Actions humanitaires de la France: Plus de 500 millions de Fcfa pour l’Extrême-Nord et l’Est
C’est le montant global des conventions de financement signées entre l’Ambassadeur de France et trois ONG internationales en faveur des projets d’urgence et de développement dans les régions suscitées.
Même si elles n’en n’ont pas encore conscience, la date du 6 mai 2019 est une journée mémorable pour les populations de l’Extrême-Nord et de l’Est. En leur nom, trois organisations internationales à savoir : Première Urgence Internationale, Action contre la Faim, et Care International ont reçu chacune respectivement, les sommes de 131 millions de Fcfa, 262 millions de Fcfa, et 135 millions de Fcfa en guise de contribution de la France à la réponse humanitaire indispensable dans ces régions. Les conventions de financement d’un montant global de 528 millions de Fcfa ont été signées entre les différents représentants desdites organisations et Gilles Thibault, Ambassadeur de France au Cameroun, le 6 mai 2019 à Yaoundé en présence d’un émissaire du ministre des Relations extérieures et des représentants des agences onusiennes à l’instar du Pam, de l’Unfpa.
Le but est de «… soulager les populations en souffrance là où elles se trouvent », explique le diplomate français selon qui, ces financements sont « une prolongation des efforts de la France dans le cadre du soutien humanitaire au Cameroun ». Précisant que le pays en a grand besoin en raison de la triple crise humanitaire enregistrée dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest, de l’Extrême-nord et de l’Est. SE Gilles Thibault a par ailleurs rassuré sur les possibilités de financement de la crise humanitaire dans le NOSO, la question étant en discussion au Centre de crise et de soutien de Paris. Pour revenir aux conventions présentes, les chiffres impressionnants relatifs au nombre de réfugiés, de personnes déplacées par les conflits au caractère volatile justifie « une action groupée », a-t-plaidé avant de dérouler les objectifs spécifiques de chaque convention.
Entre urgence et développement
Celle de Première Urgence Internationale par exemple, vise à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 3600 personnes vulnérables (déplacés, réfugiés et populations hôtes) dans le département du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord. Pour ce qui est de Care Cameroun : « C’est la continuité d’un précédent projet déjà financé par l’Ambassade de France en 2007 qui pour cette année 2019 Va concerner le territoire qui se trouve entre Kaele, Touloum et Yagoua, donc à cheval entre le Mayo-Kani et le Mayo-Danaï », renseigne Anne Perrot Bihina, Directrice nationale qui précise que : « Durant cette année, nous allons aider plus de 17 000 personnes essentiellement des jeunes et des femmes pour l’insertion économique de ces personnes, l’accès à l’épargne crédit et l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable et à l’hygiène ».
Egalement bénéficiaire, Action contre la faim entend dans le cadre de ce projet, sélectionner 900 ménages dans les communes de Kette et Kenzou identifiées comme vulnérables. « Dans ces communes, on va sélectionner des ménages les plus vulnérables. La vulnérabilité s’apprécie sur la base des critères de sécurité alimentaire. On va revérifier leur score de consommation alimentaire et de diversification alimentaire, leur coping strategy index [indice de stratégie d’adaptation, Ndlr], informe Aurélie Carmeille, directrice pays-Cameroun qui ajoute que les aspects de femmes chef de foyer, ménages avec des personnes handicapées seront aussi pris en compte dans cette sélection. De même que : « Quand on est face à une famille qui a déjà des enfants malnutris. C’est un critère d’inclusion dans ce programme. L’objectif est d’éradiquer la malnutrition. Et souvent la malnutrition est en train avec les critères de vulnérabilité, d’insécurité alimentaire, de pauvreté, etc. ». Cette réponse à la française insiste Gilles Thibault implique « une articulation entre urgence et développement ».