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Garoua Boulaï: La vaccination en stratégie avancée a la peau dure

Alors qu’à son âge, elle devrait être à son 4e contact selon le calendrier vaccinal en vigueur au Cameroun, Chimène, trois mois, n’en est qu’à la première visite d’un poste de vaccination.
Ce mercredi 28 novembre 2018 est jour de vaccination au poste de l’hôpital de district de Garoua-Boulaï. Une trentaine de mamans sont présentes. Parmi elles, Brigitte Douie, réfugiée Centrafricaine, maman de la petite Chimène âgée de trois mois. Le nourrisson a été découvert en communauté lors d’une descente de l’équipe de vaccinateur conduite par Ange Mbeutcha Ngantcha en stratégie avancée, la semaine d’avant. Elle n’avait jusque là jamais été en contact avec un vaccin. « Sur le moment, j’ai administré à cet enfant le Penta1 et je lui ait donné rendez-vous pour commencer avec le BCG. Etant donné qu’en stratégie avancée, on n’a pas suffisamment d’enfants pour ouvrir le BCG. Il faut réunir 20 enfants pour ouvrir un flacon. Dans le souci de réduire le taux de perte, on les rassemble en stratégie fixe où on a le maximum d’enfants », confie la responsable du Programme élargi de vaccination (Pev).

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Récupérée en stratégie avancée, Chimène est reçue pour la première dans un poste fixe de vaccination

Mère de deux enfants, Brigitte qui fait partie des tous premiers contingents de réfugiés au Cameroun soutient connaître l’importance de la vaccination pour ses petits. L’aîné affirme-t-elle a d’ailleurs reçu ses vaccins lorsqu’elle vivait en Rca. Mais il en est tout autrement pour Chimène née au Cameroun. D’abord, la petite est venue au monde dans une case du village Gbabio, à 6 km de Garoua-Boulaï dans les bras de sa grand-mère paternel en guise d’infirmière accoucheuse. Au cours de sa grossesse, Brigitte n’a donc suivi aucune consultation prénatale. Aujourd’hui âgée de trois mois, Chimène n’avait jamais été en contact avec un vaccin jusqu’à ce qu’en stratégie avancée, le personnel du poste de vaccination de l’hôpital de district de Garoua-Boulaï la rattrape.
Sa maman se dit pourtant sensible à l’éducation sur les maladies dangereuses et contagieuses pourtant évitable par la vaccination. Jusque là, confesse-t-elle, « Je ne venais pas parce que je n’avais pas de moyens de transport. Pour aujourd’hui, j’ai pris un crédit chez ma voisine. Mais parce que j’ai entendu parler de l’importance de la vaccination que j’ai prêté de l’argent pour venir », des incohérences qui laissent planer un doute sur la véracité de son précédent propos concernant la protection de son aîné. Mais, aujourd’hui, elle assure ne plus vouloir manquer un seul rendez-vous jusqu’à ce sa fille soit immunisée contre toutes les maladies prises en charge par le Programme élargi de vaccination. Avec ses partenaires dont l’Unicef, le Pev offre une protection gratuite contre 12 maladies à travers l’administration de 9 vaccins. Mais pour atteindre la cible, il faut encore que le personnel aille la chercher dans les villages parfois très reculés et quelque fois en situation d’insécurité. Dès lors, le principal défi est de davantage intéresser les bénéficiaires à la vaccination de routine. C’est dire qu’il faudrait que les parents prennent conscience qu’ils doivent amener leurs enfants dans un poste de vaccination. Sinon de centaines d’enfants et pas seulement les réfugiés, ne reçoivent pas de vaccins exposant de ce fait toute la communauté à la résurgence des maladies sous contrôle comme la polio.

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