Bientôt une loi nationale sur la biosécurité au Cameroun
Le Projet de loi Nationale sur la Biosécurité pourrait être déposé en examen dans les dossiers des parlementaires de l’Assemblée nationale du Cameroun convoquée en session ordinaire ce mardi 11 mars 2025.

La première session parlementaire de l’exercice 2025 s’ouvre ce mardi à Yaoundé, « dans un contexte de fortes tensions économiques et sociales. Dédiée à l’élection des bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale, elle devrait également servir de cadre aux élus locaux pour aborder les préoccupations majeures du pays. L’accès à l’eau, à l’électricité, la cherté de la vie, la qualité de la connexion internet, l’insécurité… », selon une analyse de la rédaction du journal EcoMatin, publié dimanche dernier. Cependant sur la table des élus pourrait atterir dans les tous prochains jours, a-t-on appris, un projet de loi nationale sur la biosécurité, a annoncé Dr Rigobert Ntep, Coordonnateur du Projet Biosécurité au Cameroun, lors d’une journée d’échanges avec les journalistes, le 10 mars dernier, dans la prolongation de la célébration de la Journée Internationale de la Femme (JIF) 2025. Il était pour l’occasion entouré du Point focal genre au ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), Albertine Dili ; Dr David Mbah, Chercheur ; Mirabel Johnbang, Ingénieur Agricole.
La rencontre avait pour objectif de sensibiliser le grand public et surtout les femmes sur les questions de biosécurité. « Les femmes sont au front, et ce n’est pas une vue de l’esprit. Les femmes sont nos mamans qui nous nourrissent. Elles sont donc en première ligne sur la production végétale, la production animale ; la préparation des aliments que nous consommons. Toutes chose qui nécessite des mesures de biosécurité. Nous demandons aux femmes de prendre conscience qu’à chacune des étapes doivent prévaloir les mesures de biosécurité ». Rendu à sa seconde phase qui a démarré en 2023, le projet de Biosécurité lancé en 2011 au Cameroun, dispose d’un Plan d’action Genre, « l’un des aspects sur lesquels le projet sera évalué par notre partenaire financier en l’occurrence le Fonds mondial pour l’Environnement (Fem) », précise Dr Ntep. La première phase du projet achevé en 2018 a permis de mettre les bases de la biosécurité au Cameroun. « Concrètement, il s’est agi de développer des outils qui nous permettent de surveiller l’introduction et la circulation dans notre territoire, des organismes vivants modifiés et des espèces exotiques envahissantes ».
Mesures juridiques

La deuxième phase en cours va permettre de mettre ces outils en œuvre. « Dans les prochains jours, nous envisageons puisque c’est l’une des activités qui est en cours de validation, adopter et valider un Plan d’action de communication. En fait, il s’agit révision parce que ce plan avait déjà été développé dans le cadre de la première phase. Après ce sera le tour de la mise en œuvre de ce plan pour continuer à faire parvenir le message de la biosécurité dans le pays ». Le projet planifie également après les universités de Yaoundé I et de Buea, de donner les capacités à un laboratoire de biotechnologie de l’Université de Ngaoundéré afin que l’administration en charge de l’Environnement-institution focus sur ces questions- soit en mesure de tester si dans un produit il y a des organismes vivants modifiés ou pas.
La Biosécurité est un ensemble de mesures que l’on prend pour prévenir les maladies, pour faire en sorte que les aliments que nous consommons soient sains, pour que les plantes, à partir desquelles la nourriture que nous consommons, soient protégées, etc. « Quand on parle de mesures de biosécurité, elles peuvent être administratives, juridiques, ou techniques. Un exemple de mesure juridique, en ce moment, nous avons en chantier, un projet de loi. Si tout se passe bien, dans les prochains jours, on aura donc au pays une loi qui régit la biosécurité », a-t-il révélé pendant les échanges avec les journalistes. « Nous avons fait ce travail ici, et le processus parlementaire devrait en principe prendre le relais. Quand cette loi sera promulguée, après être discutée au niveau des deux chambres du Parlement et promulguée par le chef de l’État, et que les textes d’application soient sortis, nous aurons des mesures juridiques », a-t-il indiqué. Pour ce qui est des mesures administratives, ce sont celles que les inspecteurs de la biosécurité peuvent prendre pour mettre en quarantaine une structure identifiée comme dangereuse pour qu’elle soit introduite dans le pays. Nous y reviendrons !
Nadège Christelle BOWA