Honneur aux peuples autochtones
Ce 9 août 2024, la communauté internationale célèbre les peuples autochtones. Cette année, la Journée internationale des peuples autochtones se concentre sur la protection des droits des peuples autochtones en situation d'isolement volontaire et de contact initial. Ces derniers sont les meilleurs défenseurs des forêts. Lorsque leurs droits collectifs sur les terres et les territoires sont protégés, les forêts prospèrent, tout comme leurs sociétés.
CELEBRATION
« Non seulement leur survie est cruciale pour la protection de notre planète, mais elle l’est aussi pour la protection de la diversité culturelle et linguistique. Dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui, l’existence des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire ou de contact initial témoigne de la richesse et de la complexité de la mosaïque humaine, et leur disparition constituerait une perte énorme pour notre monde », pris sur https://www.un.org/fr/observances/indigenous-day. Les peuples autochtones (PA) représentent moins de 6 % de la population mondiale et au moins 15 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Les territoires des peuples autochtones couvrent 28 % de la surface du globe et contiennent 11 % des forêts de la planète. Ils sont les gardiens de la majeure partie de la biodiversité restante de la planète. Les systèmes alimentaires des peuples autochtones présentent des niveaux élevés d’autosuffisance, allant de 50 % à 80 % de la production d’aliments et de ressources. Ce sont toujours l’ONU, environ 476 millions de personnes réparties dans 90 pays. Bien qu’ils ne représentent que moins de 6 % de la population mondiale. Les peuples autochtones sont les héritiers d’une grande diversité linguistique et culturelle, ainsi que de coutumes et de traditions ancestrales. Ils ne comptent pas moins de 5 000 cultures différentes et parlent la vaste majorité des quelque 7 000 langues de la planète.
« Les préoccupations liées aux droits et au bien-être des peuples autochtones font partie intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté et les inégalités en donnant les moyens d’action nécessaires aux franges de la population fragiles sur le plan socioéconomique », Vera Lucia Paquete-Perdigao Directrice, Bureau de l’OIT à Yaoundé in Les peuples autochtones au Cameroun, Guide à l’intention des professionnels des médias, publié avec le soutien de l’Union Européenne en collaboration avec Nations Unies Droits de l’homme et le Centre pour l’Environnement et le Développement. En effet, le Cameroun fait partie des pays concernés par la question autochtone. Environ 10% de personnes y sont identifiées comme peuples autochtones. Ces peuples se répartissent en deux grands groupes à savoir les peuples de la forêt appelés « Pygmées » et les Mbororos. Au côté du gouvernement, de nombreuses organisations travaillent à leur bien-être. C’est le cas d’African Wildlife Foundation (AWF), une organisation internationale de conservation créée dans le but de préserver la faune, les terres sauvages et les ressources naturelles de l’Afrique. Dans les régions (paysages) où elle est active, notamment dans le Faro (Nord), le Dja dont la Réserve est à cheval sur deux régions du Cameroun (Sud et Est), et à Campo (Sud), AWF travaille avec les communautés autochtones et locales à construire un avenir pour l’Afrique où les gens et la faune prospèrent, en tenant compte des spécificités de chacun (transhumance à outrance, exploitation illégale du bois, déforestation, braconnage, etc).
AWF aux côtés des PA
Dans le cadre de la résolution des conflits homme-faune par exemple autour du Parc national de Campo Ma’an, l’AWF a travaillé avec les communautés pour mettre en place un mécanisme de gestion des plaintes et des conflits afin d’informer et de traiter les questions relatives aux droits de l’homme dans le paysage. « Jusqu’à présent, le programme a rassemblé plus de 303 participants, dont 74 femmes, qui ont réfléchi à la mise en œuvre du nouveau système », renseigne Lesly Akenji, Gestionnaire de l’aménagement paysager. Selon qui, les participants ont également identifié les personnes qui agiront en tant que médiateurs et signaleront les problèmes de droits de l’homme dans le paysage, et ils ont mis en place un comité pour superviser le programme. Avec ses partenaires au niveau local, AWF a donné aux communautés les moyens de créer de nouvelles pépinières et distribué des plants de cacao, de plantain, et de citron.
Le cacao et le plantain sont distribués pour être plantés dans des agro-forêts communautaires afin de générer des revenus et de contribuer à la diversification alimentaire, tandis que le citron sert de mesure d’atténuation contre les invasions d’éléphants dans les terres agricoles. Plus de 395 patrouilles anti-braconnage ont été menées conjointement par l’AWF et le ministère des forêts et de la faune, ce qui a conduit à l’arrestation de 19 braconniers, à la saisie de plus de 3 250 kg de viande de brousse, à la destruction de 235 camps de braconniers, ainsi qu’à la confiscation d’armes à feu, de munitions et de milliers de collets en fil de fer. Au total, 49 hectares d’agroforêts communautaires dont 44 ha de cacao et 5 ha de palmiers ont été créés dans 6 villages. Toujours dans ce paysage, on note à son actif, le renforcement de groupes d’agriculteurs dans des activités génératrices de revenus et la création de 7,5 hectares de plantations communautaires d’hévéas dans les villages Bagyeli et d’environ 92 hectares de cultures de maïs, d’arachides, d’egusi, de manioc et d’ignames. Selon le staff de l’AWF, ces activités ont permis de réduire le braconnage dans la Reserve.
Nadège Christelle BOWA