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CONSOMMATION EXCESSIVE DE SEL

LE VISA ASSURE POUR L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE ET LES AVC
Des stratégies pour réduire sa consommation de sel et adopter une habitude qui préserve des accidents cardiovasculaires et bien d’autres maladies chroniques. La croissance de ces maladies est en nette augmentation au Cameroun et dans le monde.

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Attention dans nos assiettes, Image France 5

Composé pour l’essentiel de sodium et de chlorure, le sel est un élément important pour le fonctionnement de l’organisme dont les besoins s’élèvent de 200 mg à 500mg par jour. Toutefois, la consommation excessive de sel (plus de 2000mg) ou son manque dans l’organisme peut être source de problème, renseigne Pr. Kana Modestine, Biochimiste et nutritionniste. Bien qu’il existe peu de données scientifiques sur les habitudes de consommation de sel de la population camerounaise, y compris sur les sources de sel dans l’alimentation, la teneur en sel des mets les plus consommés, ainsi que les connaissances, attitudes et comportements par rapport à l’utilisation, les camerounais consommeraient trop de sel. Or soutient ce maître de conférences, enseignante et chercheur au Département de Biochimie de l’Université de Douala, « le sel fait partie des cinq grands facteurs de risque de l’hypertension qui elle-même est à la base de la prévalence d’environ 30% des maladies cardiovasculaires. Ils sont aussi interconnectés avec des maladies chroniques comme le diabète ».
Il est donc urgent de contrôler sa saveur en sel, produit d’assaisonnement qui permet de relever les qualités organoleptiques. On peut autoréguler sa consommation. « Il faut être conscient du taux de sel qu’on met dans un repas. Si nous diminuons le taux de sel, même nos papilles gustatives et nos récepteurs de sel vont être sensibles. Mais plus nous en mettons, plus ces organes en redemandent », prévient Pr. Kana qui au sujet du bouillon de cube (un exhausteur de goût), souligne : « En lui-même, le cube n’est pas un problème. Mais c’est l’accumulation des éléments du cube et du sel qui contient beaucoup de sodium… ». Donc, « il faut choisir entre sel et bouillon de cube dans nos préparations », tranche Dr Aggée Ntonga, Chef de service de Diététique et des Interventions Nutritionnelles à la Direction de la promotion de la Santé au ministère de la Santé Publique.
le Tabac aussi
En attendant que des études puissent déterminer quelle quantité de sel est indiquée pour un met donné, les chercheurs recommandent de ne plus « chercher le goût forcé du sel ». En mangeant trop salé, l’on s’expose aux maladies telles que l’hypertension artérielle, une pathologie souvent multifactorielle et définie par une pression artérielle trop élevée. Dans le monde, la prévalence de l’hypertension est en augmentation. Actuellement est estimée à un milliard d’adultes, ce chiffre devrait atteindre 1,5 milliard d’ici 2025. On lui impute 9,4 millions de décès par an, soit plus de la moitié des 17 millions de morts causées par les maladies cardiovasculaires. Au Cameroun, la prévalence de l’hypertension a augmenté de deux à cinq fois entre 1994 et 2003, passant de 24,4% à 37,2% chez les hommes et de 20,1% à 37,5% chez les femmes. En cause, l’urbanisation rapide associée aux taux élevés d’obésité, d’inactivité physique, de diabète, d’augmentation de la consommation de sel et de consommation de tabac.

SCC table ronde
Les panélistes du 8 mars au Palais des Congrès de Yaoundé

Aussi, réduire la quantité de sel consommée reste l’une des cinq actions prioritaires de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) pour lutter contre les maladies non transmissibles. Ces informations ont été relayées au cours d’une table ronde sur le thème « Sel et Santé : Quelle stratégie pour une consommation appropriée de sel ? » organisée le jeudi 8 mars au Palais des Congrès de Yaoundé par l’Institut Nestlé Nutrition Afrique en marge du 11ème Congrès scientifique de la Société Camerounaise de Cardiologie (Scc). La rencontre modérée par le Pr. Samuel Kingue, président de la Scc, avait pour objectif d’ouvrir le débat sur le lien entre sel et hypertension et de proposer des pistes de solutions multisectorielles et multipartites pour encourager une consommation appropriée de sel au Cameroun.
Nadège Christelle BOWA

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