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Contre l’industrie du tabac: Les gouvernements africains appelés à préserver leur jeunesse

Avec une population croissante et très jeune, combiné à un taux de mise en œuvre relativement faible des mesures de lutte antitabac, l’Afrique est un marché potentiellement fructueux pour l’industrie du tabac sans aucun égard pour la santé publique.

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Leonce Sessou, Secrétaire Exécutif de l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA) ne mâche pas ses mots. « La jeunesse africaine [est la] proie de l’industrie du tabac. Les autorités doivent prendre des mesures pour la protéger et assurer un avenir radieux au continent ». En effet, « L’industrie élabore régulièrement des stratégies pour initier de nouveaux consommateurs et les rendre dépendants. Elle ne se préoccupe que du profit qu’elle tire de ses produits et non de la santé publique. Même en ce moment difficile où le monde lutte pour contenir la propagation de la pandémie de COVID-19», rappelle-t-il à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale Sans Tabac, le 31 mai 2020.

Cette année met l’accent sur la protection des jeunes contre la manipulation de l’industrie du tabac et sur la prise de mesures visant à garantir leur protection contre la consommation de tabac et de nicotine. Une orientation qui à son avis offre l’occasion aux acteurs de la lutte antitabac, de rappeler au monde que le tabac tue la moitié de ses utilisateurs. Meurtrie par la mise en œuvre stricte de fortes mesures de lutte antitabac dans certaines parties du monde, les cigarettiers se tournent vers le continent où exploitant l’exubérance des jeunes, elle va à l’encontre des politiques établies. Selon les statistiques 2018 de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne compte près de 1,1 milliard d’habitants. 60% des Africains ont moins de 24 ans. D’ici 2050, la population du continent atteindra 2,4 milliards d’habitants et 35 % des jeunes dans le monde seront des Africains.

« Réglementer les médias sociaux »

Une étude de l’ACTA révèle qu’en Afrique, les enfants dès l’âge de six ans ont encore accès aux produits du tabac dans les kiosques, les épiceries et auprès des vendeurs ambulants. Ils sont la cible d’une publicité et d’une promotion massive et très subtile du tabac. Egalement, les cigarettes sont largement vendues en détail et en paquets de moins de 20 unités, et les produits du tabac aromatisés peuvent facilement être achetés par les jeunes. « La lutte pour sauver les jeunes des manipulations de l’industrie du tabac est infernale, mais, des actions concertées et correctement coordonnées nous mèneront à la victoire », croit fermement Leonce Sessou qui appelle de ce fait les acteurs de la lutte antitabac à veiller à ce que les jeunes connaissent la vérité sur la toxicité des produits du tabac ; intensifier la sensibilisation de toutes les couches de la population sur les méfaits des produits du tabac et de la nicotine.

Les gouvernements pour leur part, doivent tenir leur engagement en adoptant et en mettant en œuvre des mesures de protection strictes qui sont conformes aux dispositions de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Ces mesures doivent comprendre, entre autres, une interdiction complète de la publicité, de la promotion et du parrainage en faveur du tabac, y compris la publicité transfrontalière, l’extension des politiques actuelles de lutte antitabac aux produits du tabac aromatisés et nouveaux, et le blocage de toute forme d’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de lutte antitabac. Par ailleurs, les autorités doivent réglementer les médias sociaux largement utilisés par la jeunesse africaine, et fortement exploités par l’industrie du tabac pour élargir sa portée.

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