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Chrysostome NKOUMBI-SAMBA, MBA MSDN : « L’Afrique peut accélérer son développement par l’usage d’un numérique de confiance »

Selon cet Expert Cybersécurité – Sécurité Des Données, les données issues de la transformation numérique ne sont pas suffisamment exploitées. En sa qualité de président de la Plateforme AFRIK@CYBERSECURITE, Chrysostome NKOUMBI-SAMBA, MBA MSDN, organise depuis quelques semaines des webinaires pour vulgariser l’usage par les Etats Africains d’un numérique de confiance. La RDC, le Cameroun, L’Afrique du Sud ont déjà abrité ses rencontres virtuelles.

En l’espace de quelques semaines, vous avez organisé une série de webinar dont le dernier en date à pour thème : la stratégie africaine de sécurité des données numériques, comment comprendre cette intérêt pour la thématique de la cybersécurité ?

L’intérêt manifeste pour la cybersécurité au regard de ce que nous vivons actuellement du fait de la crise multiforme que traverse l’humanité si on peut le comprendre ainsi réside dans le fait qu’avec l’apparition de la pandemie COVID19, le monde et donc l’Afrique est contrainte d’accélérer la transition vers le tout numérique. L’Afrique n’était pas préparée à ce basculement. Mais dans le même temps, la sortie de crise peut permettre à l’Afrique d’accélérer son développement par l’usage d’un numérique de confiance.

Quel état des lieux ou diagnostic posez-vous sur la cybersécurité en Afrique ?

La cybersécurité est la protection des infrastructures et réseaux digitaux qui ne cessent de se développer chaque jour. Mais, c’est aussi de manière plus globale la protection contre toutes les menaces du fait de l’utilisation de l’espace numérique y compris les menaces sur les données. Ainsi, l’état des lieux de la cybersécurité en Afrique peut se lire au travers de la matrice à 5 colonnes que sont : le pilier juridique, le pilier technique, le pilier organisationnel, le pilier renforcement des capacités et enfin le pilier coopération. Il subsiste beaucoup de disparités du fait de l’absence d’une stratégie globale africaine, la cybersécurité en Afrique ne peut pas se concevoir en silos. Il y a nécessité de mutualiser les ressources de bout en bout entre toutes les parties prenantes.

Vous avez choisi comme thème central : la dette africaine face à la menace cyber, pouvez-vous expliquer le choix de cette thématique globale ?

La série des webinars a été pensée et conçue pour faire prendre conscience aux politiques et aux dirigeants des institutions sur le continent des enjeux liés à la transformation numérique et par là des enjeux de la nouvelle économie du numérique. Il y a bien entendu la thématique globale puis les sous thèmes pays pour que tous se retrouvent et que le développement du continent grâce à l’outil numérique soit compris dans une logique de communauté de destin pour tous et par tous.

Depuis 2018, personnellement je parcourais le continent pour faire prendre conscience sans réellement atteindre mon objectif, le politique étant par essence dans une logique de parer à l’immédiat. La pandemie apparue en début 2020 a mis en lumière l’opportunité du numérique, et dans la foulée, les discussions autour de la dette africaine, puis la prise de position des politiques sur le sujet invitant la société civile à se saisir de la question. La thématique de la dette reste politique mais les modalités opérationnelles peuvent faire appel aux outils numériques sous réserve qu’ils soient maitrisés. Il apparaissait alors le seul sujet qui pouvait attirer l’attention des politiques puis par là mettre en perspective l’intérêt du numérique avec son corolaire qu’est la cybersécurité.

La dette est un outil de financement du futur. En y associant les nouvelles technologies tout en se prémunissant des risques associés peut permettre d’accélérer le développement du Continent.

Parlez-nous de Afrik@cybersecurite, le contexte de sa mise en place, l’idée derrière sa création.

Le projet est né à la suite de ma formation en MBA Management de la Sécurité des Données Numériques, qui m’a fait prendre conscience des opportunités qu’offre les données en vue de l’accélération du développement de l’Afrique. Par la suite, les travaux au sein de la Banque Mondiale sont venus conforter ma vision puisque pour l’élaboration du rapport sur le développement 2021 la banque affirme que les données issues de la transformation numérique ne sont pas suffisamment exploitées.

 Aujourd’hui Afrik@cybersecurité est une réalité, c’est une association loi 1901 de droit français parce que enregistrée en France, l’ambition étant d’en faire une organisation internationale non gouvernemental pour accompagner les politiques et les dirigeants des institutions sur le continent dans la digitalisation et la sécurisation de leur patrimoine informationnel. Cette digitalisation et sécurisation impose une stratégie globale de digitalisation et de sécurisation des données numérique.

Quelles perspectives après les webinaires ?

A court terme, nous avons l’ambition de proposer l’organisation du 1er Forum Africain sur la Sécurité Numériques à Kinshasa en juin 2021, puis sur le long terme et pour les années à venir, l’organisation du Forum Africain sur la Sécurité Numérique dans la capitale du Président assurant la présidence tournante de l’Union Africaine.

Le Forum rassemblera annuellement les chefs d’États et de gouvernements africains, les partenaires internationaux, ainsi que toutes les parties prenantes de l’écosystème numérique Africain pour un moment d’échange, de partage, et de concertation. Le président de la plateforme AFRIK@CYBERSECURITE présentera à l’occasion l’état de l’évolution de la maturité digitale et de la maturité cybersécurité du continent.

Entretien réalisé par

Nadège Christelle BOWA

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