21 milliards de francs CFA pour réduire l’incidence du paludisme au Nord
Lancé le mardi 2 juillet 2024 à Yaoundé, le projet SEMBE II (Système pour mettre fin au fardeau du paludisme grâce à un engagement significatif pour la région du Nord) est financé par l'Initiative du Président des États-Unis pour la lutte contre le paludisme (PMI) par l'intermédiaire de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et mis en œuvre conjointement avec les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) dans les 15 districts de santé de la région du Nord du Cameroun.
Projet SEMBE II
En présence de SE Christopher J. Lamora, Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Dr. Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique du Cameroun, a lancé le 2 juillet 2024, à Yaoundé, le projet SEMBE II (Système pour mettre fin au fardeau du paludisme grâce à un engagement significatif pour la région du Nord). Ce projet qui arrive après SEMBE1 implémenté dans la région de l’Extrême-Nord « …s’inscrit dans la progression des structures qui ont déjà eu à travailler pour le compte de ces régions commis par le gouvernement des États-Unis depuis 2017 », a souligné le patron de la Santé. Il est financé par un accord de coopération quinquennal de 35 millions de dollars soit environ 21 milliards Fcfa à travers l’Initiative du Président des États-Unis pour la lutte contre le paludisme (PMI) par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
SEMBE II vise à réduire la mortalité liée au paludisme en améliorant la capacité du Programme national de lutte contre le paludisme et d’autres entités locales à mener la prévention, le contrôle et l’élimination du paludisme au Cameroun d’ici 2029. « C’est une remobilisation encore derrière la lutte contre le paludisme dans notre pays, une motivation supplémentaire à travers les agents de santé communautaire polyvalents à aller toucher le dernier de la population de la région du Nord pour qu’il soit sensibilisé sur comment faire, comment utiliser sa moustiquaire, comment est-ce qu’il pourrait prendre son traitement. Mais c’est aussi le renforcement du système de notre dispositif sanitaire au niveau local », a précisé Manaouda Malachie.
Taux de mortalité inacceptable
Le projet vise également l’amélioration de l’accès et l’utilisation de services de qualité en matière de diagnostic du paludisme, de moustiquaires imprégnées d’insecticide et de services de prévention ; de traitement à base de médicaments au niveau des structures sanitaires et de la communauté. Aligné sur le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2024-2028, la Stratégie nationale de santé communautaire 2021-2025 et d’autres instruments, le projet sera mis en œuvre par un consortium dirigé par JPIEGO, avec Reach Out Cameroon (ROC), le Centre de recherche sur les maladies infectieuses (CRID), Pentecostal Advocates for Socio-Economic Development (Penased), et e-Health Africa (sous-bénéficiaires). Au Cameroun, le paludisme reste la maladie endémique la plus répandue responsable de plus de 2 977 754 de cas déclarés chaque année, entraînant un absentéisme important à l’école et au travail.
Dans la région du Nord, 373 424 cas de paludisme ont été enregistrés en 2023, soit une 42,8% des motifs de consultation de la population générale. Ce chiffre est nettement au-dessus de la moyenne nationale estimée à 28%. La transmission du paludisme atteint son maximum pendant la saison des pluies, les femmes enceintes et les enfants âgés de 6 à 59 mois étant les plus vulnérables avec 53,6% des motifs de consultation pour cette dernière catégorie. Dans son allocution, l’ambassadeur Lamora a souligné l’engagement du gouvernement des États-Unis à travailler avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) afin d’éliminer la morbidité et la mortalité liées au paludisme d’ici février 2029 au Cameroun dont les taux de mortalité sont « inacceptables ».
Nadège Christelle BOWA