Dans la mouvance du mois d’octobre rose, dédié à la lutte contre le cancer du sein, les équipes de MSF ont organisé des activités de dépistage, et de sensibilisation sur le cancer du sein à Mora et Kourgui.
En Afrique subsaharienne et au Cameroun, le cancer du sein est celui qui touche le plus de femmes. En 2020, l’OMS a rapporté 4 170 cas de cancer du sein au Cameroun. Les inégalités d’accès au dépistage et au traitement du cancer du sein sont immenses. On en parle peu, pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de cas de cancers du sein sur le continent africain est en constante progression et très peu de femmes survivent à cette maladie, faute d’un dépistage précoce. Dans la région de l’Extrême nord, les populations ont une connaissance limitée du cancer du sein. Pour la plupart des femmes, lorsque les symptômes apparaissent, la cause est forcément mystique. Par conséquent, elles ne se rendent pas à l’hôpital pour un suivi. La sensibilisation est donc prioritaire car elle permet de parler de la maladie et des facteurs de risques, mais aussi d’encourager les femmes à se faire dépister elles-mêmes et par des professionnels de la santé.
Au Centre de Santé Intégré (CSI) de Kourgui, qui est un lieu qui a servi à la conglomération de la population déplacée et refugiée dans la région de l’Extrême Nord, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) apportent un appui au ministère de la santé publique en offrant des soins de santé primaire, la prise en charge de santé de la reproduction au travers des consultations prénatales et post natales, l’assistance aux victimes de violences sexuelles, ainsi que des soins de santé mentale. Entre Janvier et Juin 2021 à Kourgui, 5885 consultations en santé de la reproduction ont été prises en charge par les équipes de MSF.
Autopalpation
Cette année, dans le cadre du mois d’octobre rose, dédié à la lutte contre le cancer du sein, les équipes de MSF à Mora et Kourgui ont organisé des activités de dépistage, et de sensibilisation sur le cancer du sein. « Lors des périodes de sensibilisations, nous parlons des signes et symptômes du cancer, les moyens de prévention, et l’importance de se rendre à l’hôpital dès l’apparition des premiers symptômes. Ce qui nous permet de faire des références au besoin pour une prise en charge rapide. Le cancer du sein est une réalité et peut toucher n’importe qui ; hommes comme femmes et le dépistage précoce reste le meilleur moyen de prévention du cancer du sein », indique Rabiatou Mairo, sage-femme MSF à Kourgui. Les activités de sensibilisations organisées par MSF se sont déroulées tout au long du mois d’octobre et ont permis d’informer sur la maladie, d’éclairer sur les idées préconçues, tout en levant les tabous autour du cancer du sein. Des séances de démonstration de l’auto palpation – qui est un moyen de dépistage et d’alerte – ont été effectuées et les participantes ont été encouragées à se rendre immédiatement à l’hôpital en cas de doute ou d’alerte.
La crise dans le bassin du lac Tchad a aggravé les besoins sanitaires en général avec le déplacement de milliers de personnes dans une région où les habitants disposent déjà d’un accès limité aux soins de santé et aux structures sanitaires accentués par les violences, la pauvreté, mais aussi les changements climatiques. Médecins Sans Frontières (MSF) est présente au Cameroun depuis 1984. Aujourd’hui, l’ONG internationale mène des interventions médicales humanitaires dans l’Extrême-Nord et dans la région du Sud-Ouest du pays. Dans l’Extrême-Nord, où MSF intervient depuis 2012, nos équipes appuient le système de santé camerounais pour faciliter l’accès aux services médicaux, à travers plusieurs offres de soins en chirurgie, accompagnement psychologique, soins obstétricaux et maternels. MSF travaille dans chacune de ces régions selon l’évaluation des besoins sanitaires. Tous les soins prodigués par Médecins Sans Frontières sont gratuits et effectués dans le respect de l’éthique médicale. Par ailleurs, les équipes poursuivent des sessions de sensibilisations sur les mesures barrières contre la pandémie de Covid-19 auprès des populations sur les sites provisoires afin de limiter le risque de propagation de la maladie.
Mireille SAMBA
