Des artisans à l’école de la qualité des produits de santé et alimentaire
Manufacture
La formation offerte par le Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments et d’Expertise ouverte ce jour au Cercle municipal de Yaoundé, vise à améliorer la qualité des productions Made in Cameroon pour satisfaire à l’exigence du marché.
Si les travaux devaient s’arrêter aujourd’hui même, on compterait déjà des satisfaits parmi les apprenants de l’atelier national sur la qualité des produits de santé et de consommation courante, ouvert hier mardi 8 octobre 2019 au Cercle municipal de Yaoundé. Dans leur rang figure en bonne place Damas Vegah, président du groupe Npvs qui produit des médicaments à base de plantes. « Ici j’ai appris qu’il ne faut que je sois confus par rapport au Streaming que Lanacome donne par rapport à d’autres laboratoires. Lanacome dispose des équipements que les autres n’ont pas. Ils ont listé tous ces Streaming et cela me permet de grandir scientifiquement dans mes recherches sur le produit que je promeus », confesse-t-il après une démonstration du Dr Rose Ngono Mballa, Directeur général du Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments et d’Expertise (Lanacome) qui pour la circonstance, a revêtu sa blouse d’enseignante.
En matière de qualité, la biochimiste est intransigeante. Mais se refuse de poser en « censeur ». Aussi a-t-elle pris le temps d’expliquer en cas pratique, assistée de ses collaborateurs et des formateurs, les différents qui justifient la facture adressée à ce promoteur qui a sollicité l’expertise du Lanacome. Tout agacé au départ, Damas Vegah sort convaincu de cette démonstration. Et se tourne désormais vers le gouvernement du Cameroun, pour interroger : « Que fait l’Etat pour aider quelqu’un comme moi qui a déjà un produit qui par expérience vécue fait des merveilles ? » Son histoire est celle de la plupart des artisans Camerounais confrontés au défi de mettre sur le marché des produits de qualité (médicaments, cosmétiques, produits alimentaires, etc.) L’atelier de trois jours –du 8 au 10 octobre- organisé à leur intention par le Lanacome vise à les outiller sur la nécessité de sacrifier à l’exigence qualité pour la pérennité de leur entreprise. « …Cette formation est une de nos missions régaliennes. Le Lanacome n’est pas un censeur […] On a donc voulu leur parler, montrer à ces Pme notre savoir-faire, parce que nous savons que cela va les aider », explique Dr Rose Ngono Mballa.
Norme ISO 22000
Au quotidien rapporte-t-elle, le Lanacome assiste à des drames économiques et sociaux. « Voyez-vous quelqu’un qui a fabriqué un produit. Il a dépensé beaucoup d’argent. Il arrive chez nous au moment où on lui demande le Certificat d’analyse et on constate qu’il y a un problème de conformité. Ce n’est pas facile pour ce promoteur de PME qui risque de tout perdre… Or, le Cameroun a décidé de se développer par ses Pme pour inverser notre balance commerciale qui est sans cesse déficitaire ». Cet atelier poursuit-elle, « est une sorte de mise en bouche parce que pour des dossiers et projets spécifiques nous pourrons creuser un peu plus. Nous avons signé des accords avec le ministère de l’Industrie, nous travaillons avec le ministère des Petites et moyennes entreprises… nous devons accompagner nos structures nationales pour élever le niveau de qualité de leur produit».
Dr Rose Ngono Mballa se veut rassurante quant aux coûts estimés « exorbitants ». Pour cette première journée, les apprenants ont eu droit entre autres à une présentation sur « Le système Haccp et la sécurité sanitaire des aliments ». Il s’agit, explique le Qualiticien, Gilles Tsimi, « d’un outil de base de la Norme ISO 22000 qui permet d’assurer la sécurité sanitaire de la production. Fiable et crédible, cette méthode vise à réduire les risques de contamination » dont la mise en œuvre ne vous exempte pas des lois et des décrets. « Beaucoup ignore la réglementation est coercitive alors que la Norme est d’application volontaire. C’est pour cela que nous avons insisté les préalables qu’il faut avoir notamment : identifier les lois, les décrets, les arrêtés qui encadrent votre domaine d’activité », précise-t-il.