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Afrique: Levée de bouclier contre l’industrie du tabac

Des organisations de lutte contre le tabac dénoncent les tentatives répétées de l’industrie du tabac qui consistent à manipuler les médias en vue de promouvoir ses nouveaux produits en Afrique. D’après ces derniers, l’industrie travaille avec acharnement pour exclure ses nouveaux produits de la législation antitabac.

Parrainée par Philip Morris International (PMI), la récente organisation d’un séminaire à l’intention des journalistes des pays anglophones et francophones d’Afrique à Johannesburg (Afrique du Sud), les 13 et 14 août 2018 a suscitée la colère des organisations régionales engagées dans la lutte antitabac en Afrique. Comme un seul homme, ATCA, CTCA, Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, Framework Convention Alliance et Africa Centre for Tabacco Industry Monitoring and policy research ont exprimé « notre préoccupation et dénoncer les tentatives répétées de l’industrie du tabac visant à manipuler les médias en vue de promouvoir ses nouveaux produits en Afrique ». Parce qu’il s’agit d’une stratégie pour : « Semer le doute et masquer la vérité : Comment l’industrie du tabac tente de manipuler les médias africains pour promouvoir de nouveaux produits du tabac ».
Pour ces organisations de lutte contre le tabagisme, le choix du pays, la qualité des participants et même le thème de cette rencontre n’avait rien d’anodin. « Le thème de l’atelier « Réduction de la nocivité du tabac : passerelle vers une Afrique sans fumée? » montre l’objectif de l’industrie du tabac : influencer les médias africains à soutenir l’idée que l’usage des nouveaux produits du tabac, encore appelés inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine est sans danger et devrait être promu comme une alternative aux cigarettes », dénoncent ces organisations. En outre, pour ce qui est du pays, « Avec la mise en place de cadres législatifs pour la lutte antitabac dans un nombre croissant de pays, l’industrie du tabac a intensifié ses efforts de lobbying en Afrique. L’industrie travaille avec acharnement pour exclure ses nouveaux produits de la législation antitabac », décryptent les signataires de la déclaration conjointe d’hostilité contre les manœuvres sibyllines de l’industrie du tabac. Car soutiennent-ils, « Nous considérons les allégations de l’industrie du tabac selon lesquelles les cigarettes électroniques sont sans danger, comme exagérées et scientifiquement non fondées ».
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Allégations mensongères des cigarettiers
En effet, le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé intitulé «Inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine », affirme s’agissant de ces produits que : Les substances toxiques contenues dans les cigarettes électroniques atteignent parfois des niveaux plus élevés que celles de la fumée du tabac ; Des métaux tels que le plomb, l’étain, le chrome et le nickel se retrouvent dans l’aérosol de certains inhalateurs électroniques à des concentrations égales ou supérieures à celles des cigarettes traditionnelles et les risques pour la santé liés à une exposition plus élevée à ces composés sont pour le moment inconnus. Et ce n’est pas tout. Près de 8 000 arômes uniques sont utilisées dans les liquides de cigarettes électroniques, ce qui peut poser des risques importants pour la santé en cas d’utilisation à long terme, etc.
En outre, le rapport souligne l’engagement des multinationales du tabac dans la commercialisation des inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine, comme une menace majeure pour la lutte antitabac. « Il est à craindre que les multinationales du tabac commercialisent ces produits afin d’expliquer leurs avantages potentiels comme une excuse pour mobiliser et influencer les décideurs politiques, les scientifiques et les défenseurs de la lutte antitabac en vue de saper la Convention Cadre de lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, tout en renforçant leur crédibilité comme des entreprises socialement responsables », préviennent les acteurs de la lutte antitabac. En ce qui concerne les inhalateurs électroniques, l’OMS recommande entre autres : d’Eviter que les non-fumeurs et les jeunes ne se mettent à les utiliser, en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables ; de Minimiser autant que possible leurs risques potentiels pour la santé des utilisateurs et protéger les non-utilisateurs contre l’exposition à leurs émissions. Pour faire passer leur message en toute quiétude, des journalistes ont été utilisés sous le couvert d’un atelier.
Nadège Christelle BOWA

 

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