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COP 16 : Un consortium d’organisations lance un appel au financement fondé sur le droit qui soit prévisible, durable et directement canalisé vers les communautés

Alors que les parties à la Convention sur la diversité Biologique (CDB) s'apprêtent à mettre en œuvre leurs plans d'action nationaux actualisés, un consortium d’organisations présente une commune qui espère-t-elle va inspirer des actions plus synergiques et collectives qui suivront une approche basée sur les droits de l'homme, fondée sur une approche de l'ensemble des gouvernements et de l'ensemble de la société, tout en garantissant le respect, la protection et la réalisation des droits de l'homme, afin d'atteindre la vision de 2050, qui est de vivre en harmonie avec la nature. Leurs conclusions ont été débattues au cours d’une conférence en marge de la Conférence des parties sur la diversité en cours à Cali en Colombie. En effet, le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (CMMB) présente des pistes pour renforcer le lien entre la biodiversité, le climat et les droits de l'homme.

SUMMARY

As the parties to the Convention on Biological Diversity (CBD) prepare to implement their updated national action plans, a consortium of organizations is presenting a joint statement that it hopes will inspire more synergistic and collective actions that follow a human rights-based approach, involving all governments and society as a whole, while ensuring that human rights are respected, protected and fulfilled, in order to achieve the 2050 vision of living in harmony with nature. Their conclusions were debated at a conference held on the sidelines of the Conference of the Parties on Diversity currently taking place in Cali, Colombia. The Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework (GGBF) sets out ways of strengthening the link between biodiversity, climate and human rights (Targets 19, 22).

This story was produced as part of 2024 CBD COP 16

Fellowship organized by Internews Earth Journalism Network

« Pour les peuples autochtones, les terres et nos lois sont indissociables. L’application d’une approche fondée sur les droits de l’homme à la biodiversité et à l’action climatique ne se limite pas à la consultation : elle implique le respect de notre autodétermination, de nos structures de gouvernance et de nos traditions juridiques, qui sont fondées sur des responsabilités collectives à l’égard de la terre, des eaux et des générations futures. La gouvernance autochtone doit être au cœur de ces cadres. Cela permettrait de passer de l’inclusion dans les cadres existants à la co-création de nouveaux paradigmes pour la justice », a déclaré June Rubis, coprésidente du Conseil mondial, Documenting Territories – ICCA Consortium au cours d’une conférence de presse organisée par un consortium d’organisation (BES-Net Consortium, SGI, CDKN, FOCALI, SwedBio) en marge de la 16e Conférence des parties sur la Biodiversité qui se tient actuellement à Cali en Colombie (Du 21 au 1er octobre 2024).

Le Réseau sur la biodiversité et les services écosystémiques (BES-Net), une initiative de partenariat menée par le PNUD, le PNUE-WCMC et l’UNESCO avec SwedBio, SGI, CDKN et FOCALI, soutenue par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCBD), a entrepris un processus de dialogue depuis mai 2024 pour faire progresser la compréhension et renforcer la capacité des différents acteurs à mettre en œuvre l’approche fondée sur les droits de l’homme dans le cadre de la biodiversité et de l’action pour le climat. Car pour ces derniers, l’inclusion des peuples autochtones, des communautés locales, des femmes, des jeunes, des chercheurs et d’autres acteurs clés témoigne de l’importance de la collaboration pour relever les défis sociétaux et environnementaux complexes et interdépendants auxquels nous sommes confrontés.

Cible 22 : « Assurer une représentation et une participation pleines et entières, équitables, inclusives, efficaces et tenant compte du genre des peuples autochtones et des communautés locales aux processus décisionnels, ainsi que leur accès à la justice et aux informations relatives à la biodiversité, dans le respect de leurs cultures et de leurs droits sur leurs terres, territoires, ressources et connaissances traditionnelles, tout en veillant à inclure les femmes et les filles, les enfants et les jeunes, ainsi que les personnes handicapées, et garantir la pleine protection des défenseurs et défenseuses des droits de l’homme en matière d’environnement »

Au menu des échanges modérés Celina Thaler de Zarate au nom de l’équipe d’organisation, le rôle de l’approche basée sur les droits de l’homme pour la biodiversité et l’action climatique, cible 22 du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (CMMB). Celui-ci précise que le cadre, y compris sa vision, sa mission, ses objectifs et ses cibles, doit être compris, mis en œuvre, rapporté et évalué, conformément à certains principes des droits de l’homme, tels que le respect des droits des populations autochtones, l’égalité des sexes et l’équité intergénérationnelle. Il est même précisé que la mise en œuvre du cadre doit suivre une approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA). En effet soutient Peter Bulimo, coordinateur du projet Youth4Nature, « Une approche fondée sur les droits de l’homme doit garantir une action audacieuse et juste qui renforce le leadership autochtone, protège les droits locaux et garantit que les voix des jeunes façonnent les politiques mondiales sur le climat et la biodiversité ». Et Nela Černota, de Associate Human Rights Officer au sein de l’équipe Environnement et changement climatique du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de renchérir : « Nous ne ferons aucun progrès si, en protégeant la nature, nous oublions les personnes qui en dépendent le plus et qui en prennent soin. Les résultats de la COP16 doivent placer les personnes et leurs droits au centre de l’action en faveur de la biodiversité – c’est la seule façon de vivre en harmonie avec la nature ».

Cible 19 (f) Renforcer les actions collectives, notamment celles des peuples autochtones et des communautés locales, les actions en faveur de la Terre nourricière13 et les approches non commerciales, y compris les approches communautaires de gestion des ressources naturelles, ainsi que la coopération et la solidarité de la société civile, en vue de préserver la diversité biologique ;

Cette conférence de presse organisée le 21 octobre 2024 a donc permis de partager les résultats du processus de dialogue – une vision commune de l’importance des droits de l’homme dans la mise en œuvre de la biodiversité et de l’action climatique, grâce à l’application d’une approche fondée sur les droits de l’homme. Pour les organisations qui le promeuvent, ce processus de dialogue a été un moment d’apprentissage important pour toutes les personnes impliquées. « Fondé sur l’esprit de collaboration et d’empathie, le processus vise à contribuer à l’amélioration de notre compréhension des points de vue et des expériences des différents acteurs, à l’identification des lacunes, à la recherche de points d’entrée où un soutien est nécessaire pour combler ces lacunes et à la manière dont ces points d’entrée façonneront la voie à suivre », soulignent-elles dans un communiqué de presse. Le document livre par ailleurs quelques résultats essentiels issus de leur dialogue parmi lesquels : « La nécessité urgente de transformer la manière dont nous nous engageons entre divers acteurs ayant des perspectives différentes, en garantissant une participation efficace et significative tout en encourageant la collaboration intersectorielle, fondée sur l’équité et des partenariats authentiques basés sur la confiance et le respect mutuel, afin de co-créer notre avenir ».

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Également, ces conclusions relèvent que le respect des droits de l’homme, y compris les droits des peuples autochtones et des communautés locales, à la fois individuellement et collectivement, doit être au cœur de toute action en faveur de la biodiversité et du climat. Cela inclut la reconnaissance juridique des groupes autochtones qui ne sont actuellement pas reconnus, la garantie que leurs droits sont officiellement reconnus et protégés, ainsi que le besoin critique de mécanismes de sauvegarde pour protéger ces communautés. Autre point mis en relief par ces résultats : Le renforcement des capacités, vital, en particulier pour comprendre les droits et la relation entre l’homme et la nature, ancrés dans des contextes et des localités uniques ; le leadership, crucial pour le succès de l’action en faveur de la biodiversité et du climat. « Il s’agit notamment de renforcer les réseaux de partage d’informations, de s’appuyer sur divers systèmes de connaissances, y compris les savoirs autochtones et scientifiques, dans le cadre des évaluations environnementales, et de faire respecter les principes du consentement préalable, libre et éclairé (CPLE) dans tous les domaines d’action », explique le consortium qui lance au passage un appel pressant à garantir un financement fondé sur les droits qui soit prévisible, durable et directement canalisé vers les communautés sur le terrain, qui sont en première ligne de la gestion de notre biosphère.

Nadège Christelle BOWA à

Cali (Colombie)

 

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