Garoua : La grande leçon imagée de l’ambassadrice de l’UNICEF sur le climat
En prélude à la Journée mondiale de l’Enfance qui sera célébrée le dimanche 20 novembre prochain, l’écrivaine Camerounaise Djaïli Amadou Amal, Ambassadrice de l’Unicef a déposé sa plume pour enfiler une blouse d’enseignante afin de sensibiliser des écoliers sur les changements climatiques.
Ecole Fondation Chantal Biya de Garoua, 18 novembre 2022. A sujet spécial, enseignement spécial et décor spécial. Mais aussi une enseignante hors du commun : Djaïla Amadou Amal, Ambassadrice du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Depuis sa nomination, la gagnante du Prix Goncourt des lycéens 2020 accompagne l’UNICEF dans son action visant à réinventer un monde où chaque enfant en général et chaque fille en particulier est en sécurité et libre d’exercer tous ses droits dont celui de vivre dans un environnement agréable et propice à son épanouissement. La problématique suffisamment interpellatrice des changements climatiques est l’objet de « La plus grande leçon du monde » donnée dans l’enceinte de cet établissement scolaire, à la faveur de la célébration de la Journée Mondiale de l’Enfance, le 20 novembre 2022 sous le thème : « Pour un monde plus égalitaire et plus inclusif » pour marquer la signature de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’enfant.
« Nous sommes aux portes du désert. Nous sommes dans le Sahel et la situation s’aggrave de jour en jour. Surtout chez nous dans le grand nord du Cameroun où nos villes ne sont plus aussi belles comme quand j’étais plus petite. Parce que à chaque fois qu’un arbre est coupé, personne ne l’a remplacé », relève avec douleur Djaïla Amadou Amal. « Les nouveaux quartiers qui ne sont pas aussi beaux que les anciens parce que personne n’a jamais pensé à y planter des arbres. Ensuite les populations font face aux nombreuses conséquences des changements dont les délestages ; le manque d’eau, les chaleurs extrêmes ; les inondations ; l’insécurité alimentaire, etc. », poursuit l’ambassadrice de l’UNICEF qui « encourage tout le monde et pas seulement les enfants à prendre conscience qu’il faut absolument agir aujourd’hui et pas attendre demain. Si on ne le fait, c’est finalement toutes nos vies qui sont en danger », prévient-elle.
70 arbres plantés
Avant d’indiquer que « l’action doit commencer à la maison puis au sein de la communauté pour planter de plus en plus d’arbre. Je ne peux pas comprendre qu’on vive dans nos maisons dans le grand Nord Cameroun où on a autant de place, et puis on entre dans une maison où il n’y a même pas un arbre fruitier. Ce n’est pas normal. Chers parents, les papas et les mamans, prenez le bon exemple pour que vos enfants puissent continuer à vivre. Si on ne fait rien dans 50 ou 100 ans cette ville va disparaitre ». En compagnie de certaines autorités de la ville, le corps éducatif et le personnel enseignant de cet établissement, Djaïla Amadou Amal a exploré avec les élèves les contours de cette thématique. De la définition du concept dans les mots d’enfants en passant par les causes, les conséquences mais surtout les solutions que l’on peut implémenter autant à l’échelle individuelle qu’à un niveau plus large.
Dans un jeu de questions-réponses mené de main de « maitresse », l’ambassadrice a pu passer son message au point de susciter au-delà d’une prise de conscience des enjeux au sein de cette jeune génération, des engagements individuels et collectifs pour un environnement plus sain. L’exercice s’est soldée par une mise en pratique à travers la plantation de 70 arbres autour de l’école visant à enrichir le patrimoine végétal et lutter contre l’avancement du désert prioritairement dans les 10 pays du Sahel que sont : Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad. Enfin, la peinture d’un mur de l’école en bleu avec un message sur l’égalité et l’inclusion.
Nadège Christelle BOWA
à Garoua