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Conventions de Genève, 75 ans après la ratification

A l’occasion du 75e anniversaire des Conventions de Genève, le Comité Internationale de la Croix-Rouge (CICR) a organisé à Yaoundé, une conférence inaugurale couplé à un briefing médias, ponctué par des présentations soulignant l'importance de ces traités dans la protection des victimes de conflits armés.

Comité International de la Croix-Rouge

Comme chaque année, le 12 août marque la commémoration des Conventions de Genève, ratifiées en 1949. Pour ses noces d’albâtre, le CICR a réuni un panel d’experts du domaine du droit international, dont le professeur Alain Didier Olinga et le colonel Narcisse Pierrot Nzié qui ont captivé l’attention pendant plus d’une heure par leur présentation. Mais avant, l’allocution du représentant du ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux a jeté les bases : « Les conventions de Genève sont le fondement du droit international et humanitaire établissant des règles essentielles pour la protection des victimes lors des conflits armés nationaux ou internationaux », rappelle-t-il. Professeur Alain Didier Olinga, chef du département de Droit international à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), a ouvert la conférence avec une présentation intitulée « La pertinence des Conventions de Genève du 12 août 1949 ». L’intervention a permis de rappeler l’origine et l’évolution de ces traités fondamentaux qui ont vu le jour dans un contexte mondial marqué par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

 

La première distribution a eu lieu du 2 au 5 juin 2015. Au total, 75 tonnes de semences (gombo, maïs et sorgho) et 250 tonnes d’engrais ont été distribuées à 5’000 familles au cours de ces 4 jours. CC BY-NC-ND/CICR (https://www.icrc.org/fr/document/cameroun-premiere-distribution-du-cicr-lextreme-nord)

« Les Conventions de Genève sont nées de la volonté de l’humanité de limiter les ravages de la guerre, » a souligné le professeur Olinga. « Leur pertinence demeure indéniable, car elles établissent des règles essentielles pour la protection des personnes qui ne participent pas directement aux hostilités. Cela inclut les blessés, les prisonniers de guerre, le personnel médical et humanitaire, ainsi que les civils. »  Il a également expliqué comment ces conventions constituent la pierre angulaire du droit international humanitaire, régissant les comportements des belligérants en temps de guerre. Le professeur a également mis en lumière les diverses révisions et adaptations des conventions pour les rendre pertinentes face aux nouveaux défis posés par les conflits armés contemporains. « Les conflits d’aujourd’hui sont plus complexes et souvent non-conventionnels, » ajoute-t-il. « Cependant, les principes fondamentaux des Conventions de Genève restent universels et intemporels. »

Application des conventions de Genève au Cameroun

 Sans perdre sa concentration, l’auditoire a par la suite porté son attention à la deuxième intervention, menée par le colonel Narcisse Pierrot Nzié, magistrat militaire et vice-président du tribunal militaire de Yaoundé, qui a porté sur « La mise en œuvre pratique des Conventions de Genève au Cameroun ». Dans une présentation détaillée, le colonel Nzié a exposé le cadre juridique national qui permet l’application desdites conventions. « Au Cameroun, l’article 45 de notre constitution confère aux traités et accords internationaux, une autorité supérieure à celle des lois internes, dès leur publication, » explique-t-il. « Cela signifie que les Conventions de Genève, une fois ratifiées, doivent être scrupuleusement appliquées. » Le colonel Nzié a souligné que le Cameroun a pris des mesures importantes pour intégrer ces règles internationales dans son droit interne, notamment à travers le Code pénal et le Code de justice militaire.

Célébration des 75 ans des conventions de Genève, Yaoundé-Cameroun, 12 août 2024

Il a également abordé les défis auxquels le Cameroun est confronté dans l’application de ces conventions, en particulier en ce qui concerne la prévention de la torture, le respect des libertés fondamentales, et la gestion des opérations militaires dans un cadre légal. « La lutte contre la torture et la protection des droits humains sont des priorités pour nos forces armées et le CICR veille à cela », a déclaré le magistrat militaire. « Nous avons mis en place des mécanismes de contrôle, de sensibilisation et de formation pour assurer que nos soldats respectent les règles des Conventions de Genève. » Lors des échanges qui ont suivi les présentations, les participants ont soulevé des questions sur les difficultés pratiques de l’application des Conventions de Genève, notamment dans les zones de conflit où l’État a un contrôle limité. Le professeur Olinga a reconnu ces défis, mais a insisté sur la nécessité de maintenir ces normes en toutes circonstances. « Même dans les situations les plus complexes, les Conventions de Genève doivent servir de guide moral et juridique, » conclut-il.

Moustapha BACHIROU (Stg)

Le Messager du 13 août 2024

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