Foire : L’agroécologie en version « grandeur nature » au Boulevard du 20 mai
Le Forum et foire agroécologique démarrent ce lundi 18 novembre à Yaoundé. Plus de 200 participants retenus sur 600 inscrits venant de 15 pays selon le comité d’organisation lors d’une conférence de presse dans les locaux du Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD) qui est l’organisateur principal du Forum en partenariat avec le REPAC (Réseau de Promotion de l’Agroécologie au Cameroun).
D’ici 2050, la population mondiale pourrait atteindre les 10 milliards de personnes qu’il faudrait nourrir avec des produits de qualité. Pourtant si la population croît de façon exponentielle, la planète qui l’accueille n’est pas extensible. Il faut dès lors une production en quantité et qualité pour alimenter ces personnes dans un contexte de changement climatique qui affecte autant le taux de production que la qualité elle-même que n’arrive pas à résoudre l’agriculture conventionnelle. Face à ce défi, l’agroécologie se positionne comme une alternative de choix. « On doit continuer à produire tout en restant dans ses limites, tout en préservant les ressources naturelles pour que les enfants de nos enfants, et ainsi de suite, puissent toujours se nourrir avec des produits de qualité », affirme, Alain Rousseau, Project Manager AgSys Cameroun, le 13 novembre dernier, lors de la conférence de presse d’annonce du premier Forum régional sur l’agroécologie dans le Bassin du Congo qui s’ouvre ce lundi 18 novembre 2024 au Hilton Hôtel de Yaoundé.
Le programme AgSys a-t-il expliqué, est : « un projet mondial de la GIZ qui vise à appuyer les gouvernements dans leur amélioration des systèmes alimentaires de manière à les rendre plus résilients, à la fois d’un point de vue environnemental, d’un point de vue économique, c’est-à-dire plus rémunérateur, mais aussi social, plus équitable, plus inclusif. Pour ce faire, un des moyens est d’avoir de plus en plus une agriculture qui se tourne vers l’agroécologie. Sur la scène internationale, l’atteinte des objectifs de développement durable est de plus en plus dans un processus où la porte d’entrée se trouve être les systèmes alimentaires ». Pour cet expert, « L’agroécologie a la capacité de produire en grande quantité. Grâce aux symbioses concret entre différentes variétés végétales et à l’aide de l’élevage, on arrive aussi à produire tout autant que dans un système chimique. En plus, il ne faut pas oublier que le chimique détruit la biodiversité sur la parcelle qu’on cultive ». Et de préciser : « Il y a la biodiversité comme on entend parler avec les belles forêts, savanes ou beaux espaces libres de toute intervention humaine, mais il ne faut pas oublier que la biodiversité existe aussi dans les champs. L’agroécologie respecte et restaure cette biodiversité et permet aussi aux différents microorganismes, au plus petit élément de la biologie, de jouer leur rôle dans la production alimentaire ».
Intérêt
Étant entendu que : « Les systèmes alimentaires, c’est tout ce qui permet à la société de fournir de quoi manger en quantité et en qualité aux habitants de cette planète. C’est pour ça que, depuis des siècles, les êtres humains se sont organisés en société avec les différentes fonctions qui permettent de produire une alimentation. Le transport, même la mécanisation, tout ça contribue à nourrir les hommes et les femmes de cette planète », poursuit Alain Rousseau. La réflexion de trois jours- du 18 au 20 novembre- qui s’ouvre à Yaoundé autour de l’agroécologie va drainer 200 participants sur les 600 inscrits au regard des contraintes d’espace d’accueil. Un chiffre qui témoigne selon Hozier Nana Chimi, Secrétaire général du Saild, l’intérêt pour cette thématique. « Ces acteurs viennent d’au moins 15 pays inscrits, retenus. Et ce qui est vraiment un signe incroyable pour nous, c’est que beaucoup de ces acteurs viennent à leur frais. Même certaines institutions qu’on n’imaginait pas ont manifesté leur intérêt à participer. On avait prévu avoir 300 emplacements, mais on a eu 200 places. Nous notons le fort intérêt qui nous interpelle tous acteurs […] Peut-être qu’il faudrait trouver des opportunités et des actions pour démultiplier cette initiative, peut-être au niveau régional ou même des zones agroécologiques. C’est ce que nous retenons de cette activité », réfléchit-il à haute voix.
Le ministère de l’Agriculture et du développement rural du Cameroun (Minader) assure le parrainage du Forum avec présidence effective de la cérémonie d’ouverture par le ministre de l’Agriculture et du développement rural, a annoncé le SG du Saild au cours de la conférence de presse. Le gouvernement camerounais est en effet a-t-on appris, fortement engagé et vient récemment d’être associé à une initiative mondiale de convergence notamment des stratégies nationales qui intègrent que le changement climatique, l’environnement et les systèmes alimentaires soit pris dans un tout et qu’il y ait des synergies qui s’établissent et que l’ensemble des activités concourent vers une alimentation saine pour tous les Camerounais et Camerounaises. Ce qui rentre dans la politique nationale d’import-substitution promu par ce département ministériel. En marge du Forum se tiendra une Foire de promotion des produits issus de l’agroécologie.
Nadège Christelle BOWA