Cameroun: De la fausse Chloroquine sur le marché
Ces médicaments sont sans principe actif donc aucun effet sur le virus selon le Directeur général du Lanacome qui sonne l’alerte. Une de plus après celle sur la circulation des antipaludéens de contrebande signalée par l’OMS.
« Circulation de la Chloroquine sans principe actif ». C’est l’objet d’un message du Directeur général du Laboratoire national de contrôle de qualité de médicaments et d’expertise (Lanacome) à l’attention des populations et des professionnels de la santé. D’après Dr Rose Ngono Mballa, « deux présentations de chloroquine issue des circuits de contrebande sont actuellement en circulation au Cameroun et se retrouveraient déjà dans certaines formations sanitaires ». Elle affirme par ailleurs que : « Les résultats des tests de ces deux présentations de chloroquine révèlent l’absence de toute substance activité pharmaceutique. Par conséquent, sa prescription ou son utilisation à des fins thérapeutiques peut s’avérer dangereuse sur la santé des patients ».
Cette autre alerte survient au lendemain d’une alerte lancée par l’OMS sur la circulation des antipaludéens falsifiés au Cameroun, au Nigéria et au Tchad. En effet, selon une alerte de l’Organisation mondiale de la santé rendue public que début du mois de mars, de faux médicaments avec un logo du Programme des médicaments Essentiels de l’OMS sont en circulation dans les pays suscités. Il s’agit du Sulfate de quinine falsifié 300 mg, présenté en six combinaison différentes de numéros de lot et dates de péremption/fabrication. Les contrebandiers s’en donnent cœur joie au moment où dans la panique, la chloroquine présentée comme un « médicament espoir » est recherchée dans le cadre du traitement du Covid-19.
Certaines personnes au mépris de leur santé le prennent à titre préventif, d’où la ruée des populations vers ce traitement miracle. Fort de son expertise, le Lanacome recommande plus de vigilance et de prudence aux populations et aux professionnels de la santé, qui, pour la santé de nos populations ne doivent s’approvisionner que dans les circuits autorisés par le Minsanté. « Face à la pandémie, il faut éviter d’acheter des médicaments dans la rue surtout ceux présentés comme la chloroquine », renchérit la Fondation Camerounaise des consommateurs (Focaco) dont le président rappelle à juste titre que : « Un médicament s’achète sur prescription médicale, l’automédication étant dangereuse ». Concernant la situation de l’épidémie au Cameroun, en attendant le dépistage des voyageurs de Douala, le pays enregistre selon les autorités sanitaires, 193 cas confirmés positifs au 31 mars 2020. Soit 51 nouveaux cas enregistrés chez certains voyageurs en quarantaine à Yaoundé.