Dr Dickson Ndamsa: « Nous plaidons pour la protection des travailleurs de santé comme stratégie de promotion de la CSU dans les zones de crise»
Dans la foulée de la célébration de la Journée internationale de la Couverture santé universelle (CSU), le Rada (Reconciliation & Development Association) organise ce vendredi 20 décembre à Yaoundé, un panel de discussion sur la couverture de santé universelle en zones de conflit. Les contours de cette conférence avec Dr Dickson Ndamsa, chef de programmes de cette organisation basée à Bamenda.
Quel est l’objectif voire l’intérêt du panel de discussion de ce jour au Norbert Kenne Memorial Peace House ?
Chaque 12 décembre, l’on célèbre la journée de la Couverture santé universelle. C’est un évènement mondial. Tous les pays sont engagés à promouvoir la santé universelle. C’est-à-dire la santé pour tous, à un coût abordable. Nous nous sommes joints à ce mouvement pour l’accès à des soins de santé de qualité pour tous les Camerounais. Également, nous voulons soutenir l’engagement du chef de l’Etat en France lors de la récente Conférence de mobilisation des fonds pour, la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Tous les leaders du monde sont mobilisés pour promouvoir la santé universelle. Si tous ces efforts ne sont pas transmis aux populations, elles ne pourront en tirer aucun bénéfice. C’est la raison de ce panel de discussion qui a pour but de sensibiliser les camerounais par rapport à la Csu afin qu’ils sachent de quoi il s’agit pour en tirer le bénéfice maximal.
Ensuite, on se souvient que de la conférence des Nations Unies qui s’est tenue récemment, il est né des résolutions très intéressantes que la société civile, les agents de l’Etat et les structures de santé doivent connaître pour les implémenter au Cameroun. Il y a aussi le cas des structures, des travailleurs de la santé qui exercent en zone de conflit sans protection. On voudrait au cours de cette réflexion dégager des propositions concrètes qui vont leur permettre de continuer à travailler sans être inquiétés. C’est l’objectif central de cette discussion. L’OMS prône la neutralité des agents et structures de santé même en temps de conflit. Le dernier objectif est de pouvoir amener à adopter la santé comme stratégie de résolutions des conflits par exemple dans la crise du Noso (Nord-ouest et Sud ouest).
Quelle est la résolution de la Conférence des Nations Unies qui vous interpelle le plus ?
Tous les pays devraient atteindre la couverture sanitaire universelle dont le but est de permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux services de santé sans encourir de difficultés financières. Car, les dépenses de santé accroissent la pauvreté dans les ménages. Tous les pays se sont engagés à faire des efforts dans ce sens. Nous voulons leur rappeler cet engagement et les encourager à tenir leur promesse.
Quel est votre regard sur le processus de mise en œuvre de la CSU au Cameroun ?
Le Cameroun n’est pas en marge de la résolution sur la Csu. Quand on observe le système de santé au Cameroun, celui du domaine public est un peu plus moins cher que le privé. C’est un début pour aider les bourses moyennes à accéder aux services de santé. Le Cameroun est partie prenante des conventions internationales sur la santé, c’est aussi perçu à notre niveau comme une certaine volonté. On voit également les partenariats même avec des organisations de la société civile. Malgré ses efforts, il y a toujours des lacunes : le taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile reste très élevé, l’insuffisance des personnels de santé notamment en zone rurale. Cependant, on voit que la question préoccupe le ministre de la Santé publique qui a déclaré que le Cameroun est prêt à implémenter la Csu. Mais, c’est un processus. Le gouvernement ne peut pas y arriver seul. Nous voulons apporter notre pierre à cet édifice.
Justement, quelles sont les autres actions réalisées par le Rada pour contribuer à l’atteinte de l’objectif de mise en place effective de la CSU au Cameroun ?
Nous sommes une jeune organisation. Malgré cela, nous sommes déjà membre du Consortium national sur la couverture de santé universelle. Nous sommes également partie prenante de l’initiative UHC/CSU2030. L’organisation de cette conférence montre notre volonté d’accompagner ce processus.