Cameroun : La société civile africaine réclame une Journée régionale pour les forêts du Bassin du Congo
L'établissement d’une Journée régionale du Bassin du Congo, permettra aux communautés affectées par l'exploitation des forêts du Bassin du congo de faire entendre leur voix et réclamer des réformes politiques et législatives en leur faveur.

La société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement, réunis au sein du Mouvement pour la Justice Climatique (MJC) a remis au ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo le mercredi 19 mars 2025, une pile de documents parmi lesquels: une déclaration de cette organisation qui demande l’établissement d’une Journée régionale du Bassin du Congo, où les communautés affectées pourront faire entendre leur voix et réclamer des réformes politiques et législatives en leur faveur. « Nous voulons que les intérêts des communautés à la base (autochtones et locales) que nous défendons soient prioritaires dans les programmes. S’il y a des mesures d’accompagnement de résilience, d’adaptation qu’elles soient prioritaires », réclame Angèle Ankoh, membre de l’organisation pour la protection de l’environnement, l’appui au développement.
Elle explique que : « Les communautés à la base souffrent plus des changements climatiques. Les saisons culturales ont changé. Il y a beaucoup de pluies, parfois c’est la saison sèche qui est très prolongée comme cette année. Elles vivent ces effets, mais n’ont rien en compensation. Alors que ce ne sont pas elles qui polluent la nature, elles subissent en plein les conséquences ». La forêt d’Ebo, représente un pan important de la forêt du Bassin du Congo. Ce vaste couvert forestier fortement menacée, qui s’étend sur six pays d’Afrique centrale, est non seulement un puits de carbone crucial contribuant à l’atténuation du changement climatique, mais elle soutient également directement les moyens de subsistance de millions de personnes qui dépendent de ses ressources pour se nourrir, générer des revenus et perpétuer leurs pratiques culturelles.
Contributions négligées aux systèmes alimentaires
« La dégradation de notre forêt est entamée mais on peut encore rattraper beaucoup de choses. Nous voulons un plaidoyer puissant. Nous l’avons fait en 2020, le gouvernement s’est retracté. Malheureusement, on observe un retour à la situation initiale. Des quatre grands groupes de résolutions arrêtées pendant ces assises, nous comptons sur un plaidoyer multiforme pour amener à changer la nature des choses. Ebo n’est pas loin de Douala. Si Ebo est touchée, l’impact sur Douala sera catastrophique », clame sa Majesté Victor Yetina. La Déclaration suscitée a été élaboré pendant les travaux de la réunion de planification du Mouvement pour la Justice Climatique tenus les 17 et 18 mars à Yaoundé. « Depuis le début de l’année, on n’a pas eu d’activités. Comme c’est une année stratégique pour le Cameroun, on a pensé qu’il est important de rassembler ce mouvement pour une réflexion sur ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Car depuis le lancement de ce mouvement en 2024, on n’a pas eu de réunion mais seulement des activités. Nous avons aussi ensemble choisi les activités qu’on peut mener comme groupe. Car chaque organisation a son plan d’action pour l’année », renseigne Marlvin Tankoh, Coordonnateur-pays de Greenpeace Cameroun.
Au terme de la rencontre, les résolutions prises portent sur quatre axes majeurs que sont : le plaidoyer, la résilience climatique, le soutien aux populations autochtones et la finance climatique. Il s’agit ici de faciliter l’accès au financement aux acteurs de terrain de la lutte contre les changements climatiques pour un impact davantage visible au sein des communautés victimes. Cette réunion s’est tenue au moment où le Cameroun s’apprête à célébrer le 21 mars, de concert avec la communauté internationale, la Journée internationale des forêts. Cet événement mondial souligne l’importance des forêts dans le maintien de la vie sur Terre. En 2025, le thème « Forêts et alimentation » met en lumière le rôle crucial des forêts dans la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance, en particulier dans les régions où les communautés locales dépendent directement des écosystèmes forestiers. Selon Greenpeace Afrique, ce thème attire l’attention sur les multiples contributions souvent négligées des forêts aux systèmes alimentaires des communautés, qu’il s’agisse de plantes comestibles, d’animaux forestiers ou de leur rôle fondamental dans l’agriculture et l’approvisionnement en eau propre.
Nadège Christelle BOWA (Le Messager du 19 mars 2025)