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Gaëlle OYONO : « Rise Up Women program vise à autonomiser les jeunes femmes camerounaises en situation de vulnérabilité »

Entretien avec la présidente de la fondation l’arche d’Elijah qui va organiser la première édition du programme Rise Up Women, du 1er au 31 juillet 2025, à Yaoundé au Cameroun. Ce programme vise à renforcer les capacités professionnelles et personnelles des jeunes femmes camerounaises entre 18 et 35 ans en situation de vulnérabilité et de marginalisation. Les inscriptions sont ouvertes à partir du 15 avril 2025 via le site internet : https://www.archedelijah.com

Qu’est-ce qui vous a motivée à lancer le programme Rise Up Women, et quels sont les objectifs principaux de ce programme ?

Ce programme est né d’un constat simple : il y a beaucoup de jeunes femmes autour de nous qui veulent s’en sortir, mais qui n’ont ni les moyens, ni les bonnes informations, ni les connexions pour y parvenir. Je pense que nous pouvons être toutes ces choses pour elles, si jamais nous décidons de nous mettre ensemble. L’idée derrière Rise Up Women, c’est de créer un espace où des jeunes femmes vulnérables peuvent non seulement apprendre des compétences utiles, mais aussi retrouver confiance en elles, découvrir leur potentiel et prendre un nouveau départ. L’objectif principal, c’est leur autonomisation. Pas juste transmettre des savoir-faire, mais accompagner des jeunes femmes dans un processus de transformation personnelle et sociale. Je suis très sensible à la question de l’épanouissement de la Femme. Depuis quelques années maintenant, j’accompagne plusieurs jeunes femmes dans le cadre de mentorat, et il est désormais question pour moi de faire de ce battement de cœur un projet structuré qui pourra toucher plus de monde et transformé encore plus de vie.

Quels sont les critères de sélection pour les participantes, et comment allez-vous garantir que les jeunes femmes les plus vulnérables soient atteintes ?

On cible des jeunes femmes entre 18 et 35 ans, qui sont dans une situation de précarité et/ou de vulnérabilité. Dans cette catégorie, elles sont très souvent sans emploi fixe, sans revenus, déscolarisées, parfois mères très jeunes ou marginalisées du fait de leur différence comme cela est le cas pour les femmes en situation de handicap par exemple. Quand on regarde les sociétés camerounaises, une très grande partie de femmes se retrouvent dans au moins une des situations énoncées. Je ne pense pas que le plus difficile soit d’identifier les femmes vulnérables ou même de mesurer qui est plus vulnérable que l’autre. Je pense que ce sera surtout un challenge de ne pouvoir accueillir que 100 femmes pour cette première édition. Toutefois, de manière pratique, nous allons travailler avec des relais de terrain : associations, centres sociaux, communautés locales, pour aller vers elles, pas juste attendre qu’elles viennent à nous. Notre sélection se fera à travers une plateforme de candidature accessible, mais aussi avec des appels téléphoniques et, si besoin, des entretiens physiques pour bien comprendre chaque profil.

Quels sont les domaines de formation et les compétences pratiques qui seront proposés aux participantes, et comment allez-vous les adapter aux besoins du marché du travail camerounais ?

Un mois ça passe très vite, alors nous devons être efficaces et pragmatiques. On veut transmettre des compétences concrètes, utiles dès la sortie du programme. Nous avons quatre principaux parcours. Chaque femme pourra s’inscrire à l’un d’eux : entrepreneuriat, communication digitale, gestion ou métiers de la beauté. Bien évidemment nous avons conscience des réalités du marché camerounais, notamment l’informel. L’idée c’est que même avec peu de ressources, elles puissent lancer une activité, offrir un service, ou être prêtes à intégrer ou créer un emploi. On veut former à ce qui est utile, faisable et qui produit des revenus.

Comment allez-vous assurer le suivi et l’évaluation des participantes après la formation, et quels sont les indicateurs de succès pour le programme ?

Nous avons conscience qu’à la suite de cette aventure, il y aura encore des défis. Le marché de l’emploi camerounais n’est pas facile, il est très concurrentiel et surtout marqué par les « tensions économiques ». Et même lorsqu’il s’agit de la mise en place d’un projet personnel, cela peut vite s’avérer très complexe, surtout quand on est une jeune femme. On ne veut pas juste les former et les laisser partir. Il y aura un suivi individuel et collectif pendant au moins 3 mois après la formation. Des référentes seront désignées pour accompagner chaque groupe. Nos indicateurs de performance sont simples :

  • Combien arrivent à lancer une activité génératrice de revenus ou trouver un emploi ?
  • Comment se sentent-elles après ce programme : plus confiante ? Plus motivée ? Moins conditionnée par leur environnement ?
  • Sont-elles désormais capables d’être elles-mêmes des actrices du changement ?

Le changement qu’on cherche est autant extérieur qu’intérieur. Et l’idée est aussi de former des femmes qui pourront elles aussi aider d’autres femmes de part ce qu’elles ont appris. Ce n’est qu’en créant une chaîne qu’on pourra toucher plus de monde et surtout transformer encore plus de vies.

Quels sont les défis que vous anticipez pour la mise en œuvre du programme, et comment allez-vous les surmonter ?

Le premier défi, c’est clairement le financement. Offrir un programme de qualité gratuitement à 100 jeunes femmes camerounaises sur un mois, ça demande des moyens. C’est pour ça qu’on souhaite mettre en place des ateliers solidaires avec des professionnels pour lever des fonds, un système de marraine avec des femmes qui s’engagent à financer la formation d’une femme à hauteur de 100.000 FCFA, et même des cagnottes en ligne pour mobiliser la diaspora. Nous ne voulons fermer aucune porte qui nous permettrait de pouvoir relever financièrement le défi de ce programme. L’autre défi, c’est de mobiliser les bonnes personnes, à tous les niveaux : formateurs, bénévoles, partenaires. On essaie de bâtir un réseau d’acteurs qui croient vraiment en la cause. Nous ne voulons pas mettre en place une initiative de plus qui disparaîtra aussi vite qu’elle soit arrivée. Nous voulons pérenniser un projet qui va réellement porter du fruit. Mais on avance avec foi, avec stratégie, et avec beaucoup de persévérance et de résilience.

Comment allez-vous garantir que les participantes aient accès à des opportunités de réseautage et de mentorat après la formation ?

Dès le départ, au-delà de la formation pure et pratique, on veut intégrer les participantes dans une sorte de réseau solidaire. Comment ? En organisant des temps de rencontre avec des femmes modèles, des entrepreneures, des professionnelles qui peuvent les inspirer et les conseiller. C’est inclus dans le programme de 30 jours, des conférences de forme TED Talk avec des femmes inspirantes et même la possibilité d’être suivie par l’une d’entre elles. On mise aussi sur une communauté en ligne pour garder le lien, partager des opportunités, des offres, des conseils. Et on veut que certaines participantes puissent à leur tour devenir mentors pour les suivantes. pour postuler

Quel est le message que vous souhaitez transmettre aux jeunes femmes qui pourraient être intéressées par le programme, et comment peuvent-elles se préparer pour postuler?

Pour postuler tu n’as pas besoin d’avoir un CV parfait. Tu as juste besoin d’être motivée, honnête sur ta situation, et prête à t’engager sérieusement pendant un mois. Rise Up Women, c’est une porte ouverte. Et parfois, ce dont on a le plus besoin, c’est simplement qu’on nous tende la main au bon moment. Les inscriptions sont ouvertes à partir du 15 avril 2025 via notre site internet : https://www.archedelijah.com et il est également possible de nous contacter via WhatsApp au : +237.698.49.31.59 pour toutes informations relatives au programme.

Propos recueillis par Baltazar ATANGANA

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