Gestion intégrée de l’eau : L’ABN veut implémenter la coopération transfrontalière
En vue de la promotion et la réalisation d’une approche basée sur l’écosystème et la mise en pratique de la gestion intégrée des ressources en eau (Gire) à travers une meilleure coordination, l’Autorité du Bassin du Niger organise à Yaoundé un atelier de validation de la plateforme fonctionnelle pour la Mosaïque des plateaux du Mandara.
Valider la proposition de plateforme fonctionnelle à l’échelle de la Mosaïque des plateaux du Monts Mandara pour la promotion et la réalisation d’une approche basée sur l’écosystème et la mise en pratique de la GIRE via une meilleure coordination inter/intra-sectorielle et à différents niveaux (national/transfrontalier/ local). Tel est l’objectif d’un atelier ouvert hier mardi 8 mars 2022 à Yaoundé dans le cadre du projet NB-ITTAS « Améliorer la gestion, la gouvernance et la conservation des ressources basées sur les connaissances du Bassin du Niger et des Systèmes aquifères de la région Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft) » pour soutenir la gestion intégrée des ressources en eau (Gire) pour le bien des communautés et la résilience des écosystèmes.
Placés sous la tutelle du Ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), l’atelier organisé par l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) vise principalement à examiner et valider la vision et les objectifs de la plateforme fonctionnelle, sa structuration ; ses organes de gouvernance ; la feuille de route et les projets pilotes proposés. En effet explique Niandou Mounkaila, Directeur technique/Pi-Ag à l’ABN subventionné par le Fonds mondial pour l’Environnement à travers le Pnud, le projet NB-ITTAS va contribuer à atteindre un certain nombre d’Objectifs pour le développement durable notamment l’ODD 6 sur l’eau potable et l’assainissement. « En particulier la cible 5 qui concerne la gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux y compris via une coopération transfrontalière, ainsi que les ODD relatifs à l’amélioration de la subsistance des communautés locales ciblées par les activités du projet », précise-t-il. Le représentant du Secrétaire exécutif de l’ABN aux travaux de Yaoundé ajoute que : « le projet NB-ITTAS va aider les communautés dans le bassin à accroître leurs moyens de subsistance, à être engagées dans la durabilité des ressources du bassin ».
Inclusion et égalité, gestion des ressources, renforcement des capacités, des connaissances et des compétences, motivation, lien et responsabilisation sont les maîtres mots de ce projet. Lequel entend travailler à grande échelle construisant la durabilité en conduisant le changement dans 11 pays dont l’Algérie et la Mauritanie et les neuf du bassin du Niger (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Tchad). Dont la partie hydrologiquement active du bassin couvre près de 1 500 000 Km² avec un potentiel jusque-là peu exploité. Coordonné au niveau régional, par Allomaso Tchokponhoue, le projet compte quatre partenaires (ABN, OSS, Onudi et Unesco) et quatre composantes qui toucheront plusieurs thématiques, bénéficiaires et parties prenantes. « Les plateformes à créer visent entre autres à renforcer le mécanisme de surveillance conjointe de l’écosystème spécifique pour lequel elle a été créée, la mise en œuvre d’activités de surveillance conjointe, et la réalisation de collaborations nécessaires pour piloter des technologies innovantes/écologiques au sein de cet écosystème ciblé », a souligné le représentant du MINEPAT. Depuis quelques décennies, le bassin du Niger fait face à une exploitation intense non harmonieuse et non équilibrée due à une pression de pôles d’activités et d’usages nouveaux, perturbant les caractéristiques, la structure et le fonctionnement de ses écosystèmes.
Nadège Christelle BOWA
Réactions
Niandou Mounkaila, Directeur technique/Pi ABN
« Faire en sorte que les communautés s’approprient ces technologies »
Le projet envisage la mise en œuvre de l’opérationnalisation d’une plateforme fonctionnelle au niveau du complexe du Mandara. C’est ce cadre qu’un certain nombre d’études ont intégré des études de diagnostic validées ici même à Yaoundé. Il s’agit pour nous de nous appesantir sur les rapports provisoires que les consultants ont fournis dans le cadre de la mise en place de cette plateforme fonctionnelle. Il y a des techniques et des méthodes qui sont développées dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau du Bassin de la Mosaïque. Il est donc question de faire en sorte que les populations ou les communautés ciblées par ces activités s’approprient ces technologies pour pouvoir efficacement les mettre en œuvre sur le terrain au profit de la coopération transfrontalière et de l’atteinte des résultats qui sont assignés aux activités du projet ITTAS.
Allomaso Tchokponhoue, Coordonnateur régional ITTAS
« Les ressources en eau sont souvent l’objet des conflits »
Le projet ITTAS comme son nom l’indique, est un projet qui concerne les ressources en eau souterraine du Bassin du Niger et les autres surfaces. Il regroupe neuf pays de l’ABN et deux pays l’OSS. Soit 11 pays au total. Dans un premier temps, il s’agit de gérer les ressources en eau souterraine et de surface de façon conjonctive parce des études ont montré qu’il y a une relation entre les eaux de surface du Bassin du Niger et les eaux souterraines. Nous sommes dans le cadre de la composante 4 qui comprend la gouvernance. Les ressources en eau ou les ressources d’une manière générale sont souvent l’objet des conflits. Pour les éviter et mieux gérer ces ressources, le projet a ciblé les écosystèmes partagés en Afrique de l’Ouest ; en Afrique centrale (Mosaïque des plateaux du monts Mandara partagé entre le Cameroun et le Nigéria), c’est un écosystème transfrontalier très riche en espèce, biodiversité. Donc sa gestion nécessite la mise en place de cette plateforme pour que tous les acteurs (Etatiques, société civile, gouvernement local, etc.) se concertent pour mieux gérer. L’autre approche que nous visons, ce sont les aires protégées entre le Tchad et le Cameroun.
Rassemblées par
Nadège Christelle BOWA