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Cameroun : Plus de 700 000 adolescentes ciblées par le projet Swedd

Agées de 10 à 19 ans, ces bénéficiaires résident dans les zones d’intervention où elles sont vulnérables aux mariages et grossesses précoces, à la déscolarisation.

Initialement destiné aux populations du Sahel, le projet d’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd) s’élargi au regard des résultats à des pays non membres de la CEDEAO. A ce jour, il enregistre neuf (09) pays membres dont le Niger, Burkina Faso, Bénin, Mauritanie, Tchad, Côte d’Ivoire, Guinée, Cameroun et le Mali. De nouveaux pays (Congo, Sénégal, Togo) sont en discussion pour rallier cette communauté. Guy Ronel Guemaleu, sous-directeur de la Coopération multilatérale et vice-président du groupe de travail Sweed au Cameroun présente ce projet comme un outil d’accélération de la transition démographique à travers une approche intégrée. L’objectif est d’accroitre l’autonomisation des femmes et des adolescentes et leur accès à des services de qualité en matière de santé de reproduction, de santé maternelle dans trois régions du pays : Adamaoua, Extrême-nord et Nord ; améliorer la production et le partage des connaissances régionales ainsi que la capacité et la coordination régionale.

Au Cameroun précise-t-il, le projet cible 703 282 adolescentes de 10 à 19 ans résidant dans les zones d’intervention et vulnérables aux mariages et grossesses précoces, à la déscolarisation ainsi que leur communauté. Il vise également 234 000 nouvelles utilisatrices de la contraception et 155 758 bénéficiaires des interventions relatives à la scolarisation. Le projet Swedd compte trois composantes dont la première vise à générer une demande pour les services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et nutritionnelle en favorisant les changements sociaux et comportementaux et l’autonomisation des femmes et des filles. La seconde relative à l’offre vise à améliorer la prestation des services de santé la reproduction à travers l’élimination des goulots d’étranglement systémique en milieu rural en particulier. La troisième composante vise à appuyer la mise en œuvre d’un programme politique qui met la transition démographique, le capital humain et l’égalité des sexes au centre des stratégies pour la croissance et la réduction de la pauvreté.

Directive régionale

Au rang des réalisations à ce stade de la mise en œuvre au Cameroun, souligne Guy Ronel Guemaleu, à la faveur d’une rencontre à Yaoundé avec les partenaires, que des bourses de soutien ont été distribuées à 4430 jeunes filles vulnérables au décrochage scolaire dans les régions d’intervention dans le contexte de COVID-19. Professeur Stanley Okolo, directeur général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et Argentina Matavel Piccin, directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) effectuaient une mission conjointe de plaidoyer de haut niveau pour l’autonomisation des filles et des femmes dans le cadre du projet SWEDD. La réunion du Hilton Hôtel précédée d’un point de presse a également la présentation par Dr Ibrahim Tall, chargé de mission droit de la santé à l’OOAS-CEDEAO, du draft d’une directive régionale qui viendrait renforcer les cadres juridiques.

En l’état, le draft comprend huit chapitres qui abordent en 32 articles, des thématiques portant sur l’accès aux services de soins ; la planification familiale et la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, les infections sexuellement transmissibles et le Vih ; le mariage précoce, l’atteinte aux droits sexuels et reproductifs et la protection des personnes vulnérables. Les prochaines étapes sont l’atelier de validation de cette directive. Une fois validée, le document sera porté à l’attention de l’assemblée des ministres de la santé qui à leur tour l’adopte avant sa présentation aux conseils des ministres de la CEDEA0 pour adoption également. « In fine la Conférence des chefs d’Etats et gouvernements devra approuver pour que directive soit publiée dans le journal officiel. Il reviendra alors à chaque Etat de transposer cette directive dans sa législation interne », explique Dr Ibrahim Tall.

Nadège Christelle BOWA

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