COVID-19: Des millions d’enfants exposés sur Internet
Confinement
Le choix des parents de se tourner vers les technologies et solutions numériques afin que leurs enfants puissent continuer d’apprendre, se divertir et rester en contact avec le monde extérieur malgré la fermeture des écoles, n’est pas sans conséquence sur les enfants.
Selon UNICEF et ses partenaires, la pandémie COVID-19 a entraîné une hausse sans précédent du temps d’écran. Plus de 50% dans certaines régions du monde. Plus d’un milliard et demi d’enfants et de jeunes sont touchés par la fermeture de leur école dans le monde. La plupart d’entre eux suivent désormais les cours à distance et entretiennent davantage leurs relations sociales en ligne. « Le fait de passer plus de temps sur des plateformes virtuelles peut rendre les enfants plus vulnérables au pédopiégeage et à l’exploitation sexuelle sur Internet, les prédateurs cherchant à tirer parti de la situation », constatent le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et ses partenaires. Notamment : l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Partenariat mondial pour l’élimination de la violence envers les enfants, l’Union internationale des télécommunications (UIT), la WePROTECT Global Alliance et la World Childhood Foundation USA.
En effet, notent-ils, l’absence d’interactions directes avec leurs amis et leurs partenaires peut les conduire à prendre davantage de risques, par exemple en envoyant des images à caractère sexuel. Par ailleurs, l’accroissement du temps passé en ligne et l’absence de structuration de celui-ci peuvent les exposer à des contenus potentiellement néfastes et violents, ainsi qu’à un plus grand risque de cyberharcèlement. Car, « les enfants n’ont pas toutes les connaissances, les compétences et les ressources nécessaires pour se protéger lorsqu’ils sont en ligne », précise Howard Taylor, Directeur général du Partenariat mondial pour l’élimination de la violence envers les enfants. « Nous devons les aider à appréhender cette nouvelle réalité », propose Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. Et d’appeler les États et le secteur privé à unir leurs forces pour protéger les enfants et les jeunes en ligne via des fonctionnalités de sécurité améliorées et la mise en place de nouveaux outils pour aider les parents et les éducateurs à enseigner aux enfants les précautions nécessaires pour utiliser Internet de manière sûre. Dans cette optique, ils ont publié une nouvelle fiche technique enjoignant les États, le secteur des TIC, les éducateurs et les parents à faire preuve de vigilance et à prendre de toute urgence des mesures visant à limiter les risques et à s’assurer que les expériences vécues en ligne par les enfants durant la crise sanitaire demeurent sûres et positives.
Responsabilités
Des recommandations visant à limiter les risques en ligne pour les enfants durant la COVID-19 stipulent que les Etats devront : Renforcer les services essentiels de protection de l’enfance afin de s’assurer qu’ils restent ouverts et actifs pendant toute la durée de la pandémie ; former les personnels de la santé, de l’éducation et des services sociaux aux conséquences potentielles de la COVID‑19 sur le bien-être des enfants, et notamment à l’accroissement des risques sur Internet ; intensifier les campagnes de sensibilisation à la sécurité des enfants en ligne et veiller à ce que les services sociaux, les écoles, les parents et les enfants aient connaissance des mécanismes de signalement locaux et disposent du numéro des lignes téléphoniques d’écoute et d’assistance. Au niveau du Secteur des technologies de l’information, et notamment plateformes de réseaux sociaux, il est question de s’assurer que les plateformes en ligne, et en particulier les outils d’apprentissage virtuel, sont équipés de fonctionnalités de protection et de sécurité améliorées, et qu’elles sont clairement accessibles aux éducateurs, aux parents et aux enfants ; promouvoir et faire connaître l’existence des lignes d’assistance et des services d’information en matière de protection de l’enfance ; élaborer des règles de modération standard dans le respect des droits de l’enfant ; appliquer les mesures de protection déjà à disposition et innover si besoin, et améliorer la connectivité pour élargir l’accès des enfants défavorisés à Internet dans les ménages à faible revenue.
Pour leur part, les écoles sont invitées à mettre à jour les règles de protection actuelles pour refléter les nouvelles réalités auxquelles sont confrontés les enfants qui étudient désormais de chez eux; promouvoir les bons comportements en ligne, veiller à leur application, et s’assurer que les enfants ont à tout moment accès à des services de soutien psychologique en milieu scolaire. Et en ce qui les concerne, les parents doivent s’assurer que les appareils des enfants font l’objet de mises à jour logicielles régulières et qu’ils sont dotés de programmes antivirus ; avoir des discussions franches avec ses enfants sur leurs usages et leurs fréquentations en ligne ; fixer, avec la participation des enfants, des règles d’utilisation d’Internet (où, quand, comment) ; se montrer vigilant aux signes de détresse que les enfants peuvent exprimer en lien avec leur activité en ligne ; être au fait des politiques des autorités éducatives locales ainsi que des mécanismes de signalement locaux, et garder à portée de main le numéro des lignes téléphoniques d’écoute et d’assistance. Le communiqué rendu public à cet effet précise le caractère « provisoires » desdites recommandations.