Engagement: L’Afrique désormais plus unie contre l’industrie du tabac
Organisée conjointement par le Centre pour la lutte antitabac en Afrique (CTCA) et la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF), la première Conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement, s’est achevée sur une note d’appel fort à l’action pour lutter contre l’impact débilitant de l’usage du tabac sur la santé des Africains et des économies du continent.
« L’Afrique ne fait qu’un contre le tabac ». C’est sur cette résolution forte que les lumières se sont éteintes sur la première Conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement à laquelle se sont inscrites près de 600 parties prenantes de tout le continent. Pour un total de 35 conférenciers,15 sessions de conférence, 42 présentations de recherche et 21 affiches en trois jours (du 26 au 28 octobre 2021). Les présentateurs et les délégués ont exhorté les pays et partenaires africains à accroître leurs investissements dans la recherche locale pour soutenir les initiatives de lutte antitabac et renforcer le plaidoyer et les partenariats grâce à une recherche dynamique fondée sur des données probantes. Le manque de données sur le continent a eu un impact négatif sur la promulgation de politiques efficaces de lutte antitabac dans de nombreux pays africains.
Aussi, les dirigeants de la conférence relèvent que la mise en œuvre de la lutte antitabac nécessite de la souplesse pour s’aligner sur les priorités du gouvernement et l’évolution de la dynamique de gouvernance. Les pays africains sont incités à introduire des politiques qui décourageront l’usage du tabac. Il est prouvé que l’augmentation de la taxation des produits du tabac encourage l’abandon du tabac en rendant les cigarettes inabordables. Pourtant, l’Afrique est à la traîne dans l’introduction et l’application des politiques de taxation du tabac, en partie à cause de l’ingérence de l’industrie du tabac. Il a été relevé également que les produits du tabac sans fumée émergents créent de nouveaux défis pour la lutte antitabac, compliqués par l’augmentation de l’utilisation du tabac au sein de la grande population de jeunes africains.
Une trajectoire plus claire
A ce sujet, professeur William Bazeyo, directeur de la CTCA note qu’il est nécessaire de mettre en œuvre des lois solides pour relever ces défis, en étant vigilants à l’égard de ces nouveaux produits et en adoptant des stratégies pour contrer les tactiques en constante évolution de l’industrie. « La recherche locale aboutira à des messages irréfutables contre l’industrie du tabac et favorisera la compréhension du contexte local et du contexte politique local », a déclaré par ailleurs le président de la conférence. Dr William Maina, chargé de projet principal à l’AFRO de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans son allocution de clôture, qualifie la conférence d’événement historique qui a créé une synergie entre de nombreux leaders de la recherche sur la lutte antitabac, de la conception de programmes, de la mise en œuvre de politiques, de l’engagement communautaire et du suivi de la performance par rapport aux objectifs de lutte antitabac et des pitreries de l’industrie.
« Cette conférence est un tremplin. Nous concluons la conférence sur une trajectoire plus claire, après avoir identifié ce que nous savons et ce que nous devons savoir pour lutter contre l’épidémie de tabagisme », a-t-il déclaré. Le premier Indice d’ingérence de l’industrie du tabac en Afrique 2021 a été lancé en parallèle de cette première conférence soutenue par divers partenaires, dont l’OMS AFRO, l’Unité de recherche sur l’économie des produits excisables (REEP), la Campagne pour des enfants sans tabac (CTFK), l’Alliance africaine pour la lutte antitabac (ATCA), le Centre africain de surveillance de l’industrie du tabac et de recherche sur les politiques (ATIM), l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies pulmonaires et le Tax Justice Network-Africa (TJN-A).
Nadège Christelle BOWA