIH et réduisent le risque de transmission.

Dans le courant des années 1980 les scientifiques se sont trouvés démunis face à l’épidémie de SIDA. Françoise Barré-Sinoussi a utilisé sa connaissance des rétrovirus pour faire des expériences sur le SIDA. En 1983, elle et son collègue Luc Montagnier ont fait la découverte révolutionnaire du VIH, à l’origine du SIDA.

Celle-ci a conduit à de nombreuses percées scientifiques qui ont contribué au combat contre le SIDA, incluant de nombreuses technologies de tests et de diagnostic, et des trithérapies qui sauvent des vies.

En 1988, elle est responsable de son propre laboratoire à l’Institut Pasteur et a débuté des recherches intensives pour un vaccin contre le VIH. A ce jour, son équipe continue de travailler sur les mécanismes visant à se protéger de la contamination

Le Dr Barré-Sinoussi a encouragé l’intégration de la recherche et des actions sur le VIH/sida dans les pays en développement par l’intermédiaire du réseau international de l’institut Pasteur depuis les années 1980.

L’Assemblée Nobel a accordé le 6 octobre le prix Nobel de physiologie et de médecine pour l’année 2008 à Harald zur Hausen, pour ses découvertes sur les virus du papillome humain (VHP, ou «papillomavirus») à l’origine du cancer du col de l’utérus, ainsi qu’à Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier pour leur découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Les lauréats allemand et français se partageront le prix d’une valeur totale de 10 millions de SEK (1,03 million d’euros), dont la moitié reviendra au professeur zur Hausen et l’autre moitié sera attribuée aux Drs Barré-Sinoussi et Montagnier

Françoise  Barré  Sinoussi   avec  le  travail  des  associations

Dès  sa  création en 1984, Françoise Barré-Sinoussi  travaille  avec  l’Association  d’Entraide  AIDES. « J’y  allais pour  les  informer   sur  les  avancées  de  nos  recherches. Ils étaient très  demandeurs.  Des liens  amicaux  et professionnels  se  sont  tissés », dit-elle. En 1989,  c’est  la  fondation  d’Act-UP. « On  doit  leur  dire merci  car  si les  choses ont  bougé  dans  les  années  1990,  c’est grâce  à  eux ,  avec les  pressions  exercées  sur  les  Etats  ou  les  industries  pharmaceutiques  pour  faciliter  l’accès  au  traitement, les améliorer   en  1996  avec  la  trithérapie,  faire  passer  leur  prix », dit-elle.

Françoise Barré-Sinoussi  pour  la  première  fois  en  Afrique

Dès 1985, Françoise Barré-Sinoussi  assiste en République Centrafricaine  à une  réunion  de l’OMS  sur  le  SIDA. « J’y  découvre une  situation  catastrophique  sur place,  et  par  ricochet  celle  de  l’Afrique. Je  réalise d’autant  mieux l’urgence  de  la  lutte », dit-elle.

Aux  termes  de   ce  séjour centrafricain ,  elle  résume ainsi  son  état  d’âme : « eEn  travaillant  sur  ce  virus, l’inacceptable m’a  sauté  aux  yeux :  d’un  côté  donner le  meilleur  de  soi-même  chercheuse pour  mettre à  disposition des  tests  de diagnostics,  des médicaments,  sans  que,  de l’autre, les patients puissent  y  avoir  accès. Il  est  de notre  responsabilité  de  faire  aussi  du  transfert  de  connaissances,  de  mettre  en  place  le  diagnostic  et  le  dépistage  dans  ces  pays et  de  rendre  les  médicaments, une  fois  disponibles, accessibles,  sans  oublier la  formation  sur  place ».

Du  prix  Nobel en  2008  à  la  présidence  de  Sidaction  en  2019

« Ce n’est pas mon Prix Nobel  mais le Prix Nobel de  toute  la  communauté  en lutte   depuis  des  années contre le  SIDA »  dit-elle, avant  de  poursuivre, « en 2008, il m’incombait la  lourde  tâche d’être  la  voix  de  cette  communauté  et  encore  aujourd’hui  comme  présidente  de Sidaction ».  Pour la  chercheuse  française, on ne  peut  accepter  de  voir  en  2019  des  gens mourir  du  SIDA  en  Afrique,  en  Asie,  en  Europe  de l’Est.  On  ne  peut  accepter que  sur  les 35  millions  de  personnes  atteintes  du  SIDA  dans  le  monde  seules 21 millions  soient  sous  traitement.

Le  Sidaction  est  la  seule organisation à  prendre  en  compte toutes  les  composantes  de  la  lutte  contre  le  SIDA.  A  la  fois  le  soutien  à  la  recherche,  aux  associations   et  aux  activités  internationales .  Trois  composantes  de  l’avis  de  Françoise-Barré-Sinoussi,  essentielles   qui interagissent entre  elles.

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