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Cameroun: Près de 3 millions de personnes en insécurité alimentaire

Les mesures prises pour lutter contre la pandémie contre le Coronavirus ont affecté le système alimentaire soutient le Réseau de Lutte Contre la Faim (RELUFA), selon qui également, la terre occupe une part très importante dans ledit système.

De concert avec la communauté internationale, le Cameroun a célébré le 16 octobre dernier, l’édition 2020 de la journée mondiale de l’Alimentation sous le thème : « Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble. Agissons pour l’avenir ». Instituée en 1979, cette journée honore la date de création de l’Organisation des nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Selon cette agence onusienne qui célébrait à l’occasion ses 75 ans d’existence, près de 690 millions de personnes, soit environ 8,9% de la population mondiale, souffrent de la faim. Une estimation à revoir à la hausse en raison de la pandémie de Covid-19. En effet soutient cette organisation, 135 millions de personnes supplémentaires sont menacées d’insécurité alimentaire aigüe d’ici la fin de l’année 2020.

Au Cameroun, les estimations actuelles montrent que 2,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. « La faim prévaut surtout dans les zones rurales de la région de l’Extrême-Nord », souligne le Réseau de lutte contre la Faim (Relufa). Selon qui, la malnutrition infantile est également un problème, car le retard de croissance modéré a sévèrement touché 31,7% des enfants de moins de 5 ans dans cette région où depuis plusieurs décennies, l’insécurité alimentaire est un problème majeur. Par ailleurs, la crise humanitaire actuelle causée par l’insurrection de Boko Haram a entrainé le déplacement d’environ 300 000 personnes dans la région. En plus des 500 000 personnes déplacées en raison de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Cette situation a aggravé la faim et l’insécurité alimentaire au Cameroun » soutient Jaff Bamenjo, Coordonnateur du Relufa. A cela poursuit-il, l’émergence inattendue de la pandémie de Covid-19 a mis une pression supplémentaire sur les systèmes alimentaires. Ce qui a contribué à affaiblir la capacité des gens à obtenir des aliments nutritifs pour leurs besoins.

Le 16 octobre dernier à l’occasion de la journée mondiale de l’Alimentation, le RELUFA a organisé dans le cadre du projet LandCam, un atelier d’échange pour informer, sensibiliser et renforcer la solidarité des différents acteurs travaillant sur la question de la faim tel que prôné par la FAO. Ainsi, les impacts du Covid-19 sur les systèmes alimentaires et les personnes déplacées ; l’importance d’un accès sécurisé à la terre dans le système alimentaire et les résultats d’une étude sur les procédures d’acquisition de terres pour l’installation des réfugiés et des PDI menée par le Relufa ont constitué le fil d’Ariane des discussions. Présentée par Sandrine Kouba et Guy Lebrun Ambomo du Relufa, cette étude analyse le cadre normatif et les pratiques relatifs à l’acquisition foncière pour l’installation des réfugiés et des déplacés internes en relation avec les droits fonciers des communautés hôtes ; et formule des propositions qui prennent en compte le contexte migratoire créé par les conflits.

Nadège Christelle BOWA

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