Conflits foncier et successoraux: Les femmes journalistes à l’école de la gestion pacifique
C’était le 11 mai dernier dans les locaux de la mairie de Yaoundé 2e au cours d’un atelier organisé par Plume d’Or en partenariat avec la Commission Diocésaine Justice et Paix de l’Archidiocèse de Yaoundé.
« Héritage foncier et succession : le droit d’accès des femmes à la terre, comment traiter des sujets de reportage liés aux conflits fonciers et successoraux ». C’est le thème de l’atelier de renforcement des capacités organisé à l’intention de ses valeureuses par l’association des femmes journalistes des médias privés Plume d’Or en collaboration avec la Commission Diocésaine Justice et Paix. Pour comprendre l’intérêt de Commission dans la formation des journalistes, Solange Bessom, Coordonnatrice de cette Commission propose de rentrer dans la genèse de cette institution dont la mission pastorale est de mobiliser les peuples pour l’aider à trouver des solutions concrètes aux problèmes de justice et de paix. « Le constat dans notre société est que les femmes sont victimes de conflits foncier et successoraux. Les médias sont le quatrième pouvoir. Les femmes qui y travaillent sensibilisent. Donc un sujet sur les successions est important parce que les conflits déchirent toutes nos familles et pour la Commission diocésaine qui recherche toujours la justice et la paix au sein des familles et de la société de capaciter les femmes qui ont cette lourde charge d’écrire dans les journaux, de diffuser les émissions, etc. pour que les populations sachent ce qui existe au Cameroun comme loi ».
Il faut dire qu’en matière de foncier au Cameroun, « nous avons une contradiction entre le droit coutumier et le droit écrit. C’est ce dernier qui prévaut. Mais au village, on dira que la femme n’a pas droit à la terre alors que le Cameroun a ratifié des conventions qui stipulent que tous les enfants sont égaux garçon comme fille. Pourquoi lors des successions la femme est exclue ? » Parfois dans les traditions, on dit aussi que la femme ira en mariage. « D’accord mais, elle n’ira pas hériter là-bas et celles qui n’iront pas en mariage, elles n’ont pas droit à quelque chose ? C’est pour cela qu’il était important pour nous de répondre à l’appel de l’association Plume d’Or pour sensibiliser toutes les femmes afin qu’elles aient des outils… », renseigne Solange Bessom. Après un brainstorming sur les notions de conflit, conflit foncier et conflits successoraux conduit par Viviane Toukombo, juriste à la Cdjp pour leur permettre de mieux appréhender les techniques de gestion desdits conflits, pendant une journée entière, les participantes ont été édifiées. D’abord sur la loi successorale et les ayants droits à la succession par Daniel Zoa, également juriste à la Cdjp.
Puis sur les techniques rédactionnelles par Christophe Bobiokono, directeur de publication du journal « Kalara ». Occasion pour les participantes de revisiter les bases de l’écriture journalistes et améliorer pour certaines leurs styles afin de rendre plus attrayant voire digeste ces sujets. Tout en se remémorant les recommandations d’Edith Maningoue, présidente de Plume d’Or qui dans son discours de bienvenue, les a exhortées en ces termes : « Que les femmes prennent ce problème bras le corps ». Cependant, « les journalistes doivent proposer les papiers qui apaisent et non qui soulèvent les tensions », a souligné la journaliste par ailleurs directrice de publication du magazine « Mère et enfant », appelant ainsi au caractère pacifique de ces femmes en quête de paix.
Nadège Christelle BOWA