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88e Conseil Scientifique et Technique : L’innovation et la coopération préoccupent l’AAE

Parrainés par le Burkina Faso, les travaux des 88e assises du Conseil Scientifique et Technique de l’Association Africaine de l’Eau se sont ouverts en ligne sous le thème : « promouvoir la coopération en soutien aux innovations pour le développement du secteur eau et assainissement en Afrique ».

 « Des chiffres qui ne laissent personne indifférent », confesse Alassoun Sori, Secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso. Le pays a été sollicité par l’Association Africaine de l’Eau (AAE) pour parrainer les 88e assises de son Conseil scientifique et Technique (CST) dont les travaux pour les raisons sanitaires que connait le monde entier, se tiennent en visioconférence du 15 au 17 novembre 2021. En effet, en dépit des efforts consentis par les autorités politiques africaines en général et l’AAE en particulier pour améliorer la situation sur le continent, environ 320 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, et 695 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats. « Votre combat, notre combat, se justifie donc… », a-t-il déclaré au nom de Ousmane Nacro, ministre de l’Eau potable et de l’Assainissement du Burkina Faso.

Cette rencontre de haut niveau regroupe les scientifiques, les professionnels et les administrateurs du secteur. « C’est bien la preuve de la qualité de la relation établie entre le Burkina Faso et l’AAE, entre l’ONEA et l’AAE », apprécie-t-il encore. Les 88e Assises sont placées sous le thème « Promouvoir la coopération en soutien aux innovations pour le développement du secteur eau et assainissement en Afrique ». Et pour lui, le choix de ce thème hautement évocateur, rappelle à l’ensemble de la communauté des acteurs du secteur le rôle de la coopération dans la résolution de cette question vitale. « En effet, si aujourd’hui l’innovation est un facteur sûr et incontournable pour booster le développement de l’Afrique dans son ensemble, elle l’est davantage pour le secteur de l’eau et de l’assainissement. Experts techniciens, chercheurs, fabricants, star up, chacun y met du sien pour apporter une solution, sa solution, dans la résolution du problème. Coopérer devient alors essentiel et indispensable pour non seulement capitaliser, mais aussi et surtout partager les expériences réussies ».

Réduire les vulnérabilités

L’AAE par la voix du président du Conseil Scientifique et technique n’en pense pas moins quand Dr Papa Samba Diop relève que : « Ces 3 jours de travaux nous permettront de découvrir ce que ce thème nous enseigne et comment nous pouvons l’adapter et l’adopter pour le bien des populations d’Afrique ». Etant donné que : « nous avons pris l’engagement devant le monde entier, de chercher, trouver, proposer des solutions et de mettre en œuvre des réponses, à temps et à contretemps, pour faire face à la crise de l’eau et de l’assainissement à laquelle nous sommes confrontés en Afrique », poursuit-il en soulignant que pour l’AAE résolument engagé sur le chemin du 9ème Forum Mondial de l’Eau, le thème de cette rencontre « … montre combien il est important de ne pas évoluer en vase clos sur les sentiers ardus de l’eau et de l’assainissement ». Sa richesse et sa profondeur impacteront les sociétés d’eau et d’assainissement ainsi que l’ensemble des acteurs du secteur qui ne cessent d’œuvrer pour rendre disponibles ces services vitaux pour l’ensemble de la population africaine, renchérit le représentant du ministre Burkinabé pour qui « Ces cadres de partages et d’échanges sont d’excellentes opportunités d’apprendre des autres pour aller de l’avant. Les résolutions et engagements forts qui ressortent à chaque assise prouvent que si ces cadres n’existaient pas, il aurait fallu les créer ».

La pertinence de cette instance et des assises qu’elle tient est davantage mis en exergue par la présentation du secteur de l’eau et de l’Assainissement du Burkina Faso du Directeur général de l’Onea, Seydou Sana, d’après qui le pays traverse un stress hydrique. Il s’est entre autres appesanti sur les cinq programmes opérationnels dont ce pays s’est doté pour atteindre les objectifs fixés par les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 en matière d’eau et d’assainissement. Au cours de cette rencontre, les efforts de l’AAE ont été mis en exergue à travers le Rapport périodique d’activités juillet-octobre 2021, présenté par Sylvain Usher, Directeur Exécutif, au travers des objectifs stratégiques de cette association à savoir : le renforcement des capacités et le management de l’association ; celui des opérateurs d’eau et d’assainissement ; la diversification des partenaires avec les acteurs du secteur ; l’amélioration de la visibilité. Les travaux se poursuivent ce jour en Comités techniques spécialisés.

Nadège Christelle BOWA

Réactions

Ousmane NACRO, Ministre de l’Eau potable – Burkina Faso

« Prendre toute sa place dans la bataille contre la soif »

L’Afrique doit avancer relativement vite si elle veut être au rendez-vous des ODD à l’horizon 2030 ; Par conséquent, elle doit exploiter et utiliser toutes les ressources et potentialités qui s’offrent à elle en terme d’innovation, et c’est là où la coopération entre les différentes parties prenantes doit se consolider, s’affirmer et prendre toute sa place dans la bataille contre la soif et les maladies liées au péril fécal.

Dr. Papa Samba DIOP, Président du CST

« Relever les défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement »

Si tous les États d’Afrique affichaient cette volonté politique, ce désir de créer des cadres institutionnels favorables et de les faire accompagner par des moyens financiers et techniques consistants pour réaliser les objectifs, on ferait un grand pas pour relever les défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement.

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