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GBV Case: Un refuge d’espoir pour des femmes victimes de la crise anglophone

Dans une villa cossue dans la ville de Buéa, des survivantes de violence basée sur le genre (Vbg) lors des conflits armés dans la région ou dans leur foyer tentent de renaître. En 60 jours, conformément aux Objectifs de l’agenda 2030 (ODD 3 et 5), une équipe de volontaires leur redonnent goût à la vie.

 « Safe space », littéralement en français « Espace sécurisé ». C’est ainsi que Franca Tabe Arrey, la Manager de la GBV Case à Buéa, présente cette demeure qui accueille des femmes et des filles victimes de traumatisme lié à la crise anglophone (Nord-ouest et Sud-ouest) ou conjugal pour une prise en charge efficace et efficiente. D’une capacité d’accueil de 20 lits, le centre offre un service médical à travers la présence d’un médecin permanent ; un service social et un service en charge des formations sur les activités génératrices de revenu. « Tout cela concourt à ce que les cas se sentent un peu mieux », explique Orélien Tchidje Kegha, Psychologue clinicien en service dans ce centre d’espoir. En moyenne quatre cas y sont reçus par jour.Mais, « ce n’est pas facile pour elles de parcourir le chemin jusqu’ici ».

safe house

Le GBV existe bien avant la crise. « Lukmef avait identifié un gap dans la prise en charge des femmes victimes de violence. Laquelle s’est accentuée avec la crise », rapporte Franca Tabe. D’après Isidore Ngunyam, Surveillant général au Mount Mary Hospital de Buéa, entre fin juin et août 2019, cette formation sanitaire a reçu 67 cas de femmes et filles victimes de viols. Des survivantes qui arrivent au GBV center sont capacitées économiquement. « Nous les formons à la pâtisserie, à la fabrication de savon, des sandales à perle, etc. Puis, nous leur donnons de quoi démarrer une activité génératrice de revenu ». Toutefois, précise Franca Tabe, « Nous achetons le matériel nécessaire parce que quand on leur donnait de l’argent, le mari l’arrachait ne laissant aucune chance à la femme de lancer son activité ».

Ergothérapie

L’offre de santé (ODD 3) implique à la fois une prise en charge physique et psychique (mental). « Les cas viennent d’horizon divers avec des problématiques diverses. Nous avons des cas de dépression modérée à sévère ; de stress ; des problèmes de mémorisation. Les causes de tous ces traumatismes sont multiples et certaines prennent racine dans la crise anglophone », explique Orélien Tchidje Kegha. En effet, « la plupart se retrouve dans des situations où ils sont obligés de vivre en brousse –pour utiliser leur langage- parce que les maisons ont été incendiées. Beaucoup ont perdu parent, frère, sœurs, parfois enfant… il y a eu des cas de viol avec ou sans grossesse. Tout cela est susceptible de créer des traumatismes », expose le clinicien selon qui, le processus de prise en charge comporte une évaluation, un diagnostic pour que la réponse soit idoine et porte des fruits.

Les résultats sont satisfaisants. Le clinicien vante le cas récent de quatre femmes victimesde VBG avec viol dont le score d’estime de soi très bas qui ont repris goût à la vie après des séances de counselling individuelle et en groupe où elles parlent de leur difficulté. « Elles sont parties de 17 [ce chiffre représente un niveau d’estime de soi très bas dans la classification, Ndlr]à 27 voire 37 ça donne du tonus à ce que nous faisons et nous encourage à aller de l’avant ». Franca Tabe qui ne peut cacher sa gratitude vis-à-vis de cette agence des Nations Unies, confesse que : « Toutes ces actions sont rendues possibles grâce au soutien de l’Unfpa (Fonds des Nations Unies pour la population, Ndlr) ». Julita Bochetti veille en effet au grain.

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